Preview des Raptors 2017-18 : le rendez-vous annuel avec les Cavaliers est déjà pris, à dans sept mois

Le 09 oct. 2017 à 13:23 par Benoît Carlier

Kyle Lowry DeMar DeRozan Raptors
Source image : NBA League Pass

Un petit tour et puis s’en va. Comme à leur habitude, les Raptors ont eu le plus grand mal à se défaire d’une équipe de Milwaukee a priori largement à leur portée. Au tour suivant, les Cavaliers n’ont eu aucune pitié avec un sweep net et sans bavure, comme si Toronto était voué à revivre le même sort chaque année. Allez, on repart pour une saison ?

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : C.J. Miles, Ogugua Anunoby (Draft), Kennedy Meeks, Kyle Wiltjer, K.J. McDaniels, Andy Rautins, Alfonzo McKinnie, Malcolm Miller (two-way contract), Lorenzo Brown (two-way contract)
  • Ils prolongent : Kyle Lowry, Serge Ibaka
  • Ils sont partis : P.J. Tucker, Patrick Patterson, DeMarre Carroll, Cory Joseph

Le plus gros dossier de l’été concernait évidemment la prolongation de contrat de Kyle Lowry, annoncé un peu partout en fin de saison. Finalement, le meneur ne bouge pas d’un poil et signe un bail de trois ans pour 100 millions de dollars qui coïncide avec celui de son pote DeMar. Les deux bros pourront donc décider de quitter le Canada en même temps s’ils ressentent l’envie d’aller voir ailleurs en 2020. Mais ce n’est pas tout puisque Masai Ujiri a également assuré l’avenir de Serge Ibaka dans la cité de Drake pour la même durée. L’été était donc déjà réussi pour les Raptors avant même de réussir à refourguer le contrat de DeMarre Carroll à Brooklyn contre des cacahuètes. On notera quand même les pertes de Cory Joseph et Patrick Patterson, ainsi que celle de P.J. Tucker qui n’aura passé que quelques mois de l’autre côté de la frontière. Pour le remplacer, C.J. Miles viendra se disputer une place dans le cinq majeur avec Norman Powell. Petite transition qui nous amène au point suivant.

Effectif pour la saison 2017-18

  • Meneurs : Kyle Lowry, Delon Wright, Fred VanVleet, Lorenzo Brown
  • Arrières : DeMar DeRozan, Norman Powell
  • Ailiers : C.J. Miles, Ogugua Anunoby, Bruno Caboclo
  • Ailiers-forts : Serge Ibaka, Pascal Siakam, Kyle Wiltjer
  • Pivots : Jonas Valanciunas, Jakob Poeltl, Lucas Nogueira, Kennedy Meeks

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Grosse incertitude pour Dwane Casey qui se pose beaucoup de questions à propos de son cinq majeur. Doit-il préférer l’expérience et l’adresse de C.J. Miles au hustle et la jeunesse de Norman Powell au poste d’ailier ? Ou doit-il faire sortir JV du banc comme en Playoffs, ce qui permettrait aux deux lascars précédemment cités de commencer côte-à-côte sur le parquet ? Lors de son premier match de présaison, le coach a opté pour du classique avec le cinq majeur mis en gras mais on le sait capable de changer d’avis encore plusieurs fois avant le premier match de la régulière prévu le 19 octobre contre les Bulls.

Question de la saison : ces Raptors ont-ils atteint leur plafond ?

Autour des 50 wins depuis quatre ans, Toronto vit actuellement les plus belles heures de son histoire. Malheureusement, ça ne suffit pas pour battre les Cavaliers et devenir la première équipe non-américaine à disputer les Finales NBA. Masai Ujiri a fait du beau boulot pour verrouiller le contrat de Kyle Lowry et DeMar DeRozan jusqu’en 2020 mais la question est de savoir si le binôme du backcourt peut permettre aux Raptors de viser mieux qu’une élimination contre Cleveland en Playoffs. La signature de Serge Ibaka en cours de saison dernière est une belle plus-value pour l’équipe mais elle le serait peut-être encore davantage si Dwane Casey se résignait à faire sortir JV du banc pour jouer avec un cinq majeur plus petit. Un coach vers qui tous les regards se tournent finalement pour savoir si les Canadiens n’auraient pas déjà franchi un cap supplémentaire avec un autre homme pour tenir la plaquette. Toujours est-il qu’avec le groupe en l’état, ce n’est sûrement encore pas cette année que l’on regardera du basket au Canada au mois de juin.

