Bilan de l’été du Oklahoma City Thunder : on se sent plus léger quand même, non ?

Le 25 août 2018 à 07:33 par Bastien Fontanieu

Carmelo Anthony
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Une année pleine d’espoir, une saison finalement passée en mode montagnes russes, puis un finish désastreux en Playoffs, on peut dire que le Thunder en a chié compte tenu de l’engouement suscité autour de cette équipe. Ce qu’il fallait, c’était changer le groupe dans sa modulation. Qu’a fait le management local ? Zoom sur les emplettes à Oklahoma City sur le Summer 2018.

Avec Paul George et Carmelo Anthony agents libres à la fin de leur campagne à OKC, la pression était forte pour Sam Presti et ses associés. En effet, entre la volonté de bien entourer Russell Westbrook et celle de ne pas terminer étouffé sous une montagne de taxes, le Thunder avait de gros choix à faire en espérant que le karma soit penché de leur côté. Peut-on compter sur l’un pour aider Russ ? Peut-on se débarrasser de l’autre pour mieux jouer collectivement ? Entre réduction de la masse salariale, fort désir de rester dans l’élite et grosse pression médiatique, le Thunder nous a encore régalé cet été. Et c’est qui qu’on a fini par applaudir en regardant le taf effectué ? On vous laisse le deviner.

Ils ont bougé

Carmelo Anthony, Josh Huestis, Dakari Johnson

Et beh, on est pas bien là ? Détendus du gland, à la fraîche ? Comme un bon sentiment de légèreté, quand même. Avant de revenir sur les acquisitions et prolongations gérées par le Thunder, penchons-nous sur les départs. Ou plutôt le départ. Un mauvais fit dans cette équipe, un salaire astronomique et l’envie de ne pas se trimballer les dollars dans le cap, OKC avait un sacré manège à gérer et a pu compter sur les Hawks pour les aider. Résultat ? Bye-bye Melo, son deal et ses isolations, contre un package qu’on retrouvera ci-dessous. La perte sportive en soit est notable, on parle quand même d’un scoreur pur en Anthony et un joueur qui attirait bien des regards défensifs par sa simple présence sur le terrain. Mais financièrement ? Il était impossible de continuer sur cette voie, en réalisant que ce groupe n’irait pas taquiner l’élite de l’Ouest conçu ainsi. C’est donc une seule saison que Melo aura joué au Thunder, soit moins que les amis Dakari Johnson et Josh Huestis. Produits de la formation locale gérée par Presti, les deux loulous font leurs valises pour jouer ailleurs et ne seront clairement pas pleurés par les milliers de fans de la franchise. En bref, le bon débarras le plus bruyant de l’été a bien eu lieu du côté d’OKC.

Ils arrivent 

Dennis Schröder, Timothé Luwawu-Cabarrot, Nerlens Noel
Abdel Nader, Hamidou Diallo

Moins clinquant ? Oui. Mais plus intelligent ? Probablement. L’été 2018 du Thunder a fait moins de bruit que celui de 2017, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soit. Certes, des points d’interrogation existent et on va les dérouler dès maintenant, mais les projecteurs seront un peu moins braqués sur Paulo et ses potes dès la rentrée. Dans le deal de Carmelo Anthony, OKC récupère Schröder à la mène, Luwawu sur les ailes et du Smecta en bonus. L’Allemand apporte une création et un talent inespéré en sortie de banc, mais il apporte aussi un caractère de cochon et un culot parfois débordant. Son combo avec Russ est, en tout cas, saisissant en terme de niveau de jeu global à la mène. Luwawu espère avoir son temps de jeu sur les ailes, mais c’est surtout Nerlens Noel qui se fait reprendre par le Thunder pour lui tendre une dernière main. En back-up plein d’énergie, le pivot pourrait se refaire une image à OKC mais il devra lui aussi se fier aux décisions de son entraîneur. Nader et Diallo sont là pour enjailler tout le monde dans le garbage time, ce qui ne manquera pas à la Chesapeake Arena. Globalement, le banc du Thunder a pris un coup de boost assez imprévu et pourra se baser dessus pour jouer plus harmonieusement sur toute la durée de chaque rencontre. Il reste des doutes, des sourcils se froncent, mais les fans de la franchise ne pourront plus dire qu’ils ont que dalle côté remplaçants.

L’avis du banquier

Strike ? Strike. On va éviter de sortir trop tôt les trompettes, le Thunder reste quoi qu’il arrive dans un sacré merdier financier. Quasiment 150 millions de dollars de salaires garantis pour la saison à venir, ça en fait des paquets de TUC à acheter. Maintenant, oui, le fait de se séparer du deal de Carmelo est une victoire car cela aurait pu rendre la future saison d’OKC particulièrement catastrophique. Donc disons qu’à partir du moment où tu retires 28 millions de dollars de ta caisse, tu respires mieux, et c’est en cela que l’été 2018 du Thunder est une réussite du point de vue de la banque locale. Par contre, cette vision court-terme ne peut perdurer, et de nouveaux nuages ne tarderont pas à arriver si les résultats ne s’améliorent pas dans l’immédiat : Westbrook, George et Adams vont bientôt toucher 100 millions de dollars à eux trois… par saison. Le choix est fait, PG a été grassement prolongé, ce n’est pas demain que le staff financier de la franchise va pouvoir dormir peinard mais au moins ça pionce un peu mieux depuis quelques semaines. Chapeau, car ça sentait la bouse à plein nez.

Note : 8/10

A-t-on parlé de la plus grosse news du Thunder cet été ? Celle qui a fait transpirer les fans plus que jamais début juillet ? La prolongation de Paul George, voilà ce qui explique une telle note. Au-delà du fit, du salaire, de la manière ou autre, c’est le message envoyé qui est incroyablement fort. PG et Westbrook vont taper leur prime ensemble, et OKC va vouloir rester au top pendant plusieurs années. Conserver Paulo au lieu de le voir partir aux Lakers, se débarrasser de Melo, ajouter du punch en sortie de banc et dégraisser la masse salariale de la franchise ? Difficile de faire mieux, finalement. On a juste envie d’envoyer un texto à Presti pour lui dire de se pencher très sérieusement sur le dossier Billy Donovan, lui qu’on aurait pu voir chez Pole Emploi cet été. Mais le GM de la franchise a l’air de faire plutôt bien son job, donc on va lui faire confiance.