Bilan de l’été des Grizzlies de Memphis : une free agency qui fait ronronner les puristes

Le 31 août 2018 à 08:10 par Bastien Fontanieu

marc gasol grizzlies
Source image : YouTube

Une saison compliquée, des embrouilles en interne et des perspectives floues sur l’avenir, l’été des Grizzlies ne présageait rien de bon pour les fans de Memphis. Avec une enveloppe déjà bien dépensée et un pivot bientôt agent-libre, la marge de manœuvre des nounours était ric-rac. Alors, ça a donné quoi du côté des Grizzlies ? Zoom sur les emplettes à Memphis sur le Summer 2018.

Tout démarre lorsque le proprio de la franchise tape du poing sur la table, à l’orée de l’été et de semaines de réflexions intenses. Alors attendu au tournant, Robert Pera envoie un message fort à ses supporters, ses joueurs ainsi que les observateurs extérieurs, en indiquant que la reconstruction est loin de faire partie de ses priorités. On parle même de 50 victoires à aller chercher, et les Playoffs qui vont avec. Mais comment faire pour joindre les actes aux propos ? Comment faire des Grizzlies une équipe à nouveau redoutée à l’Ouest ? Apparemment, il existait un chemin que les copains de Memphis ont bien trouvé…

ILS ONT BOUGÉ
Mario Chalmers, Tyreke Evans, Deyonta Davis, Jarell Martin, Brandan Wright

C’est évidemment le départ de Tyreke Evans qui représente le plus gros poids sur cette balance globale. Après plusieurs années passées dans les profondeurs de l’inconnu, l’ex-Rookie de l’année nous fait une résurrection out of fucking nowhere et régale sous le maillot des Grizzlies. Sa capacité à dicter le jeu balle en main, créer et prendre les gros shoots manquera à Memphis, mais il fallait s’y attendre. Le transfert de Deyonta met fin au projet funky de développement, tout comme Martin dont le potentiel reste intéressant. Après un Summer 2017 qui avait été marqué par un véritable coup de couteau dans le cœur des fans (Zach Randolph, Tony Allen et Vince Carter qui se barrent), c’est une période plus calme qui a été proposée aux habitants du Tennessee. Du mouvement, certes, mais pas de quoi se mettre en PLS devant des mixtapes sur YouTube.

ILS ARRIVENT
Garrett Temple, Kyle Anderson, Dakari Johnson, Omri Casspi, Jaren Jackson Jr, Shelvin Mack, Jevon Carter

Sans déconner, les Grizzlies ont réussi à s’améliorer sur chaque poste ? Tout en gardant leur identité ? Et sans faire de conneries avec leur fric ? Difficile de demander mieux. En meneur back-up de Conley, c’est Shelvin Mack qui se fera un malin plaisir en devenant un chouchou des amoureux du basket léché. En arrière, bonjour Garrett Temple et Jevon Carter, deux gros défenseurs et surtout un vétéran très apprécié dans chaque vestiaire. Ailiers ? Casspi et Anderson, du talent, de la polyvalence et de l’intelligence de jeu, sans faire trop de chichi. Ajoutez un Jaren Jackson Jr ultra-excitant à la Draft, Dakari Johnson en éboueur de luxe derrière Marc Gasol, et vous avez droit à un recrutement aussi louable que sous-estimé. Pas de star sur le marché, Memphis connaît sa cote et ne pouvait pas espérer grand chose. Mais après une saison dramatique, attirer de bons éléments et se montrer agressif est un formidable tour de force, qui ne fait que confirmer les propos tenus par Pera avant l’été : vous voulez 50 victoires, on va vous mettre l’équipe qu’il faut.

L’AVIS DU BANQUIER

Le pari de l’été a été posé sur Kyle Anderson, qui a signé le contrat des Grizzlies en espérant que les Spurs ne matchent pas l’offre. Bingo pour J.B Bickerstaff, le coach récupère un ailier intelligent sans devenir l’ennemi numéro 1 du banquier de Memphis. Temple vaut ses 8 millions pour tout ce qu’il apporte à son équipe au quotidien, maintenant reste le dossier le plus épineux et qui aurait dû être réglé cet été pour atteindre la perfection : Chandler Parsons. Dans un cas similaire à celui des Knicks avec Joakim Noah, les Grizzlies n’ont pas su s’activer pour trouver une solution idéale et tourner la page, c’est donc un boulet de 24 millions de dollars qui traînera dans l’effectif du Tennessee cette saison. Le mauvais délire, c’est que Memphis dépensera 121 millions de dollars de salaires pour une équipe qui ne jouera pas le titre. Le bon délire, c’est que Memphis n’a que 75 millions de dollars garantis pour la saison prochaine, et c’est en comptant Parsons dont le crâne sera vendu d’ici là.

NOTE : 8/10

On peut penser ce qu’on veut de J.B Bickerstaff, qui a été prolongé alors que de nombreux fans voulaient voir une nouvelle tête gérer les Grizzlies. Mais hormis cette décision, et le statu quo autour du dossier Parsons ? Rien à redire, sur un été qui a fait ronronner les puristes. Il y a de bons joueurs à Memphis, il y a des postes doublés à Memphis, il y a de l’intelligence de jeu à Memphis et il y a surtout un proprio qui a tenu à valider ses paroles avec des actes à Memphis. Il fallait rendre le début de la nouvelle saison excitante, c’est réussi en un été.