Le mois des Français en NBA : Rudy Gobert et Evan Fournier sont les boss de la French Connection

Le 16 nov. 2016 à 18:52 par Alexandre Martin

Français - La French
Source : film "La French"

La NBA compte de plus en plus de joueurs non-américains. Ils étaient 113 sous contrat avec une franchise à l’entame de la saison 2016-2017 dont 11 Français. Des frenchies qui représentent d’ailleurs le plus gros contigent “d’étrangers” à égalité avec les Canadiens. Et, une fois par mois, TrashTalk vous proposera un bilan de l’activité et des performances de Tony Pi et toute la bande d’aventuriers partis outre-Atlantique. 

Nous n’avons pas encore un vrai mois complet de compétition mais il y a déjà de quoi tirer un premier bilan et voir un peu quelle genre de spécialité culinaire bien française nos Bleus ont été capables de proposer à leurs hôtes américains depuis le 25 octobre. Bien évidemment, ces classements tiennent compte du niveau de jeu du joueur mais aussi des attentes placées en lui mais pas trop de ses résultats collectifs purs car il s’agit vraiment de donner un avis sur les états de forme individuels ne nos compatriotes.

Statistiques du 25 octobre au 16 novembre

Le menu du chef étoilé

# Rudy Gobert

  • Stats : 12 matchs (12 fois titulaire, 7 victoires) pour 9,6 points à 60,3% au dunk tir, 10,3 rebonds et 2,2 contres en presque 30 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : homard bleu de casier
  • Le plus : quand le produit est bon, il se suffit à lui seul quasiment. Grandes pinces très dissuasives.
  • Le moins : un petit assaisonnement offensif plus prononcé ne serait pas de refus.

On les voit venir les détracteurs du grand Rudy. Ils vont nous expliquer qu’il est frustre en attaque, qu’il n’a pas de toucher ou aucun move au poste bas. Oui, on peut voir le pivot bleu ainsi. On peut aussi préciser qu’il a le deuxième meilleur rating offensif parmi les joueurs clé du Jazz. Mais, en revanche, que fait-on de son rating défensif, le meilleur de l’une des meilleures défenses de NBA ? Que fait-on de sa cinquième place chez les contreurs de la Ligue ? En à peine 30 minutes chaque soir sur les parquets, c’est dire à quel point il pèse en fait. Gobert c’est du tout bon en ce début de saison.

# Evan Fournier

  • Stats : 11 matchs (11 fois titulaire, 4 victoires) pour 17,4 points à 43,7 % au tir dont 36,2% derrière l’arc, 2,6 rebonds, 3 passes décisives et presque une interception en 34 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : escargots petit-gris sauvages poêlés
  • Le plus : c’était déjà très bon et la recette s’améliore.
  • Le moins : un peu plus de créativité serait bienvenue.

“Vavane” prend plus de tirs et score plus que la saison dernière malgré des pourcentages en baisse. Il a de vraies grosses responsabilités offensives au Magic, il les accepte et fait le boulot pour les assumer au mieux. Il s’est souvent retrouvé ciblé par la défense adverse étant donné le manque d’autres menaces côté Orlando. Cela le gêne évidemment, il force plus et tente souvent de faire la différence seul en pénétration. En attendant, il plante, va un peu plus sur la ligne des lancers et s’il règle encore un peu mieux la mire, il va vite émerger tout près des 20 points de moyenne.

La bonne vieille cuisine maison

# Nicolas Batum

  • Stats : 10 matchs (10 fois titulaire, 7 victoires) pour 13,8 points à 39,8% au tir dont 34% derrière l’arc, 6,4 rebonds, 5,2 passes décisives et 1,4 interception en 34 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : pot au feu
  • Le plus : il est là, il marine. On sait à quoi s’attendre et le résultat est là dans l’assiette.
  • Le moins : on aurait parfois envie de bousculer la recette, de se faire violence en rajoutant quelques brocolis ou quelques épices sur un coup de folie histoire de voir s’il n’y pas moyen de faire mieux.

