Saison terminée pour Doc Rivers et les Clippers : et si c’était la fin de Glenn sur le banc du Staples Center ?

Le 08 avr. 2018 à 18:12 par Aymeric Saint-Leger

Doc Rivers coach
Source image : Youtube/NBA

Suite à la défaite des Clippers à domicile contre Denver (134-115), la saison des hommes de L.A. est sûre de se terminer dans quatre jours. Si l’heure est au bilan de cet exercice compliqué mais pas raté, des questions se posent sur des membres éminents de l’organisation. DeAndre Jordan bien sûr, mais également Doc Rivers, pressenti sur le départ. Les heures de Glenn au Staples Center sont peut-être comptées.

Les Clippers n’ont plus rien à jouer cette saison, c’est terminé. Ils ne peuvent plus espérer une qualification en Playoffs, après avoir concédé dans leur salle une lourde défaite contre un de leurs concurrents directs pour l’obtention du huitième spot, Denver. Avec un bilan de 42 victoires pour 38 défaites, ça ne suffira pas, et d’ici deux rencontres, les Angelinos seront en vacances. Tant que c’est encore frais, c’est le temps de faire le bilan, calmement, se remémorant chaque instant. L’été à venir va être long et compliqué, et il y a fort à parier que le front office des Voiliers, notamment composé de Lawrence Frank et Jerry West, va provoquer des changements au sein de l’organisation. De nombreux regards se tourneront vers DeAndre Jordan, sans doute agent-libre cet été, lui qui intéresse tant par son profil de pivot dynamique. Surtout, une attention particulière sera à porter au sort de Glenn Rivers. Dans sa cinquième saison sur le banc du Staples Center, le Doc va obtenir son plus mauvais bilan. En effet, il avait dépassé les 50 wins à chaque reprise depuis 2013, se qualifiant à chaque fois en Playoffs. Cette année, il y aura 44 succès au maximum, et donc pas de postseason. Une raison suffisante pour virer l’ancien entraîneur champion avec les Celtics ? Non. On le sait, ce dernier a été beaucoup critiqué, en atteignant seulement le stade de la demi-finale de Conférence à trois reprises, sans jamais le dépasser. En revanche cette année, le défi était ailleurs. Chris Paul n’était plus dans l’effectif californien, de quoi faire une grosse différence. Quelques mois plus tard, en janvier, c’était Blake Griffin qui quittait le navire, direction Detroit.

De quoi modifier complètement le fonctionnement d’une équipe, qui passe de trois joueurs majeurs (avec DJ), à un seul, qui n’est pas réputé pour son apport offensif. Jordan sans Lob City, ce n’est pas pareil. Alors on pourra toujours se moquer de Doc Rivers, mais il s’est adapté, avec Milos Teodosic qui caviardise, avec un Lou Williams en pleine confiance qui a depuis resigné pour trois ans, avec un Tobias Harris qui porte souvent l’équipe, responsabilisé au même titre que des joueurs inexpérimentés à ce niveau (Jawun Evans, Sindarius Thornwell, C.J. Williams, Tyrone Wallace). Faire jouer des jeunes, et des rosters plutôt faibles, ce n’était pas dans les habitudes du Doc, mais il n’est jamais meilleur que lorsqu’il est dos au mur. Résultat, le bilan des Clippers est positif, même s’ils seront en vacances dans quelques jours. Ainsi, pourquoi penser que Glenn Rivers va partir de L.A. cet été ? Les raisons se bousculent au portillon.

On peut d’abord mentionner la situation contractuelle du coach de 56 ans. À l’été 2013, il avait été attiré chez les Clippers. Il lui restait à ce moment-là trois ans de contrat avec les Celtics. La franchise de Steve Ballmer a donc racheté ce contrat, et donné un premier tour de Draft 2015 pour compléter le deal (la belle affaire, Doc contre R.J. Hunter). L’été suivant, il signe un deal sur cinq ans, l’amenant jusqu’à la fin de saison 2018-19. Il ne lui reste donc qu’un an de contrat, à plus de 10 millions l’année, et pourrait bien aller répondre aux sirènes d’autres franchises. Ces dernières devront sans doute lâcher un pick dans l’affaire comme l’avaient fait les Clips pour s’attacher les services d’un des entraîneurs les plus réputés de la Ligue. Cependant, comme cela a été évoqué, la saison des Voiliers n’est pas mal du tout, pas de quoi bouter Glenn Rivers hors de Californie cet été. Pourquoi estimer qu’il ne sera plus sur le banc de Los Angeles l’an prochain ? Plus qu’une affaire de résultats, c’est une question d’ère, de phase. C’est peut-être l’heure du nettoyage complet, du bon coup de karcher pour le GM de la maudite franchise, et pour repartir à zéro, il faut dégager Doc (et sans doute Dédé). En cinq ans, on l’a dit, les résultats sont plutôt bons, mais pas excellents. Avec Glenn à la tête de l’équipe, il n’y a pas eu de progression véritable, aucune en Playoffs. Même Vinny Del Negro avait fait aussi bien lors de son passage dans la cité des Anges, avec une demi-finale de Conférence en 2012. Une comparaison bien peu glorieuse pour le père d’Austin.

Une demi-décennie après, rien n’a changé, et quand ça ne marche pas vraiment, en NBA, on a tendance à changer rapidement. Beaucoup de temps a été laissé au Doc, il a eu de la marge de manœuvre, mais pas de résultats. Donc les Voiliers risquent de laisser leur coach actuel à quai, d’autant que ce dernier intéresse de l’autre côté des USA. Au même titre que Mark Jackson, l’ancien coach des Warriors, Glenn Rivers est passé par New York lors de sa carrière de joueur. Jeff Hornacek devrait clairement être remercié cet été, de quoi libérer la prestigieuse mais dangereuse place d’entraîneur en chef chez les Knicks. Le Doc et Jacks sont les deux favoris pour le poste. Nul doute que chacun d’entre eux aura une entrevue avec Scott Perry et Steve Mills, et que l’un des deux risque de décrocher le pompon. Et même si ce n’est pas Rivers qui est plébiscité, un tel nom sur le marché, ça trouve forcément preneur, dans une des 30 franchises de la Ligue. Bref, il y a très peu de chances pour que le père coache encore son fils l’an prochain, d’autant plus qu’il n’est pas réputé pour être un bâtisseur. Et lorsqu’on voit le chantier qui attend le coach des Clippers l’an prochain, on comprendra que Glenn n’ait ni l’envie, ni forcément les compétences requises pour construire dans la durée et être patient, sur un projet à long terme. Mais sait-on jamais, peut-être honorera-t-il sa dernière année de contrat, pour voir ce que ça donne.

On a beau eu le railler, Doc Rivers a fait une belle saison, il a fait le taf avec des moyens bien plus faibles que ceux des saisons précédentes. Pour autant, le coach des Clippers est pressenti du côté de la Big Apple. Et que ce soit à New York ou ailleurs, il y a de fortes chances pour qu’il ne rempile pas à L.A. et bouge vers un autre défi. L’aventure de Glenn chez les Angelinos n’aura pas été ridicule, mais pas non plus couronnée de succès. Les chemins se croisent et se séparent, celui de la franchise californienne et celui du natif de Chicago semblent aller on separate ways. Réponse cet été.