Kevin Durant a signé à Golden State pour ce genre de match : gagner, sans forcer, en prenant son pied

Le 12 févr. 2017 à 06:50 par Bastien Fontanieu

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Pouvait-il y avoir plus symbolique que cette rencontre, ce score et ce scénario, hier soir à Oklahoma City ? Sans forcer, Kevin Durant s’est imposé dans son ancienne arène et a exactement vécu ce pour quoi il avait déménagé cet été.

Il suffisait de voir Russell Westbrook se démener tout seul pour comprendre un peu mieux la décision de l’ex-ailier du Thunder. Enfin, comprendre, disons que même si on possédait déjà les éléments principaux de cette réflexion, il manquait encore des petits exemples flagrants et visibles sur le terrain, des soirées qui nous permettent de répéter entre trois soupirs : ah oui, bah oui, forcément. Et ce samedi, la plateforme était idéale pour que cette réaction de simple supporter se produise. Ah oui, bah oui, forcément, quand t’es entouré de joueurs moyens et que tu dois te surpasser pour sauver les tiens, ça peut devenir fatigant. La fatigue, justement, c’est elle qui poussait notamment Durant hors de l’Oklahoma et lui donnait envie de s’éclater en Californie. Cette possibilité quotidienne de pouvoir s’amuser sur le terrain, planter des tirs sans se prendre la tête, et repartir avec une victoire collective ne laissant que très peu de place pour une critique violente. Pendant que Russell Westbrook mettait son corps en jeu pour offrir un semblant d’espoir à sa franchise, quitte à se faire bombarder de remarques, Kevin trottinait aisément en voyant le score gonfler petit à petit. Une vision un peu immature de sa profession ? Peut-être, mais là aussi, le match nous servait de miroir ce samedi.

Car s’il y en a bien un qui commençait difficilement sa rencontre et avait du mal face à la pression du moment… c’était Kevin Durant. Admirablement défendu par Andre Roberson et forçant certaines de ses décisions, l’ailier n’arrivait pas à imposer son talent sur l’affiche du soir, comme il en rêvait très certainement tout au long de la semaine. Non, cette fois-ci, à l’inverse des deux premières tartes données à OKC, le numéro 35 était autant hors-rythme que hors-de-ses-pompes. Réaction humaine compréhensible, certes, mais témoignage évident des capacités du joueur et de son caractère. Celui qu’on voyait se retourner et ne pas regarder Westbrook tirer de cruciaux lancers, pour ne citer que cet exemple. Et hier soir, devant ce blocage individuel qui demandait du temps aux Warriors, ce sont les nouveaux coéquipiers de KD qui ont pris le relais. T’inquiète mec, on gère la boutique. Dis-nous quand tu te sentiras bien à nouveau. Un écart creusé en première période par Stephen Curry, Andre Iguodala, JaVale McGee, permettant à Durant de relativiser dans un fauteuil de velours. Loin de la pression qu’il vivait à l’époque du Thunder, l’ailier pouvait prendre son temps afin de retrouver ses immenses capacités, un luxe qu’il cherchait justement dans sa nouvelle aventure. Et quand ce fût le cas ? Il n’y avait plus qu’à sanctionner, sans anxiété.

Kevin Durant a certes mis 34 points hier soir, et il a rentré de gros tirs en toute fin de rencontre. Mais s’il a quitté Oklahoma City cet été, c’était notamment pour éviter une soirée comme celle vécue par Russell Westbrook ce samedi : un carton individuel, entouré par des joueurs moyens, ne lui offrant pas la possibilité de flancher devant la pression. 


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