Karl Malone a un message pour les joueurs qui se reposent : “Bougez votre cul !”, voilà qui est clair

Le 20 mars 2017 à 18:13 par Anthony Gony

Utah Jazz

Les joueurs laissés au repos, c’est un sujet qui fâche en NBA. Joueurs pas assez compétiteurs, championnat faussé, irrespect envers les fans, les critiques sont nombreuses. Karl Malone met carrément les pieds dans le plat, en appelant à la responsabilité des joueurs. 

Samedi 11 mars à l’AT&T Center, tout le monde l’attendait : le choc au sommet de la Conférence Ouest entre Golden State et San Antonio, en lutte pour la suprématie de la Ligue. Il n’aura pas lieu, en tout cas pas vraiment. Kawhi Leonard et LaMarcus Aldridge out, Gregg Popovich décide de laisser Tony Parker et Dejounte Murray au repos. Steve Kerr lui répond : Stephen Curry, Klay Thompson, André Iguodala et Draymond Green sont ménagés. Bref, on assiste, pour ceux qui en ont eu le courage, à un match insignifiant. Les fans malchanceux présents à l’AT&T sont dégoûtés. On les comprend: 300 dollars pour voir Ian Clark claquer 36 points, ça fait un poil ch(i)er. La Ligue doit-elle intervenir pour empêcher ce genre de pratiques, démocratisées par Coach Pop ? Si les solutions miracles sont difficiles à trouver, Karl Malone, la légende du Jazz, préfère quant à lui prendre les joueurs à partie:

“Si tu n’as pas déjà dix ans d’expérience dans la Ligue, bouge ton cul et joue ! Ce n’est pas du boulot, ça s’appelle ‘jouer au basket’ !”

Selon lui, le simple plaisir et le respect du jeu devraient suffire. Agrémentés d’un zeste d’esprit de compétition, aussi. Venant d’un tel monument, il faut dire que l’argument a du poids ! Pour rappel, le pedigree de Karl Malone, c’est (entre autres) : Hall of Famer, 2 titres de MVP de saison régulière, 14 fois All-Star, 11 fois All-NBA First Team, deuxième meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, une moyenne de 25 points et 10 rebonds en carrière et des records à la pelle. Mais surtout, le deuxième plus grand ailier fort de l’histoire (et oui, il y a Timmy, quand même) a joint les actes à la parole pendant toute sa carrière. Modèle de longévité, il allait à la guerre tous les soirs. C’est bien simple, de 1985, son année rookie, à 2003, son avant-dernière saison, Karl Malone n’a raté aucun match pour blessure ! Il a seulement manqué dix matchs pour cause de suspensions. Littéralement inusable. Alors, quand il voit les Warriors refuser le combat contre les Spurs ou, plus récemment, Tyronn Lue reposer tous ses cadres contre les Clippers, ça a tendance à l’énerver :

“Demandez à nos militaires, policiers ou secouristes sous-payés de se reposer. Bon sang, ils ne peuvent pas !”

On comprend que Karl demande à ses successeurs de respecter leurs franchises et leurs fans en jouant tous les soirs, sans discuter. Lui-même l’a fait, pendant presque 20 ans, honorant le maillot des Utah Jazz sans jamais faiblir, au point de devenir évidemment le plus grand joueur de l’histoire de la franchise. On peut regretter, aussi, que cette tendance à se reposer soit représentative de notre époque, celle d’une NBA aseptisée, moins compétitive, moins dirty. Cependant, la comparaison avec d’autres professions est malvenue. Les joueurs NBA sont ultra-privilégiés, c’est un fait. Ils sont surpayés et symbolisent un système qui marche parfois sur la tête. Mais le repos n’a rien à voir avec ça. Il ne s’agit pas d’un refus de travailler mais d’un choix, d’un calcul même, en accord avec leur hiérarchie, de ne pas jouer un match pour pouvoir être dans les meilleures dispositions en vue des suivants. Avec la cascade de blessures à laquelle toute la Ligue fait face chaque année, c’est pour le moins logique. D’un point de vue extérieur, on peut d’ailleurs préférer que le turnover fausse certains matchs de régulière plutôt que les blessures ne viennent fausser la post-season. Il s’agit en fait, comme dans toute profession, d’être au top de sa forme quand cela compte le plus, c’est à dire en playoffs… Et oui, le but ultime, c’est le titre…. hein, Karl !

Si on entend la critique de Karl Malone, lui-même irréprochable durant toute sa carrière, qui s’inscrit dans une logique globale de « c’était mieux avant », en partie vraie et très à la mode chez les anciens joueurs, son argument est lui fallacieux. Qu’on le veuille ou non, laisser des joueurs au repos, c’est juste intelligent. Surtout dans une saison avoisinant les 100 matchs… Mais c’est un autre débat. Sinon, pour les traumatisés: séance de rattrapage de Spurs – Warriors, le mercredi 29 mars à l’AT&T.

Source : YahooSports


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