Candidat sérieux au transfert : Jonas Valanciunas

Jonas Valanciunas

Source image : YouTube

Un contrat de 50 millions de dollars jusqu’en 2020 qui ne paraît finalement plus aussi disproportionné que par le passé. Le Lituanien est sorti du starting five au milieu des Playoffs pour apporter de la taille et des points au poste à la second unit. Dwane Casey pourrait décider de renouveler l’expérience en saison régulière au point que le front office de la franchise pourrait être tenté de l’échanger, pour éviter la luxury tax et faire l’acquisition d’un autre ailier capable de planter du parking.

Candidat sérieux pour la surprise : Norman Powell

Norman Powell

Source image : @Raptors

On nous accusera peut-être de fanatisme mais cette saison pourrait être celle de l’explosion pour ParaNorman. Complémentaire de Kyle Lowry et DeMar DeRozan sur les ailes, il est tombé dans la marmite de Red Bull quand il était petit. Bon défenseur sur l’homme, il est très polyvalent pour s’occuper du gros client d’en face et lui faire passer 20 minutes fatigantes. Un peu moins à l’aise du parking même si ses pourcentages restent corrects, il participe activement à la confection du Top 10 quotidien avec des dunks où il défie les lois de la gravité. Le management vient de lui faire confiance en le prolongeant pour quatre années supplémentaires. Il pourrait ainsi profiter du départ de DeMarre Carroll pour se faire sa place dans le cinq majeur et voir ses statistiques s’envoler cette saison. Si c’est le cas, il pourrait être dans la course au titre de MIP en avril 2018.

Meilleur et pire scénario possible

  • Les transferts sont minimes et le groupe retrouve vite ses automatismes. Les victoires s’enchaînent aussi vite que les tirs à mi-distance de DMDR et les Raptors envoient encore leurs deux représentants du backcourt au All-Star Game. Cerise sur la poutine, Dwane Casey se sert de sa plaquette pour dessiner des schémas impliquants son pivot en attaque. Jonas Valanciunas revit littéralement et punit tout le monde au poste pendant que Serge Ibaka s’occupe de contrer tout ce qui bouge en défense. Toronto franchit le plateau des 50 victoires pour la troisième année consécutive et termine à la troisième place de sa Conférence derrière Cleveland et Boston. Après avoir fait une bouchée des Hornets au premier tour, les Canadiens se défont des Celtics en sept manches pour retrouver leur pire ennemi en FDC. Les Dinos résistent beaucoup mieux qu’en 2017 mais finissent par rendre les armes à la Q Arena lors du match couperet. Le plafond semble atteint mais Toronto aura fait vibrer tout un pays jusqu’à la fin du mois de mai.
  • Kyle Lowry a claqué la moitié de son nouveau contrat en junk food et en alcool pendant l’été. Le meneur revient totalement hors de forme au training camp et les stadiers lui refusent dans un premier temps l’accès au stade en croyant reconnaître Raymond Felton. Sur le terrain, rien n’a changé. Dwane Casey prend toujours JV pour un fantôme et fait confiance à DMDR en isolation. La formule a déjà fait ses preuves et fonctionne toujours : Toronto termine la régulière à la cinquième place avec la quarantaine de victoires dans le rétroviseur. Comme chaque année à cette période, les deux All-Stars perdent leur basket dès que le mot Playoffs est prononcé par le speaker du Air Canada Centre. Les Bucks tiennent leur revanche et passent en six manches. Il est l’heure de penser à changer quelque chose à Toronto.

Pronostic de la rédaction : 47 victoires – 35 défaites

La classique pour les Raptors qui devraient frôler le plateau des 50 W avec une quatrième place validée derrière le trio magique composé de Cleveland, Boston et Washington. Ensuite ? Un premier tour franchi dans la douleur, après un Game 7 stressant, et le rendez-vous habituel avec les Cavaliers au tour suivant pour la fessée. Il faudra songer à changer les scénaristes au Canada.

Pas de changement majeur chez les Raptors qui devraient encore être chiants à jouer en saison régulière avec un beau bilan à la clé. Mais pour ce qui est de gagner un titre, tant que Dwane Casey sera dans les parages et que l’effectif ne sera pas bonifié d’un nouveau joueur du calibre All-Star, la marche sera trop haute.