Profitons de Bill Russell pendant qu’il est encore là : la légende a été honorée comme il se doit

Le 28 juin 2017 à 15:50 par Bastien Fontanieu

Bill Russell

C’était le grand moment de ces NBA Awards 2017, un qui nous a aussi permis de nous rappeler la chance que nous avions encore aujourd’hui : Bill Russell est parmi nous, profitons-en pendant qu’il en est encore temps.

I would kick your ass. Voilà comment le légendaire pivot des Celtics a immortalisé sa présence à la cérémonie de ce lundi, pointant du doigt les Shaquille O’Neal, Alonzo Mourning, Dikembe Mutombo, David Robinson et Kareem Abdul-Jabbar. Du trashtalking à 83 ans, comme un symbole du culot montré par Russell depuis son arrivée dans la Ligue. Culot certes, mais confiance aussi, et détermination. Un joueur qui a marqué l’histoire de son sport, mais un homme qui a surtout marqué l’histoire de sa génération. Et c’est en cela qu’on doit aussi prendre un peu de recul, dans cette planète NBA qui tourne à fond la caisse. Les rumeurs, les transferts, les départs, les matchs, les victoires, le cycle perpétuel et incontrôlable qui nous empêche souvent d’apprécier certaines choses pourtant si précieuses. Vivre à la même époque que Bill Russell en est une, même si nous n’avons pu le voir jouer en direct. Mais encore une fois, ce n’est pas l’athlète dont on doit jouir pour les prochaines années : c’est l’être humain, ses accomplissements et l’exemple donné au fil des ans. Peut-être que l’homme aux 11 titres vivra encore une décennie, peut-être pas. Au lieu d’attendre qu’un triste événement se produise, célébrons son existence.

Ce que la NBA a fait, justement, en lui décernant le Lifetime Achievement Award. Un trophée qu’aucune performance statistique ne pourra toucher. Nul changement d’équipe, nul exploit sur le terrain, nul effort en short et en basket pourra permettre à un autre homme de l’obtenir. On parle ici d’une couronne qui vient récompenser l’individu dans sa totalité. Le premier coach noir de l’histoire du sport américain. Le premier vrai athlète de la Ligue à s’investir dans les démarches sociales, prenant les risques nécessaires afin de déplacer des piliers à une époque durant laquelle les tensions étaient permanentes. Bill Russell, tout simplement. Le prochain à gagner 11 bagues ? Il est pas encore né. Mais surtout, le prochain à changer autant son sport comme sa société n’est pas prêt de naître. Dans ses accomplissements individuels comme collectifs, dans ses records intouchables et ses revendications puissantes, le géant de Boston a vécu une aventure unique, qui méritait cette standing ovation lundi soir. Peut-être qu’on continuera à le mettre 4 ou 5ème des meilleurs pivots de l’histoire, mais personne ne pourra lui prendre la place de meilleur acteur social all-time, de meilleur vainqueur all-time et de 1er poseur de pavés all-time pour les générations futures.

Qui sait combien de temps pourrons-nous encore profiter de Bill Russell ? Une blague et quelques applaudissements font toujours du bien, mais prenons aussi le temps d’apprécier pleinement la présence d’un géant du sport, pendant qu’il en est encore temps.


Tags : Bill Russell