Déjà l’heure des choix à Boston : toutes les solutions de Brad Stevens pour pallier l’absence de Gordon Hayward

Le 18 oct. 2017 à 17:27 par Benoît Carlier

Brad Stevens
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Le visage impassible sur son banc, Brad Stevens devait pourtant avoir le cerveau en ébullition suite à la terrible blessure de Gordon Hayward dès le premier match de la saison régulière. Tous ses plans tombant subitement à l’eau, le coach de Boston va tout de suite devoir trancher pour adopter une nouvelle stratégie.

Immédiatement après le choc, les réflexions se bousculaient dans le camp des Celtics. L’émotion toujours vive et intense en imaginant l’immense obstacle se dressant tout à coup devant Gordon Hayward, il fallait directement penser à la suite. Car l’absence du All-Star pour les prochains mois pourrait se prolonger jusqu’à l’été et rien n’indique qu’il sera prêt pour les Playoffs. Devant autant d’incertitudes, Brad Stevens va devoir improviser pour ne pas que la saison tourne au fiasco et que tous les efforts de Danny Ainge ne soient réduits à néant dès la première poignée de minutes officielles de cette campagne 2017-18. Dans son malheur, le jeune quadragénaire a au moins “la chance” d’avoir beaucoup de temps devant lui pour tester différentes solutions et trouver la meilleure possible avant les échéances printanières. On se rassure comme on peut dans le Massachusetts où le ciel vient quand même de tomber sur la tête de nombreux fans qui rêvaient déjà de pouvoir prendre leur revanche sur les Cavs en post-saison pour retrouver les Finales NBA. Avec Gordie, les Celtics ont non seulement perdu un titulaire mais aussi l’une de leurs deux options offensives principales qui tournait à 22 points et 40% à trois points la saison dernière. Le manque sera forcément difficile à combler mais quelques options intéressantes s’offrent quand même à Brad Stevens pour trouver un nouvel équilibre au sein de son cinq majeur.

Déjà parti pour utiliser un cinq en couches-culottes avec Jaylen Brown (sophomore) et Jayson Tatum (rookie), le technicien risque de responsabiliser encore davantage ses jeunes suite à cette blessure. Le premier pourrait être décalé au poste 3 pour permettre à Marcus Smart d’intégrer le starting five, quitte à sacrifier un peu le banc qui perdrait alors l’une de ses pièces maîtresses. Défensivement, une telle option serait un plus avec deux clients capables de s’occuper de n’importe quel duo d’extérieurs de la Ligue. En attaque, le futur agent-libre sera en revanche beaucoup moins fiable qu’un Gordon Hayward comme il nous l’a montré hier avec une adresse en berne (5/16 dont 0/4 du parking). De plus, l’écart de niveau et d’expérience entre le cinq majeur et la second unit se creuserait énormément avec seulement deux remplaçants avec plus de trois ans d’expérience en NBA et aucun extérieur vraiment fiable. La deuxième option de Brad Stevens consisterait à replacer Jayson Tatum à l’aile pour intégrer Marcus Morris parmi les titulaires au poste 4. Starter depuis deux saisons et demi à Phoenix et Detroit, le jumeau de Markieff offre un savant mélange de défense et de scoring. Il était même annoncé dans le cinq majeur à la place du rookie dans certaines previews de la saison. Dans ce cas de figure, Jayson Tatum retrouverait son poste de prédilection et les Celtics conserveraient une belle force de frappe offensive. Enfin, dernière flèche disponible dans le carquois de Brad Stevens, Boston pourrait blinder sa raquette avec Aron Baynes pour distribuer les pains sous l’arceau en prenant soin de bien remettre en place son catogan après chaque contre. Ce serait alors la fin du small-ball avec Al Horford utilisé en ailier-fort et les deux jeunes sur les ailes. Une option qui pourrait être utilisée ponctuellement face à des équipes solides à l’intérieur mais pas vraiment adaptée au style de jeu moderne et rapide désormais pratiqué en NBA.

Quelle que soit la solution utilisée par les Celtics, l’absence de Gordon Hayward implique une forte responsabilisation de Brown et Tatum au scoring pour épauler Kyrie Irving dans ce secteur. Car même si le meneur peut tourner à 26 ou 28 points de moyenne, on ne remplace pas un attaquant comme cela. Jaylen Brown a montré hier qu’il était parfaitement prêt à endosser un nouveau statut. Non seulement le troisième choix de la Draft en 2016 s’est coltiné LeBron James toute la soirée en défense mais il a aussi montré l’exemple de l’autre côté du terrain en terminant tout simplement meilleur scoreur de son équipe (25 points à 11/23). Une performance qu’il va devoir reproduire avec régularité si les Celtics veulent avoir une chance de peser dans la Conférence Est. En manque de réussite à la Q Arena, le rookie issu de Duke va aussi devoir répondre aux attentes en ayant un impact instantané chez les pros. Il a déjà montré pendant la Summer League qu’il en avait le talent et qu’il pouvait dépasser la barre des 20 unités sans transpirer mais il s’agit de le confirmer face aux meilleurs joueurs du monde et avec régularité. Avec Jaylen Brown, Marcus Smart et Aron Baynes, Boston garde quelques solides attributs défensifs et Brad Stevens serait bien inspiré de toujours conserver au moins deux de ces trois joueurs sur le parquet mais c’est bien offensivement que tout l’effectif va devoir step-up pour compenser la perte de Gordie. L’opening face à Cleveland a également permis de mettre le doigt sur le manque général de talent sur le banc des Celtics pour espérer rivaliser avec les Cavs ou les Warriors par exemple même si Marcus Morris devrait permettre de remédier un peu à ce problème, lui qui devrait manquer les trois premiers matchs de la saison pour soigner son genou.

Signé au max pour envoyer des banderilles et harceler les défenseurs en pénétrant dans la raquette, l’ancien joueur du Jazz sera difficile à remplacer. Loué pour son collectif depuis son arrivée dans la Grande Ligue, Brad Stevens va de nouveau devoir faire appel à ses talents de rassembleur pour responsabiliser tout le monde sans exception à commencer par ses jeunes joueurs. Il en va de la réussite de sa saison.