Nico a fait du Batum. Sans réelles surprises ni réelles déceptions. Son rendement statistique est sensiblement le même que l’an dernier à ceci près qu’il score un peu moins mais cela est dû à une adresse très douteuse lors de ces premières semaines. Le swingman des Hornets va se reprendre sur ce point à n’en pas douter. Mais peut-il progresser ? Peut-il aller chercher plus de 16 points, plus de 7 rebonds ou plus de 6 passes décisives ? Si oui, son impact va être encore plus intéressant. Si non, ce sera une saison tout à fait correcte de plus pour Nic’. Mais sans plus.

# Joakim Noah

  • Stats : 10 matchs (10 fois titulaire, 4 victoires) pour 4,3 points à 46,3% au tir, 8,5 rebonds, 3,7 passes décisives et quasiment 1 interception en moins de 24 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : coquillettes au jambon
  • Le plus : généreux, il donne du plaisir et de l’énergie à ceux qui y goutent.
  • Le moins : un plat letton semble vouloir lui piquer sa place dans le coeur du cuisinier.

La faiblesse au scoring de Jooks n’est pas nouvelle, elle est juste encore plus mise en avant au sein de ces Knicks qui galèrent offensivement. Mais, comme il en avait pris l’habitude à Chicago, il joue très bien son rôle de plaque tournante avec écrans et passes décisives. En défense, il bosse mais doit se sentir bien seul. L’équipe serait probablement plus équilibrée si Noah sortait du banc et laissait du coup de la place pour Porzingis en 5 et Carmelo Anthony en 4. Il jouerait environ le même temps et pourrait proposer la même contribution.

La carte du bar du coin

# Tony Parker

  • Stats : 7 matchs (7 fois titulaire, 6 victoires) pour 8 points à 39% au tir dont moins de 29% de loin, 2 rebonds et 4 passes décisives en près de 26 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : salade parisienne
  • Le plus : rien d’incroyable mais l’expérience montre qu’il faut parfois savoir s’en tenir à une bonne vieille salade faite de tomates, de jambon et d’emmental.
  • Le moins : un plat qui a le mérite de rester à la carte car les spécialités australiennes ne l’en ont pas encore délogé mais attention.

Que les moyennes statistiques de notre Tony Pi national baissent, on s’y attendait car cela avait déjà bien commencé l’an dernier. Mais là, on est vraiment dans le vif du sujet avec des chiffres qui paraissent faméliques par rapport à ce qu’a pu produire le meneur lors de sa carrière. Il n’a plus ses jambes de 20 ans et ne peut plus scorer comme avant. En revanche, lorsqu’il est là, les Spurs jouent mieux, c’est indéniable et c’est d’ailleurs pour ça que Gregg Popovich continue d’en faire son titulaire à chaque fois qu’il est disponible. L’expérience et la science du jeu de Tony sont aujourd’hui ses meilleurs atouts.

# Joffrey Lauvergne

  • Stats : 9 matchs (jamais titulaire, 5 victoires) pour 4,2 points à 39,5% au tir dont 43% derrière l’arc, 3,1 rebonds et presque 1 passe décisive en un peu plus de 14 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : assiette de fromages
  • Le plus : c’est toujours efficace et ça a toujours un peu de goût.
  • Le moins : le bleu d’Auvergne n’est peut-être pas forcément le plus à la mode et va devoir être adapté voire remodelé.

La bonne nouvelle c’est que Billy Donovan semble décidé à utiliser l’intérieur français en sortie de banc et que, finalement, la concurrence n’est pas si dense puisqu’ils sont concrètement quatre gars pour deux postes et qu’en plus Joffrey peut jouer sur les positions intérieures. La moins bonne nouvelle est que “Jololo” n’est pas au top au niveau adresse dans ces premières semaines ce qui est tout de même bien “caché” par ce 43% de réussite de loin. Et d’ailleurs c’est primordial car le Thunder ne déborde pas de gars capable d’écarter les défenses. Il faut continuer car vu que l’agressivité et l’énergie sont au rendez-vous, si les tirs se mettent vraiment à tomber, les minutes vont suivre et donc les stats aussi.

