Toujours plus : les Warriors devront lâcher 1,1 milliard de dollars pour conserver leur groupe jusqu’en 2021

Le 07 déc. 2017 à 18:56 par Alban Toniutti

Warriors curry durant
Source image : NBA league pass

On voit mal ce qui pourrait empêcher Golden State d’imposer sa dynastie à la NBA. Actuellement sur une série de trois Finales consécutives, les Warriors ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Le recrutement de Kevin Durant à l’été 2016 en était déjà une belle indication. Mais c’est aussi ce recrutement qui pourrait détruire le roster, mettant en péril la santé financière de la franchise.

En effet des prévisions de Real GM indiquent que si l’équipe souhaite conserver ses 4 fantastiques, elle devra payer 1,1 milliard de dollars d’ici à la fin de la saison 2021. Si Stephen Curry a signé un contrat record l’été dernier – 201 millions sur 5 ans – et sera encore sous contrat pour quatre saisons, Kevin Durant peut devenir de nouveau agent-libre l’été prochain. Il pourra alors signer un contrat de 158 millions sur 4 ans ou attendre l’été 2019 et signer un contrat estimé à 219 millions sur 5 ans. Klay Thompson et Draymond Green, en fin de contrat respectivement en 2019 et 2020, lorgnent eux sur la Designated Veteran Player Extension qui leur permettrait de signer un plus gros contrat, pour plus longtemps. Problème, il ne peut y avoir que deux veterans désignés et Chef Curry est déjà l’un d’eux. Quel joueur acceptera de se sacrifier pour continuer à enfiler les bagues avec cette équipe ? Kevin Durant l’a fait il y a quelques mois. Toutes ces prolongations ne se feront pas à n’importe quel prix et elles feront des Warriors un payeur de la taxe de luxe multi récidiviste. La luxury tax est un impôt que versent les équipes à la NBA lorsqu’elles dépassent un seuil situé encore au-dessus du salary cap. L’impôt est progressif suivant le montant du dépassement. Il devient encore plus cher lorsqu’une est au-dessus de la limite plusieurs années d’affilées. C’est en fonction de ces calculs qu’on prévoit pour les Golden State Warriors lors de la saison 2019-20, un montant record de 225 millions de dollars à verser au nom de la taxe de luxe en plus du coût normal des salaires de 178 millions. Un montant astronomique qui pourrait faire réfléchir les dirigeants au moment de re-signer certains contrats, on pense notamment à celui de Klay Thompson, joueur le moins “côté” du quatuor étoilé. Une option balayé par un dirigeant de la Ligue, pour qui les Warriors feront tout pour conserver leur équipe.

“Il y a 29 propriétaires qui prendraient cette équipe des Warriors même si ça leur coûtait 495 millions de taxe de luxe.”

Afin d’amortir ce coût, il faut que l’équipe trouve d’autre moyens de financement, le sponsoring maillot de Rakuten leur rapporte déjà 20 millions par an. Viennent ensuite le merchandising, celui des Warriors est un modèle du genre. La billetterie est aussi un levier important du financement d’un club, Golden State l’a bien compris, la franchise ayant augmenté considérablement le prix de ses places après l’arrivé de Kevin Durant. A l’horizion 2019-20, l’équipe compte aussi déménager au Chase Center de San Francisco pour plusieurs raisons. San Francisco est un des plus grands marchés des Etats-Unis, son nom est beaucoup plus bankable que la ville d’Oakland, encore souvent associée aux ghettos. Pour les même raisons, un changement de nom à été étudié, vers un retour des San Francisco Warriors. Enfin la nouvelle enceinte ultra moderne est plus à même d’attirer les sponsors, d’accueillir des loges VIP et sera encore une occasion d’augmenter le prix des places, profitant de la richesse de la clientèle de SF. Un crève cœur pour la fanbase des supporters de Golden State, basée à Oakland depuis 1971, mais un développement nécessaire pour une franchise qui a les yeux plus gros que le ventre. Joe Lacob, le propriétaire étant loin d’être le plus riche de la NBA, ne peut subventionner son équipe sans compter.

Cette superteam pourrait bien changer le paysage de la NBA a bien des égards, recordman du nombre de victoires en saison régulière (73-9), elle pourrait aussi devenir la franchise la plus pénalisée de l’histoire de la luxury tax. Ces montants colossaux, presque ridicules obligeront-ils la NBA a faire des ajustements et à modifier son règlement pour arrêter de favoriser autant les grands marchés ? Dans sa quête de financement, l’équipe va déménager et peut-être même changer de nom. Décidément, rien n’arrête les Warriors.

Source texte: Real GM