Le retour de Carmelo Anthony à New York : entre joie, déception, briques et motivation

Le 17 déc. 2017 à 08:13 par Bastien Fontanieu

Carmelo Anthony
Source image : NBA League Pass

Après Paul George, qui avait fait son comeback dans l’Indiana, c’est Carmelo Anthony qui était au centre de l’attention ce samedi. Un retour au Madison Square Garden, qui a mélangé plusieurs éléments et autant de sentiments dans la même soirée. Focus.

C’est tellement compliqué et parfois injuste, de juger une performance sans connaître parfaitement le contexte qui l’entoure. Les ingrédients qui prennent part à la recette sont si nombreux qu’on ne peut arriver à un zoom idéal, il existe des imperfections qui rendent aussi l’analyse naïve. Cependant, quand un joueur revient dans son ancienne arène, quelques détails ressortent plus que les autres et notre oeil se focalise immédiatement dessus. La victoire, la ligne de stats, les interactions avec les joueurs, le public, tout est décortiqué au millimètre près. Et dans le cas de Melo, quatre grands axes se dégageaient de cette soirée forte en émotion. Quatre angles qui forment un drôle de carré, mais un qui symbolise assez bien le passage de l’ailier chez les Knicks.

La joie, elle était palpable en début de match. Agréablement surpris par la vidéo en son hommage, Anthony appréciait chaque seconde du montage qui mettait en avant une face très positive de l’homme comme le joueur. Et il le disait d’ailleurs, après la rencontre, que ce geste signifiait beaucoup de choses pour lui. Ce n’était pas rien, compte-tenu des difficultés vécues en toute fin de mariage. La joie était donc présente, pour un bonhomme qui voulait juste donner un pur show à ses anciens fans et renouer quelques liens avec Gotham. En paix avec lui-même, Carmelo semblait plus apaisé que jamais, et ce malgré…

… la déception du résultat final. Jambes trop lourdes, match à Philly encore en tête la veille, la défaite était forcément cruelle pour un copain qui voulait vivre le même sentiment que Paul George. Quelques jours plus tôt, PG avait pu quitter Indianapolis en soldat victorieux, bombant le torse avec audace. Et Melo voulait pouvoir agir de la même manière, encore plus à New York où les lumières brillent davantage. “Coïncidence,” souriait l’intéressé, en soulignant le fait que la Ligue avait mis dans la même semaine le retour de Paulo et le sien, sachant qu’un des deux était en back-to-back. Terminer la rencontre les mains sur les hanches et la défaite dans le sac, c’était forcément décevant pour lui.

D’autant plus que les briques pleuvaient au MSG, événement qui ravissait un paquet de fans espérant justement que l’ailier se foire. Combien de fois les barbershops de New York avaient scandé que Melo shootait trop, ou qu’il n’était pas assez entouré, qu’il devait davantage jouer en mouvement. Combien de fans s’étaient soudainement pris pour un coach de longue-date, sachant très bien ce qu’il fallait faire pour qu’Anthony soit plus efficace. Après un premier tir réussi, la suite fût compliquée pour le vétéran. Seulement 5 de ses 18 tirs rentrés, une averse qui faisait forcément plaisir aux die-hards du Garden, pendant que les Knicks étaient comme par hasard en feu à distance. Et avec une défense qui ne faisait que cimenter les parpaings envoyés en attaque, Melo ne pouvait offrir la performance dont il rêvait secrètement pour son grand retour.

Mais ces montagnes russes servaient aussi de motivation. Pour quoi ? Pour la suite, pour cette suite que le Thunder veut offrir et vivre avec son joueur. Après un roadtrip exténuant, Anthony était juste heureux de pouvoir passer à autre chose. De se dire que les succès vécus on the road serviraient de tremplin pour une année 2018 nettement meilleure. Et on pourrait bien y assister, à ce fameux réveil dont OKC a besoin pour ne pas se retrouver dans un foutu pétrin d’ici très peu de temps. Cette soirée à New York n’était donc pas optimale dans la finalité sportive, mais elle était apaisante pour les jours suivants. Fin du cirque, moins de drama, retour aux choses sérieuses et à ce jeu qu’il faut vite améliorer.

Hué et à la fois applaudi, vainqueur et à la fois perdant, adroit et à la fois maladroit, Carmelo Anthony a tout vécu à New York cette nuit. Et si ce n’était pas le script parfait pour un grand comeback, c’était peut-être le plus représentatif de la carrière de Melo chez les Knicks.