Brad Stevens a sorti la boîte à claques : Boston manque de dureté, Boston cherche son identité

Le 18 nov. 2018 à 19:09 par Bastien Fontanieu

Brad Stevens
Source image : NBA League Pass

Encore une fois sur ce début de saison, Boston a déçu en enchaînant une merveilleuse prestation avec un match de merde. La goutte qui a apparemment fait déborder le vase de Brad Stevens, puisque le coach des Celtics a sorti la boite à claques en public comme en coulisses.

Faut pas chauffer Bradou, sous peine de s’en prendre plein la gueule en retour. Et en même temps, comment ne pas le comprendre ? Avec un des effectifs les plus profonds de toute la Ligue, le plus profond pour certains, Stevens a été annoncé dans les hauteurs de la NBA cette saison et devait rouler sur la compétition avec ses Celtics soir après soir. Quand on sait que la moitié du roster était blessé l’an dernier, qu’il a quand même réussi à hisser la maison verte jusqu’au top de l’Est, qu’il n’a pas cherché d’excuses, que Jayson Tatum et compagnie sont allés jusqu’en finale de conférence, et que LeBron a changé de région cet été, tout était aligné pour que le vert devienne la couleur la plus observée à l’Est cette saison. Sauf qu’au bout d’un mois, Boston frustre, Boston soûle, Boston alterne entre le très bien et le très cheum. Exemple le plus flagrant ? En cette fin de semaine, justement. Accueillant les Raptors pour un duel au sommet en plein TD Garden, Kyrie Irving et ses potes ont proposé une fabuleuse partition et sont repartis vainqueurs de la bataille, de quoi offrir un peu de répit aux fans et rappeler qui est le patron du Top 15 local. On se disait que c’était bon, que les Celtics allaient trouver leur rythme et jouer avec une meilleure régularité que les semaines précédentes… et bah tout faux. En back-to-back, les coéquipiers d’Al Horford se sont viandés contre Utah et ont proposé une attaque affreuse, résultant en une défaite ultra-frustrante à domicile. Trois pas en avant ? Cinq pas en arrière. Beaucoup trop pour Brad Stevens, qui a donc préchauffé en conférence de presse avant de lever le ton derrière les portes fermées du TD Garden.

“Ce sport honore la dureté. Et aujourd’hui, c’est peu dire si c’est vrai. On le voit, on le voit encore et encore, en permanence. […] On doit créer un état d’esprit beaucoup plus dur que celui qu’on a actuellement. On n’a pas encore l’état d’esprit dont nous avons besoin.”

Ce qui est étonnant, c’est qu’en continuant à proposer une des meilleures défenses de toute la NBA, les Celtics chient… en attaque. Alors qu’en terme de polyvalence, de talent, de diversité et d’options, il est difficile de faire plus complet que la franchise de Beantown cette saison. De Kyrie Irving à Jayson Tatum en passant par Al Horford, Gordon Hayward, Jaylen Brown ou Terry Rozier pour ne citer qu’eux, les Celtics ne devraient avoir aucun problème à trouver leurs points. Un des problèmes soulevés par Kyrie Irving, et dont on parlera à l’écrit en détail, c’est l’envie de certains jeunes de se faire un nom dans l’attaque de Stevens. Lorsqu’on évolue dans une grande équipe, il faut respecter chacun son rôle si on veut détrôner le champion en titre. La moindre pièce qui la joue perso et sort du rang, cela peut défoncer tout le mécanisme mis en place par le coaching staff. Et entre Rozier, Brown et Tatum, il y a l’envie de briller qui prend parfois le dessus, en sortant du système pour chercher des points hors des habitudes prônées par Brad Stevens. De ce fait, ce qui devrait être une attaque infernale avec des joueurs intelligents et prêts à faire tourner le ballon devient finalement une bouillie de “à mon tour“, en priant pour que ça rentre. Clairement pas le genre d’approche qui va emmener Boston jusqu’à la terre promise, et une 18ème bannière tant attendue dans les rues du Massachusetts.

Taper Toronto c’est bien, mais enchaîner ça avec une gamelle contre Utah à domicile, ça craint. Le parfait symbole de la saison de Boston jusqu’ici, Stevens a donc les semaines qui arrivent pour redresser tout ça.

Source : The Athletic


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