Profil Draft 2017 : Jawun Evans, un nouveau Minimoy en NBA ?

Le 21 mai 2017 à 09:44 par Benoît Carlier

Jawun Evans
Source image : YouTube / The Beautiful Struggle

D’abord partant pour une troisième saison sur le campus d’Oklahoma State, Jawun Evans a changé d’avis à l’annonce du départ de son entraîneur du côté d’Illinois. Il sera bien présent à New York pour enfoncer la casquette d’une franchise NBA et devenir le plus petit lauréat de cette Draft, le 22 juin prochain.

Profil

> Âge : 20 ans. Né le même jour que Delonte West, planquez les mamans.

> Position : Meneur. Cf. taille.

> Equipe : Oklahoma State. Comme Tony Allen ou Marcus Smart plus récemment. #Cadenas

> Taille : 183 centimètres. Soit 8 centimètres de plus qu’IT.

> Poids : 80 kilos. Soit 30 kilos de moins que Marc Gasol.

> Envergure : 195 centimètres. Traduction, il va devoir sauter pour taper des high five avec Bismack Biyombo.

> Statistiques 2016 : 19 points, 3,4 rebonds, 6,5 passes et 1,7 interception à 44% au tir, le tout en 29 minutes.

> Comparaison : Raymond Felton.

> Prévision TrashTalk : Fin de premier tour, début de deuxième.

Qualités principales

# Très créatif en attaque

Grâce à un centre de gravité plus bas que les autres, il peut rapidement envoyer son défenseur dans les choux pour s’offrir un panier facile. Bon dribbleur capable de bons changements de rythme, il est un joueur d’isolation fiable sur lequel Oklahoma State a pu compter pendant deux ans lors des fins de match délicates. Il s’est même offert le premier buzzer beater de la March Madness cette année mais ça n’a pas suffi pour battre Michigan au premier tour. Malgré sa taille, il n’hésite pas à rentrer dans la raquette pour terminer dans le trafic, quitte parfois à se servir du contact pour obtenir des lancers-francs comme on le voit tous les jours avec DeMar DeRozan et James Harden. Cette saison, il provoquait 7,9 tirs de réparation toutes les 40 minutes. Enfin, il a développé un flotteur qui a déjà fait de nombreuses victimes en NCAA cette saison pour passer au-dessus de ses adversaires les plus grands sans encombre.

# Maîtrise l’art du pick-and-roll

Jamais le PNR n’a été aussi à la mode en NBA. Cela tombe bien, Jawun Howard était le chef d’orchestre de la meilleure attaque du pays cette saison en NCAA et il a abusé des écrans sur le porteur du ballon. Doté d’un tir fiable du parking, il peut sanctionner si le défenseur passe en-dessous du pick. Sa vitesse lui permet aussi de mettre à l’amende les plus grands sur les switches de la défense. Enfin, il sait temporiser pour laisser le poseur d’écran rouler vers le cercle et le servir dans les meilleures conditions possibles. Un fondamental du basket qui reste pourtant terriblement efficace lorsqu’il est bien exécuté au plus haut niveau.

# Doté d’un bon sens du jeu, il paraît que ça aide pour un meneur

Outre ce goût prononcé pour le pick-and-roll qui lui permet de faire monter ses statistiques de points et de passes de manière quasi certaine à chaque match, Jawun Evans dispose d’une belle vision de jeu malgré des yeux placés plus bas que la majorité de ses adversaires. Le meneur a le sens du déplacement et comprend l’importance du spacing, un principe fondamental dans la NBA moderne. Il dominait la Big 12 en termes d’assists cette saison avec 6,4 caviars par match pour donner un ratio passes décisives/balles perdues plus que correct de 2,28.

Défauts majeurs

# Part avec le handicap de la taille

Si Muggsy Bogues et Isaiah Thomas n’ont pas eu besoin de ça pour se faire une place dans la Grande Ligue, c’est quand même un prérequis pour la plupart des joueurs. Mesuré à 183 centimètres avec ses chaussures, Jawun Evans va devoir compenser toute sa carrière pour prouver qu’il mérite sa place au milieu des plus grands (par la taille et le talent). Même s’il arrive à s’infiltrer dans la jungle de la raquette, obtenir des lancers reste souvent sa meilleure option alors qu’une forêt de bras l’attend pour pouvoir le contrer. Même s’il a une belle vision, sa petite taille rend sa visibilité difficile et provoque beaucoup de turnovers, surtout quand il se rapproche près du cercle.

# Des limites défensives

Un point qui nous amène au grand point faible de Jawun Evans : la défense. Volontaire et pas avare en efforts, il ne peut malheureusement rien faire pour stopper des meneurs qui lui rendent 15 centimètres. Il risque donc de faire une drôle de tête en se retrouvant face à Giannis Antetokounmpo ou Ben Simmons qui sont tous les deux susceptibles d’évoluer à la mène à un moment ou à un autre de la partie. Quand ce n’est pas un problème de taille c’est tout simplement le talent qui inquiète. La NBA est une Ligue de meneurs et chaque franchise ou presque possède dans son effectif un point guard capable de flamber dès qu’une opposition un peu plus faible lui est proposée en face.

# Encore des progrès à faire au tir

Auteur de bons pourcentages en NCAA, il pourrait avoir des surprises en NBA. On l’a vu cette saison avec Buddy Hield par exemple, le recul de la ligne à 3-points provoque une chute systématique de l’adresse du parking. De 37,6%, on pourrait donc passer sous la barre des 35%. D’autant que la concurrence n’est pas la même chez les pros que sur les bancs de la fac. Comme expliqué précédemment, le pourcentage de réussite dans la raquette va lui aussi baisser avec tous les big men assoiffés de contre qui évoluent en NBA. Enfin, son geste est assez fiable mais son physique frêle peut lui poser quelques soucis avec des contacts évidemment plus francs au niveau supérieur où il n’aura plus le même équilibre et la même fenêtre de tir pour faire trembler les ficelles.

Conclusion

Freiné par une blessure lors de sa saison de freshman, Jawun Evans a confirmé la belle impression qu’il avait laissé lors de sa deuxième année à Oklahoma State. Il aurait même voulu resigner pour une troisième mais n’était pas prêt à encore changer d’entraîneur. Sa taille reste son plus gros point faible même s’il a montré par ses performances qu’il savait compenser par son talent. Reste à savoir quelle franchise voudra prendre un tel risque avec son précieux choix de draft. En 2011, Isaiah Thomas avait dû attendre le dernier moment pour être appelé sur l’estrade.