Pat Riley va devoir faire de la magie noire : cadres sur le départ, banc déserté, un test de taille

Le 02 juil. 2016 à 17:27 par Bastien Fontanieu

De nombreuses équipes transpirent depuis vendredi matin, mais une semble dominer la discussion avec une serviette sur le front. Le Heat, qui mine de rien possède un nombre d’agents libres affolant et va devoir réaliser de bons choix : un job taillé pour Pat Riley.

Culotté, de parler de magie noire, quand on a déjà réussi à récupérer Hassan Whiteside ? Pour certains oui, d’autres non. Mais quelle que soit la partie du bateau vers laquelle on penche, une dominante reste. Si Miami a certes validé sa première mission en conservant le pivot aux bras interminables, on est très loin de parler de sérénité à Sud Plage, surtout quand on voit la situation des autres copains de Blanc-côté. Ainsi, en plus du bordel autour de Dwyane Wade qui gonfle déjà bien comme il faut les fans et doit en faire de même avec le joueur lui-même, ils sont nombreux à pouvoir aller ailleurs, même deux à avoir déjà décidé de voir ailleurs. En premier lieu ? Joe Johnson, qui avait été récupéré au buzzer pour tenter le push de fin de saison aux côtés d’Erik Spoelstra, et qui a décidé de partir pour Utah. Jusque là, rien de grave. En deuxième ? Luol Deng, qui voulait justement profiter de sa belle fin de campagne pour gratter un vrai chèque, l’ailier est parti vers Los Angeles et ainsi laissé un bon trou dans le cinq de départ du Heat. Pareil, pas de quoi en faire une montagne, même si leur expérience était chouette au printemps. Joe Joe en moins, Luol en moins, on parle certes de joueurs qui n’ont plus 22 ans, mais des gars qui cochent de nombreuses cases lorsque les Playoffs arrivent et qu’il faut garder le poignet solide. Et si vous pensiez qu’on s’arrêterait là…

… ce serait fermer les yeux sur la suite, qui peut aussi bien ressembler à une balade hivernale qu’à une chute aux enfers. Le dossier Wade ? Peu de doutes sur le fait qu’il va chercher à rester dans le coin, mais c’est là que Pat Riley intervient. Car après des rumeurs qui ont affirmé que le gourou n’aurait proposé que 10 millions à son vétéran, le gominé va devoir retrousser ses manches et aller à la mine. Déjà, conserver Flash à un prix et une durée honnête. Ensuite, régler ces autres rumeurs autour d’Udonis Haslem, poumons et gueule du Heat depuis une décennie, qui l’envoient aux quatre coins du pays. Et quitte à faire la liste ? Autant l’épurer jusqu’au bout. Tyler Johnson va rencontrer plusieurs franchises, il est agent-restreint mais va certainement chercher à se faire grassement payer. Gerald Green et Amar’e Stoudemire, trois fois rien. Sans vouloir manquer de respect aux deux hommes, simplement ils représentent des additions de dernière minute qui peuvent être remplacées. Du coup, où est le problème pour Riley ? Dans une Conférence Est où le patron souhaitait réinstaller Miami dans les hauteurs et sur la durée, Patoche va devoir gérer sa salade afin de (1) bien la vendre et surtout (2) éviter qu’elle pourrisse la saison prochaine. Le simple cas Chris Bosh, qui en fait n’est pas simple du tout, est compliqué à gérer mais ne doit surtout pas tomber dans la confrontation médiatique, avec des risques de santé aussi importants et une image du Heat qui pourrait vite basculer vers ‘l’hyperbusiness’. Négocier chaque contrat, évidemment, mais comprendre le contexte de chacun, assurément.

Et lorsque Riley rencontrera Kevin Durant ce dimanche, dans un probable costard blanc immaculé et des bottines italiennes couleur café, il faudra un peu plus qu’un déboulé de bagues sur la table du restaurant afin d’impressionner l’ailier. Whiteside sera là en base, Goran Dragic aussi, Justise Winslow et Josh Richardson vont profiter de ce temps de jeu disponible sur chaque poste à leur portée pour progresser, mais c’est bien l’image du Heat qui sera bientôt à une croisée fondamentale et ne devra pas échapper des mains de son parrain. Difficile de draguer un garçon comme Kevin Durant ou tous les autres zozos de l’année prochaine et des suivantes, si vous possédez l’image d’un management capable d’envoyer bouler un All-Star dans une situation médicale tendue, et de dire au revoir au meilleur marqueur de l’histoire de votre franchise sans même regarder dans le rétroviseur. Voilà aussi le levier qu’utilisent les joueurs actuellement en négociation contractuelle, qui savent Riley dans un corner assez étroit. Le boss va donc devoir trouver un moyen de rester compétitif, et ne pas laisser cette belle fenêtre de tir s’échapper. Car pendant que les cadres grondent en Floride ? Les autres équipes de l’Est se renforcent, en comprenant que le Heat vacille. La question ici n’est pas de savoir si Miami sera compétitif l’an prochain, la simple présence du quatuor Whiteside-Dragic-Richardson-Winslow suffisant à donner le sourire aux plus anxieux. Mais plus qu’une histoire de résultat, c’est dans la perception extérieure de la franchise qu’une sacré étape devra être validée dans les prochaines semaines.

Et si Pat Riley arrive à cocher toutes les cases désirées ? On s’inclinera une nouvelle fois devant la grandeur de ce stratège exceptionnel. Mais après des années à avoir suivi le boss de loin, on peut aujourd’hui affirmer ceci : le mois de juillet 2016 sera un des plus importants de sa présidence à la tête du Heat. Bien plus que l’été où LeBron est définitivement parti.

Source image : ESPN


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