Gregg Popovich : “Ces Warriors sont une anomalie… et ils forment un monstre”

Le 15 oct. 2016 à 16:03 par Alexandre Martin

Gregg Popovich
Source : Youtube / NBA Raptors TV

Dans la NBA d’aujourd’hui, le jeu est de plus en plus rapide. La prime est aux shooteurs quelque soit leur poste, à un style up-tempo favorisant les actions sur phases de transition avec des tirs de plus en plus lointains et des niveaux de scoring toujours plus hauts. L’importance d’avoir des grands, de la taille à l’intérieur semble être un concept du passé et cela est notamment illustré par les Warriors de Steve Kerr et leur “Cinq de la mort” avec Draymond Green (2m01) au poste 5. Pourtant, Gregg Popovich ne pense pas que cette philosophie soit forcément celle du futur…

Le coach des Spurs traine depuis suffisamment longtemps dans la Ligue et y a obtenu assez de résultats plus que convaincants pour qu’on puisse se poser un instant, écouter ce qu’il a dire sur le sujet voire méditer dessus. Voilà qui tombe bien car Pop s’est exprimé là-dessus et ses propos ont été rapportés par Jeff McDonald du San Antonio Express-News :

Golden State est une anomalie, avec le groupe de joueurs qu’ils ont actuellement. Et pourtant, ils forment un monstre. Définitivement, l’équipe la plus dure à défendre de la Ligue. Mais, le reste des équipes, nous autres, pauvres fous, 29 d’entre nous, nous ne sommes que des sortes d’hybrides. Tout le monde essaie d’être flexible. Personne ne va vraiment jouer que grand ou que petit.

Cette déclaration de Gregg le sorcier traduit surtout une grosse tendance qui n’est effectivement plus un secret. Les raquettes formées par deux vrais big men sont de plus en plus rares et sont de moins en moins efficaces dans la Ligue actuelle. On a tout d’abord cru à la disparition du poste de pivot, ce n’était pas tout à fait ça. Il s’agit plus d’une évolution des postes 5, des intérieurs en général, qui doivent désormais de plus en plus souvent être capables de courir, de suivre le rythme de l’équipe tout en étant à même de s’écarter pour shooter en attaque. Les succès façon twin towers des Spurs en 1999 et en 2003 ne clairement plus dans l’air du temps. Les ailiers-forts sont désormais avant tout des ailiers et non des intérieurs. Beaucoup de pivots ne s’embêtent même plus avec le jeu au poste bas… C’est ainsi. Le basket évolue, les coachs doivent être ouverts d’esprit comme l’a toujours été Popovich au fil des années. D’ailleurs, comme le constate Greg, les variations en cours de match sont maintenant monnaie courante :

Lors de chaque match, les équipes jouent petit sur une période, elles jouent grand sur une autre. C’est comme ça que c’est (actuellement). C’est la vérité.

Et oui, c’est la vérité. Celle que les Warriors de Steve Kerr ont poussé très loin pour mettre en place ce “Death line-up” avec les superbes résultats que l’on connait et peut-être encore d’autres à venir vu que l’arrivée de Kevin Durant s’inscrit parfaitement dans cette philosophie de jeu. Pour les Warriors, jouer small ball n’est pas une option sur quelques périodes afin de répondre à l’adversaire, c’est une arme de destruction massive qu’ils maitrisent extrêmement bien et dont ils abusent et abuseront encore. C’est en cela que Pop est dans le vrai quand il parle d’exception.

Mais les plus grandes équipes de ces trois dernières décennies ne sont-elles pas très souvent des exceptions ? Quelques exemples : les lakers de Magic et ce show permanent qu’ils produisaient sur les parquets, les Bad Boys et leur style complètement unique, les Bulls du deuxième Three-Peat avec, eux aussi, leur “Cinq de la mort” en version small ball en plein dans les années 90 ou encore les Spurs et leur mouvement de balle d’une fluidité sans équivalent (2014). Ces Warriors sont une anomalie aujourd’hui mais ne son peut-être bien qu’une suite logique dans l’histoire des grandes équipes…