Andrew Wiggins redescend sur Terre : 9/48 au tir en 3 matchs, pas facile tous les jours de grandir

Le 24 nov. 2016 à 11:58 par Bastien Fontanieu

Andrew Wiggins
Source image : YouTube

En feu sur ce début de saison, l’ailier canadien a malheureusement vécu un atterrissage plutôt violent ces derniers jours, avec trois performances qui doivent servir de leçon : le scoring c’est bien, mais ce n’est pas tout.

Il faisait la une des journaux en début de mois de novembre, et pas pour n’importe quelle raison. Avec des sorties à 29 (Orlando), 35 (Philadelphie) et 47 points (Lakers) toutes ponctuées par des victoires, Wiggins montrait que les efforts de cet été et son boulot pouvaient enfin payer. Plus serein balle en main, plus incisif au poste, le joyau du Minnesota s’offrait même un sacré luxe, celui de faire passer Karl-Anthony Towns pour un joueur assis au deuxième rang, dans cette équipe bourrée de talent. Cependant, les résultats n’arrivaient pas à s’aligner dans le système Thibodeau, une réaction évidente quand on prend en compte la jeunesse du groupe et le temps qu’il faut pour instaurer de nouvelles bases, mais ce sont surtout les défenses adverses qui commençaient à s’ajuster au vue de la production de l’ailier. Un premier rendez-vous sanglant avec Tony Allen (7 points à 2/11 au tir), suivi par un workout de Jae Crowder (14 points à 5/18 au tir), avant de saupoudrer le tout avec le travail de Jrue Holiday et ses potes sur le scoreur (13 points à 2/19 au tir), Wiggins se prenait une vilaine claque de la réalité. Celle qu’il devra retenir pour la suite, afin de mieux produire et surtout… davantage produire. Car s’il n’était question que de pourcentages, on pourrait mettre ça sur le compte d’une mauvaise passe, de la jeunesse, de sa lecture ou tout autre élément. Le véritable problème, et sur lequel Thibodeau ne devra pas tarder à se pencher, c’est qu’Andrew est en train d’adopter un profil unidimensionnel, bien trop compliqué à gérer lorsqu’on veut se faire une place parmi les plus grands. L’exemple le plus flagrant ? Hier soir, avec un effort défensif frustrant et une aide similaire à celle d’un fantôme dans tous les autres aspects du jeu.

Lorsque vous êtes le premier joueur, en plus de 60 ans (Joe Fulks, 1953), à ne faire aucune passe décisive et à ne prendre aucun rebond sur un match, tout en prenant plus de 15 tirs et sans en mettre ne serait-ce que le tiers ? Cela devient tout de suite dangereux. Et s’il ne s’agissait que d’une de ces stats à la con dont les Ricains raffolent, on pourrait faire de cette performance un cas isolé. L’inquiétude, cependant, se situe dans la fréquence de ces sorties. Trois matchs seulement au-delà des 5 rebonds gobés (sur 14), trois matchs seulement au-delà des 5 passes délivrées (sur 14), certes Wiggins est un joueur formidable lorsqu’il s’agit de provoquer des lancers et mettre le feu aux défenses adverses, mais les Wolves peuvent-ils vraiment surfer sur une piste aussi aléatoire ? Dans les matchs où Andrew cartonne, c’est la teuf dans le Minnesota et les chances de l’emporter sont grandes. Mais lorsqu’il adopte ce profil unidirectionnel et ses tirs ne rentrent pas, c’est tout un château qui tremble. Le casse-tête vécu actuellement par les fans de la franchise est évidemment plus global : des jeunes qui veulent tirer leur équipe vers le haut en mode solo, une panique générale lorsque la pression monte, un banc qui varie entre le très bien et le très cheum, nombreux sont les éléments à prendre en compte afin d’expliquer ce début de campagne en dents de scie. Seulement, dans un projet aussi prometteur et avec des joueurs aussi talentueux, il convient d’imposer aux dents de lait des comportements à adopter d’entrée, afin que ceux-ci deviennent des automatismes par la suite. Et quand on voit, sur ces derniers matchs, Andrew Wiggins jouer à la gâchette facile ? Sans contribuer dans les autres aspects collectifs ? Il est de bon ton d’intervenir.

Avant de se pencher sur la hiérarchisation au sein des Wolves, qui est là aussi un sujet potentiellement chaud dans les semaines à venir, il convient de laisser à ces jeunes la possibilité de se reprendre. Wiggo n’a que 21 ans, c’est normal qu’il fasse des erreurs. Mais s’enfermer dans un seul type de jeu ? C’est une très mauvais idée.