On s’est posé devant “Uncle Drew” : ça n’ira pas chercher l’Oscar, mais y’a de quoi se taper quelques barres

Le 13 oct. 2018 à 16:22 par Giovanni Marriette

Uncle Drew
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Quand on a fini sa raclette et qu’il reste deux heures à tuer avant les matchs de la nuit, rien de tel qu’un petit movie pour faire passer le temps en touillant ses huit cafés consécutifs. C’est ce qu’on a fait il y a quelques jours, et notre choix s’est porté vers “Uncle Drew“, parfait apéritif à désormais trois jours du début de la saison régulière. On vous lâche quelques impressions sans spoil, histoire de vous mettre l’eau à la bouche. Ou pas.

Première indication, l’univers est posé dès le générique. La street est à l’honneur et une grosse cheville craque même sous nos yeux. Bonne nouvelle, on est loin de l’univers d’Amélie Poulain. Le pitch est simple, mais efficace. Un raté notoire, esclave de sa femme et de Foot Locker, trouve refuge dans le basket et dans le rêve un peu fou de remporter un jour le tournoi annuel du Rucker Park. Son nouveau poulain doit l’y aider, facile quand on mesure 2m10 et qu’on est l’un des meilleurs dunkeurs au monde. Oui mais voilà, les cauchemars de Dax (c’est son nom) resurgissent et son pire ennemi lui arrache son trésor sous ses yeux, le laissant seul avec ses lunettes, son surpoids et sa femme qui fout le camp devant une telle overdose de lose. Une seule solution s’offre alors à lui, partir à la recherche du vénérable Uncle Drew, légende moyenâgeuse des Playgrounds, et retrouver avec lui l’ensemble de l’équipe qui saignait la street quarante ans auparavant. Un scénario aussi énergique qu’un flan au caramel, on connait la fin avant même de l’avoir vu, des placements de produits à en bégère, mais l’ensemble est finalement rythmé par l’interprétation des acteurs principaux, et c’est là que notre petit cœur de fan de NBA s’emballe…

Si le personnage de Dax, interprété par Lil Rel Howery (le John Carmichael du Carmichael Show, également vu dans “Get Out“), arrive à tenir la route dans un style de gaffeur sympathique, c’est évidemment le casting NBA qui fait la différence. Pas vraiment de surprise concernant Kyrie Irving – on connaissait sa facilité à passer devant la caméra – mais la bonne surprise concerne bien le quatuor composant avec Uncle Drew le starting five censé rosser du petit jeune au Rucker. Chris Webber (Preacher) arbore une fabuleuse permanente sel et poivre et campe le rôle d’un prêtre plutôt original, Reggie Miller (Lights) est devenu aveugle, Shaquille O’Neal (Big Fella) a de vieux comptes à régler avec Drew, offrant au film un semblant de sérieux, et Nate Robinson (Boots) est le John Locke du film, vieillard grabataire qui retrouve comme par magie des cannes grâce à la passion du basket. Le casting NBA est complété par Lisa Leslie aka la femme complètement barrée de Preacher… et Aaron Gordon, qui campe le rôle de la superstar qui ira peut-être se faire botter le cul au Rucker Park par les papys (hum, le suspense est insoutenable). Les références sont nombreuses, de Chris Webber et son temps-mort maudit à… Kobe qui en prend également une au passage, et voir cinq NBAers traverser les Etats-Unis dans le van d’un Kyrie Irving très à l’aise et très drôle reste rafraîchissant pour les fans de NBA que nous sommes. Rajoutez la performance d’acteur d’un Shaq toujours drôle quoiqu’il arrive et le tout débouche sur une comédie agréable, qui ne restera sans doute pas dans les annales mais qui a le mérite de nous faire recracher le café au moins une ou deux fois.

2/10 pour le scénar’ mais ça on s’en bat un peu les miches, nous tout ce qu’on voulait c’était voir Kyrie, Shaq, Nate, Reggie, C-Webb et Lisa jouer un peu la comédie. Et pour ceux qui clameraient haut et fort que ça reste 1 heure et 43 minutes de perdues, on vous répond que c’est bien pratique pour faire patienter avant une nuit de matchs. Sinon il vous reste toujours la rediffusion de TPMP, chacun ses goûts.