Les Lakers au bord de la crise : team meeting et doutes sur l’été 2018, y’a le feu au lac à Los Angeles ?

Le 30 déc. 2017 à 15:18 par Bastien Fontanieu

Source image : Uproxxx

Il aura fallu attendre la semaine entre Noël et le nouvel an pour que les Lakers nous tapent leur premier vrai team meeting de la saison. Enchaînant les défaites et proche de l’implosion, la troupe de Luke Walton va devoir serrer les dents encore un bon bout de temps.

C’est une info qui est sortie du OC Register jeudi soir, quelques heures après une sale défaite contre Memphis et avant une nouvelle face aux voisins Clippers. Après quatre revers consécutifs et un jeu à faire grincer des dents, l’entraîneur des Lakers a décidé de zapper l’entraînement du jeudi pour rassembler ses joueurs et parler à coeur ouvert. Que chacun s’exprime, sur ce qui ne va pas selon lui, les questions qui pressent et comment redresser le navire. Car bien au-delà des simples absences de Lonzo Ball ou Brook Lopez, c’est surtout l’ambiance et l’impossibilité de se projeter à l’avenir qui inquiète certains. Jordan Clarkson et Julius Randle, notamment, voient leur temps de jeu réaliser des montagnes russes, et l’approche de la trade deadline n’y est pas pour rien. Pendant que Walton preach sur le fait que ses deux jeunes joueurs doivent faire avec les aléas d’une saison et un coaching qui va parfois donner de meilleures opportunités à des coéquipiers qui sont dans un bon soir, les deux seraient persuadés – à juste titre – que le mois de janvier sera leur dernier sous la tunique des Lakers, les rumeurs et murmures dans les coulisses de la franchise rythmant davantage le quotidien que les bounce pass de Lonzo ou les performances de Kuzma. Assis en tailleur, feu chaleureux planté au milieu, les membres de l’équipe ont donc pu s’exprimer afin d’améliorer la suite.

“J’espère juste qu’on réfléchira à ce qu’on s’est dit, les uns les autres. Ce qu’on a dit aux entraîneurs, en espérant qu’ils ont écouté ce qu’on avait à dire. Et j’espère qu’on amènera tout ça à l’entraînement, en match, afin de s’améliorer.” – Brandon Ingram

Sauf que plus le temps avance, plus certains réalisent qu’il s’agit finalement d’une situation inextricable. Les Lakers ne vont pas construire autour de ce groupe, les Lakers doivent anticiper l’été 2018, et les Lakers savent très bien quels poissons ils ont en tête lorsque le 1er juillet toquera à la porte de Magic Johnson et Rob Pelinka. Telle est la malheureuse réalité, dont on parlait déjà en juin comme en septembre, mais qui est naturellement balayée par le rythme de la saison régulière. Véritable marathon physique et émotionnel, ce parcours du combattant nous fait souvent oublier les objectifs mis en place en début de saison, qui restent la colonne vertébrale de toute opération, car les victoires et les défaites sont les obsessions du petit matin. Et jusqu’à preuve du contraire, la franchise aux 16 titres s’est lancée ainsi : développer Brandon Ingram, voir ce que les deux rookies donnent, créer de la hype autour de ce beau bordel et utiliser au mieux les soldats présents pour seulement un an. Toute surprise est bonne à prendre, Kyle Kuzma en est la preuve physique, mais Johnson et Pelinka ont été clairs aussi bien publiquement qu’en backstage sur cet intérêt commun. Il faut être patient, accepter la difficulté d’une saison déjà aisée à dessiner, et compter les minutes qui nous séparent du mois de juillet. Et pas un seul joueur, même doués comme Randle et Clarkson, pourront changer cette trajectoire.

Du coup, comment aborder la suite ? Dans les rues de Los Angeles, on se pose la question. Il y a les sages qui, d’un côté, laissent les résultats sur le plancher et feront en sorte de préparer la baraque lorsque les agents libres se pointeront en Californie. Il y a les impatients qui, de l’autre côté, prennent à coeur ce bilan de saison et jetteront leur casquette violette et jaune à chaque défaite. Quel que soit le camp dans lequel on se situe, des rendez-vous majeurs devront avoir lieu et doivent être rappelés. La trade deadline, qui aura lieu le 8 février, réservera six semaines intenses dans la colonne rumeurs et départs. Au-delà des dossiers Clarkson ou Randle, c’est surtout dans cette tentative de large séduction que le management va devoir s’activer intelligemment. Jusque là ? Les nausées continueront, car même si les Lakers nous faisaient une “Bulls” en remportant leurs dix prochains matchs, cela ne changerait point la mission principale. Ensuite, il faudra justement voir comment le trio de tête (Kuzma – Ball – Ingram) évoluera sur la deuxième partie de saison. On a vu ce que Brandon pouvait proposer, pareil pour ses deux compères, un vestiaire plus allégé et imposant moins d’emmerdes à Luke Walton sur la répartition des munitions le servira certainement au quotidien. Puis ? La fin de saison, et la Draft Lottery, les larmes aux yeux. Car avec un pick qui ira soit à Boston (places 2-5) soit à Philly, Los Angeles devra regarder la cérémonie avec des mouchoirs. Sauf si, et c’est là que ce mois de janvier est crucial, Rob et Magic s’incrustent dans la danse via un transfert…

La free agency de 2018, la Draft, le manque de picks, les rumeurs autour de Randle et Clarkson, LeBron en jaune et violet, les plans machiavéliques de Magic Johnson et Rob Pelinka : le cirque Lakers est comme on l’avait prévu, excitant et frustrant à la fois. Mais dans ce bordel fort attirant, on ne peut oublier la trame principale, celle dessinée depuis cet été. Construire autour d’un duo (désormais trio) excitant, passer la deadline en serrant les dents, et nettoyer le jardin avant juillet prochain. Accrochez vos ceintures, ça va secouer jusqu’au 8 février.