Amar’e Stoudemire encense le jeu des Warriors : “De la poésie en mouvement”, on l’a vu le message subliminal

Le 09 juil. 2018 à 16:13 par Fabien Passard

Amar'e Stoudemire
Source image : youtube

La parole d’un ancien All-Star n’est jamais à prendre à la légère. On oserait encore moins avec Amar’e Stoudemire, au risque de subir le même sort qu’Anthony Tolliver. Dans une longue interview accordée à Ricky O’Donnell, de SBNation, le néo-retraité (quoique) a notamment fait part de son amour pour le basket produit actuellement en NBA, et particulièrement celui des Warriors. On se tait et on écoute.

Il y a des joueurs comme ça, dont on pourrait boire les paroles des heures durant, tant elles transpirent d’intelligence et de connaissance du jeu qu’est le basket. Car on a trop souvent tendance à oublier que ce n’est qu’un jeu, auquel on a ajouté une dimension compétitive, indispensable pour le faire évoluer. Depuis que l’inventeur de ce jeu, le professeur James Naismith, a troqué les caisses de pêches pour des paniers dignes de ce nom et lancé le championnat universitaire à la fin du XIXè siècle, joueurs, coachs et observateurs n’ont cessé de le faire évoluer, de chercher de nouvelles solutions pour être plus compétitif, et donc gagner. Et, aussi fort qu’il peut être, un seul joueur ne vous fait pas gagner un titre, je vous laisse à vos références mais pas besoin de chercher bien loin… De même qu’une addition de stars ne rime pas forcément avec victoires, le Thunder l’a expérimenté à ses dépens la saison dernière. Et, allant à contre-courant du torrent de haine, ou tout du moins de mépris envers l’équipe qui domine la NBA actuellement, Amar’e Stoudemire a tenu à souligner le plaisir que lui procure les Warriors lorsqu’ils récitent leurs gammes :

“Question : La ligue était très porté sur l’iso’ à l’époque de Michael Jordan. Maintenant c’est beaucoup plus ‘pace-and-space’ (rythme et espace), similaire au système dans lequel vous évoluiez à Phoenix il y a longtemps. Ressentez-vous que c’est un meilleur style de basketball ? Pensez-vous que le jeu, en général, est mieux joué maintenant ?”

“Oh oui. Aucun doute là-dessus. Regardez des équipes comme les Warriors. Ils jouent le basketball de la manière dont le professeur James Naismith voulait qu’il soit joué. Le ballon est en mouvement. Les gars font des coupes, posent des écrans, communiquent. Chacun peut jouer à différents postes. […] Le basketball est fait de mouvement. C’est comme de la poésie en mouvement. Quand c’est joué proprement et avec aisance, c’est si beau à regarder. C’est ce que le jeu commence à devenir maintenant. Moins d’iso, moins de ‘moi, moi, moi, moi, moi’ et plus de ‘nous, nous, nous’. C’est ce qui donne le beau jeu de l’époque actuelle.”

S’il n’a pas fait que de la poésie sur le terrain, The Little Tyrant n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de parler de son sport, de celui qui le fait vibrer, qui nous fait vibrer. Un joueur vrai, qui ne réfléchit pas au basket que sur le plan de l’argent mais qui se questionne sur l’évolution du jeu, n’oubliant pas le passé mais ne se réfugiant pas derrière un lancinant “C’était mieux avant”. Tout comme nous avons pu nous délecter du Spurs basketball mis en avant par Gregg Popovich depuis le début des années 2000 ou des Suns de Stoudemire, sachons apprécier de vivre à l’époque du Warriors basketball des hommes de Steve Kerr. Et restons conscients que, malgré la flopée de All-Stars inondant le roster, un mauvais match collectif se solde bien souvent par des perfs moins bonnes individuellement et une défaite qui pend au nez. On pense par exemple au seul match perdu par la Dub nation face aux Pelicans en post-season cette année, où l’on avait perdu ce qui fait la force de cette équipe au-delà de ses talents : le jeu. Un message fort en direction des Warriors, de la part d’un intérieur qui a marqué l’histoire de son sport malgré son absence de titres (comme quoi…) : ROY 2002/03, six fois All-Star et affichant une continuité dans le très haut niveau avec les Suns hallucinante. Si on ne peut qu’être d’accord avec l’analyse d’Amar’e sur la dimension plus collective du basket actuel comparé à l’époque de MJ, on peut néanmoins s’amuser de la tournure pourtant plus individualiste prise par les joueurs dans leurs choix de carrière en comparaison à l’attachement viscéral que bien plus de gars portaient à leurs franchises respectives dans le passé. Merde, nous aussi on est tombé dans le piège du “C’était mieux avant”…

Tiens, tiens, Amar’e Stoudemire, c’est pas lui qui a fait savoir il y a quelques semaines qu’il aimerait bien retrouver une franchise NBA dans laquelle jouer alors qu’il est revenu de son épopée en Israël ?! Peut-être bien que le S.T.A.T voudrait lui aussi une petite bague avant de raccrocher définitivement les sneakers. Allô Bob Myers ?

 Source : SBNation