David Stern fait la bise aux fans des Lakers : “Le transfert de Chris Paul ? Il n’a jamais existé”

Le 09 déc. 2016 à 10:54 par Bastien Fontanieu

chris paul

C’est la grande affaire qui donne encore quelques larmes aux habitants de Los Angeles, du moins ceux qui supportent les couleurs or et pourpre plutôt que blanc et bleu : il y a quasiment 5 ans jour pour jour, le patron de la Ligue mettait un stop aux Lakers qui étaient sur le point de récupérer CP3.

Un des plus gros What if de l’histoire, ce fameux veto imposé par David Stern concernant ce transfert qui allait faire de Chris Paul le nouveau meneur de Kobe. Nous étions en décembre 2011, les Hornets de l’époque – aujourd’hui Pelicans – appartenaient à la NBA puisque le rachat de la franchise avait été effectué un an auparavant, merci George Shinn pour les 300 millions de dollars permettant à la Ligue de se faire plaisir. Avec des résultats frustrants et un prime en approche, Chris Paul commençait à gentiment parler de départ et on s’activait du côté de New Orleans afin de trouver un partenaire situé dans un grand marché, ce qui représentait une des conditions du meneur. Et le 8 décembre 2011, la cité des anges se réveillait dans une frénésie indescriptible, puisqu’un deal avait été apparemment trouvé : direction les Lakers pour CP3, Pau Gasol va à Houston, tandis que les Hornets récupèrent Lamar Odom, Luis Scola, Kevin Martin, Goran Dragic et un choix de premier tour de Draft en 2012 (!). La sixième bague en approche pour Kobe, le retour du Showtime, hype maximale au quotidien, bref on s’impatientait dans la franchise aux 16 titres. Le problème, c’est que dans la foulée, Stern annula ce transfert en justifiant qu’il s’agissait de ‘raisons sportives’, une intervention musclée et exceptionnelle qui plongea les Rockets et Lakers dans une rage aussi folle que compréhensible. Sauf que cinq ans plus tard, Stern s’est enfin exprimé à ce sujet après avoir été interviewé lors du Sports Business Radio Show, afin de donner sa propre version des faits.

“Je vais corriger votre phrase. Quelle ‘annulation’ ? Le General Manager, Dell Demps, n’était pas autorisé à réaliser ce transfert. Et en agissant en tant que représentant des propriétaires de la franchise, nous avons décidé de ne pas le réaliser. J’étais un des représentants, il n’y avait rien à ‘annuler’, cela ne s’est juste pas produit.

Quand vous êtes le patron et que deux équipes sont énervées contre vous, ici les Lakers et Houston, et que les General Managers qui ne veulent pas être affectés passent leur temps à vous critiquer, la mauvaise impression peut évidemment suivre. C’est l’une des rares fois où j’ai décidé de passer en mode silence-radio, et j’ai été martelé pour cela. Donc, la réponse est celle-ci : ce transfert n’a jamais existé. Il n’a jamais été approuvé par moi en tant que représentant des propriétaires.”

De quoi adoucir la peine des fans ? Certainement pas. On le sait depuis longtemps, Stern est un grand malin qui sait comment bien utiliser ses mots afin de danser entre le douteux et le fiable, et cette affaire restera longtemps accrochée sur son CV. Quand on se replonge dans le contexte de l’époque, on se souvient que certains GM (coucou Dan Gilbert) mettaient la pression sur le boss afin que ce transfert soit annulé, notamment car le nouveau CBA venait d’être signé et qu’un des axes prioritaires était d’équilibrer les forces dans la Ligue. Chris Paul aux Lakers ? Pas top, surtout que la Ligue possédait encore la franchise de New Orleans et qu’il fallait obtenir le meilleur deal possible. Bien évidemment, on ne mentionnera jamais le fait que les Pelicans obtiendront le premier choix de Draft 2012 (woops) et qu’il s’agira d’Anthony Davis (woops), pendant que du côté de Cleveland, ce bon filou de Gilbert qui soutenait Stern dans sa décision recevait le premier choix de Draft 2013 (woops) ainsi que celui de la Draft 2014 (woops). Mais ça, évidemment, on ne le mentionnera jamais, il vaut mieux rester sur la version officielle. Sur le fait que la NBA voulait relancer la franchise de New Orleans avec de meilleures pièces que des vétérans, que Stern était un vrai bon samaritain ne souhaitant absolument pas voir les Lakers l’emporter (coucou Sacramento), et que la Ligue était totalement rééquilibrée en annulant ce transfert. Si aujourd’hui la colère de certains s’est apaisée, pas sûr que l’image de l’ancien boss changera, quand on sait le nombre de conséquences qui ont découlé de cette affaire.

Si le transfert de Chris Paul n’est pas annulé, pas de Lob City, donc pas de Doc Rivers à Los Angeles. Pas non plus de transfert des Rockets pour obtenir James Harden, pas d’Anthony Davis à New Orleans puisqu’ils gagnent, AD se retrouve à Charlotte qui hérite du premier choix. Pas de retraite flinguée pour Kobe donc pas de Dwight avec Nash et compagnie, pas de Mike D’Antoni. La liste est longue, et elle restera collée à David Stern pendant longtemps… très longtemps…