Tom Thibodeau fait son grand retour à Chicago : please, United Center, faites votre boulot

Le 13 déc. 2016 à 17:48 par Bastien Fontanieu

Ce soir, c’est un match peu enivrant entre Bulls et Timberwolves qui prendra place dans l’Illinois. Mais avant l’entre-deux ? Un des visages les plus connus de la franchise aux six titres fera son retour sur un banc, situé au bord du parquet.

Difficile de penser à lui en premier, lorsque la récente époque divine de Chicago est mentionnée. Les images défilent à un rythme effréné, le bruit du public résonne encore entre nos deux oreilles. Le titre de MVP de Derrick Rose, la cité du vent qui vibre derrière chaque hésitation de son meneur balle en main, les coups de poings de Joakim Noah sur son torse, les cris de Taj Gibson après un gros putback, les célébrations légendaires de Nate Robinson après un tir des plus clutch ou bien Kirk Hinrich remettant ses lunettes avec minutie avant de se jeter sur un ballon tel un mort de faim, nombreux sont les acteurs qui sont passés par Chitown depuis 2010 et ont marqué les esprits des fans. Mais malgré ces cols bleus ou joueurs fantasques qui ont porté le taureau dans leur dos, quel homme représente mieux l’identité de cette ancienne équipe, la formation old-school de ses jeunes talents et le lien si fort entre les soldats et leur public, que Tom Thibodeau ? Ce mardi, l’ancien bourreau qui réduisait à néant les efforts offensifs de ses adversaires reviendra dans son ancien stade, celui qu’il utilisait comme salle de torture personnelle afin de remporter chaque match, chaque mi-temps, chaque quart-temps, quel que soit le scénario de celui-ci. Les mots qu’il tabassait, d’ailleurs, sont encore audibles dans un souvenir qui semble si lointain.

Chicago hard, Chicago hard, Chicago hard.

La main ferme qui fracasse le tableau, cette voix si puissante qu’on entend même à travers l’écran tant sa passion pour le jeu est inégalée, oui Thibodeau a été et est probablement le plus grand représentant de ces belles années Bulls, celles qui offraient des moments glorieux pour les fans comme pour le prestige de la franchise. Ces batailles avec LeBron et le Heat, ces barfights de l’Est et victoires en limitant l’opposition sous les 70 points, ces chevauchées fantastiques en Playoffs avec cinq à six joueurs blessés, mais ce leadership à peine croyable qui nous maintenait soir après soir dans un suspens assez torturant. Lorsque Thibs était là, tu savais que les Bulls n’allaient pas l’emporter de 30 points, mais tu savais aussi qu’ils n’allaient jamais s’en prendre 15, que la bataille ne durerait pas 47 minutes et 55 secondes mais bien 48 tout rond. Et même si les souvenirs les plus récents sont malheureusement liés à un divorce des plus compliqués, et même si certains continuent à le pointer du doigt pour la chute de Derrick Rose, et même si le bilan de l’homme ne présentera pas de bague aux côtés de celles apportées par Mike et Phil Jackson, nul ne pourra retirer ce que Tom a apporté à sa ville pendant 5 longues saisons. Cinq immenses marathons, abattus avec la rigueur d’un gymnaste chinois et la froideur des rues de Chicago.

Oui, Tom Thibodeau est un immense personnage dans l’histoire de la franchise aux 6 titres, sans avoir accroché de bannière au plafond pour autant. Car ceux qui ont vécu la dictature du quinqua se souviendront pour toujours de cette capacité quotidienne à donner son corps et sa vie pour son équipe. Un ton de voix inimitable, un dévouement irremplaçable, qui ne mérite qu’une chose ce soir : une putain de standing ovation.