Russell Westbrook sauve le Thunder : un money-time royal, 37 points pour achever Boston !

Le 12 déc. 2016 à 04:10 par Bastien Fontanieu

Russell Westbrook

En accueillant des Celtics bagarreurs hier soir, le meneur d’Oklahoma City pouvait choisir entre la gagne et son petit record personnel : Russell Westbrook a finalement tout donné pour repartir avec la victoire, une mission accomplie en l’emportant 99 à 96.

Difficile de choisir, et surtout de combiner deux possibilités habituellement à sa portée mais soudainement bien espacées. Ce dimanche, le numéro 0 savait qu’il allait devoir se retrousser les manches afin de se défaire de l’avant-garde verte, mais il ne savait pas que le dernier quart-temps allait lui imposer de devoir prendre une vraie grosse décision personnelle. Alors que Boston commençait à prendre un peu d’avance et que le public s’accrochait à son siège en voyant une deuxième défaite de suite se profiler, Russell pouvait se focaliser uniquement sur sa série historique et aller chercher 6 passes décisives dans les 10 dernières minutes pour s’élever un peu plus dans le ciel des légendes, ou bien mettre sa franchise sur son dos et remonter la pente collective pour définitivement écarter la menace venue du Massachusetts. Et face à ces deux routes ? Westbrook a choisi la meilleure, la plus exemplaire, celle qui l’empêchera certes d’aller chercher Wilt pour le moment, mais qui le cimentera dans le rang des immenses leaders. Post-up sur post-up, défense sur défense, rebond sur rebond et pénétrations sur pénétrations, le phénomène plantera 13 points dans le dernier quart et parviendra à offrir un gros succès aux siens, alors que le scénario avait une sale gueule. Rassurant son public par sa volonté et son choix effectué, Russell ne faisait que son job : tout donner pour gagner des matchs.

Car il fallait justement tout donner, contre cette équipe de Boston qui avait resserré les verrous en défense et souhaitait profiter de l’absence de Victor Oladipo. En toute première mi-temps, le marsupial sautait sur une feinte de tir de Jonas Jerebko mais sa réception le couchait sur le dos et le forçait à devoir quitter le terrain. Une arme en moins, démerde yourself. Surtout qu’en plus de cet orphelinat soudain, les hommes de Billy Donovan devaient faire avec une adresse extérieure absolument dégueulasse, le Thunder terminant sa partie à 3/21 de loin, ainsi que 14/27 aux lancers. Quoi de plus logique, du coup, qu’en face les Celtics se frottent les mains et mènent la majeure partie de la rencontre, pas par plus d’une dizaine de points mais jamais sous la barre des deux points, ce qui pouvait potentiellement assurer une solide victoire à Brad Stevens et ses hommes en déplacement. Sauf qu’encore une fois côté Boston, on a craqué dans le money-time et en face il n’en fallait pas plus pour que les bases offensives dégueulasses et collectives soient subitement effacées. Donnez-moi la balle, et dégagez. Un à un, les défenseurs viendront s’empaler sur le meneur, qui alternera idéalement entre hustle, jeu dos au panier et petits caviars, afin de mettre la pression sur des Celtics exténués. Un tel push que le mur vert finissait bien par s’effondrer sous l’ovation d’un public transpirant mais rassuré. Non, il n’y est pas encore arrivé, mais oui, il a gagné et ils ont gagné.

Avec 37 points, 12 rebonds et 6 passes, la série historique de triple-doubles consécutifs de Russell Westbrook a peut-être trouvé sa fin ce dimanche, mais on n’aurait pu mieux l’écrire. Car dans une victoire, en ayant eu autant de retard, devant un public anxieux et des défenseurs obligés de rendre leurs armes, le phénomène d’OKC a été le leader dont son équipe avait terriblement besoin. Et ça, en laissant consciemment de côté son record individuel, le Brodie a rappelé qu’il faisait bien partie des plus grands.

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