# Alexis Ajinça

  • Stats : 6 matchs (jamais titulaire, 1 victoire) pour 3,5 points (à plus de 52% au tir) et 3,3 rebonds en 11,5 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : croque-monsieur
  • Le plus : on sait à quoi s’attendre
  • Le moins : il est à la carte mais on a rarement envie d’en manger. Sous-estimé.

Un coup, il joue 6 minutes, un coup il ne joue pas puis, il passe plus de 20 minutes sur le parquet dans un match. Le pivot bleu est bizarrement sous-utilisé au sein d’un groupe de Pelicans dans lequel Alvin Gentry ne donne également pas beaucoup de minutes à l’autre pivot de métier, Omer Asik, mais tout de même plus qu’au Français. Pourtant, les qualités offensives pas inintéressantes, la mobilité et les longs bras d’Alexis ne feraient pas de mal aux Pels pour entourer Anthony Davis. Il ne faut pas perdre espoir, les minutes pourraient devenir plus régulières petit à petit.

# Kevin Séraphin

  • Stats : 8 matchs (jamais titulaire, 3 victoires) pour 3,5 points à 54% au tir et 3 rebonds en 8 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : omelette aux champignons
  • Le plus : gagne à être connu car la recette a fait ses preuves.
  • Le moins : quasiment personne n’en commande.

Avant-hier, pour la réception d’Orlando, Kéké a profité de la méforme d’Al Jefferson pour gratter de vraies minutes (un peu plus de 19). Résultat : 6 points, 10 rebonds, 3 passes décisives, 1 interception et 1 contre. Il n’avait dépassé les 10 minutes sur le parquet qu’une fois auparavant depuis qu’il est chez les Pacers. La rotation intérieure est dense mais pas non plus hors de portée. Notre frenchie semble déterminé à faire sa place, il en a les moyens.

La bouffe de l’hosto

# Boris Diaw

  • Stats : 4 matchs (3 fois titulaire, 1 victoire) pour 2 points à 27% au tir dont un pourcentage quasi négatif de loin et 2 rebonds en plus de 22 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : purée sans goût
  • Le plus : ça ne peut pas être pire.
  • Le moins : la qualité de l’assiette fait vraiment flipper et ne donne qu’une envie : regarder ailleurs.

Loin du collectif léché des Spurs, Babac semble totalement en manque de repères au sein de ce Jazz jeune, athlétique et defensif mais pas du tout créatif ou si talentueux que ça offensivement. Par trois fois, Derrick Favors n’a pu tenir sa place de titulaire ce qui a profité au capitaine des Bleus mais on ne peut pas croire qu’il ait pu convaincre un temps soit peu coach Snyder. Inquiétant, on n’aime pas voir notre Bobo jouer comme ça.

# Ian Mahinmi

  • Stats : 0 match joué. Blessé.
  • Mention : désolé ma bonne dame mais je n’en ai plus
  • Le plus : un peu de frustration, une envie qui monte.
  • Le moins : attention à ne pas l’imaginer trop bon.

Il n’a pas joué un seul match. Il soigne son genou et son retour ne pourra faire que du bien à des Wizards loin d’être au niveau en ce début de saison.

# Timothe Luwawu-Cabarrot

  • Stats : 7 matchs (jamais titulaire, 0 victoire) pour 1,1 point à 50% au tir en un peu moins de 5 minutes de temps de jeu moyen.
  • Mention : macédoine de légumes
  • Le plus : propose une panoplie saveurs variées.
  • Le moins : personne n’y touche.

Son premier panier, l’ami Timothé a dû attendre sa cinquième sortie pour le marquer. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ses deux premiers points se sont vus : un drive fini par un dunk autoritaire dans le trafic et sur la raquette du Jazz. 4 points et 1 rebond en moins de neuf minutes sur le parquet restent sa meilleure performance en NBA pour le moment. Il a 21 ans, il apprend à la dure au sein de ces Sixers, bons derniers de la Ligue.

Rendez-vous mi-décembre pour un nouveau bilan !