Timothé Luwawu monte déjà en pression : il n’aura pas peur de “porter ses balls”

Le 25 juin 2016 à 18:09 par Francois M

Pendant que la plupart des autres prospects jouaient entre eux en NCAA – le championnat universitaire américain -, ou des bouts de minutes en Europe, Timothé Luwawu apprenait à la dure dans la ligue adriatique, en Serbie, au KK Mega Leks. Un parcours atypique dont il compte bien tirer avantage.

Vous avez dû le voir sur ses highlights, Luwawu n’est pas allé au KK Mega Leks pour la beauté des maillots. Encore que, le magnifique vert et rose fluo, qui donne un style Haribo/années 80  a probablement tapé dans l’œil des scouts, voire même fait perdre la vue à certains d’entre eux. Mais apparemment, on peut s’y faire, d’après Luwawu : ça fait probablement partie intégrante de l’entraînement à la Serbe.

Au début c’était horrible. Je ne pouvais pas regarder mes coéquipiers. C’était terrible. A la fin tout le monde les aime, et tout le monde veut acheter nos maillots car ils sont uniques et fou-fou, donc j’adorais le maillot à la fin.

Timothé a quitté Antibes pour la qualité du coaching et l’engagement à développer les jeunes joueurs du KK Mega Leks. Avoir des responsabilités et un important temps de jeu – 30 minutes –  dans une ligue adriatique certes inégale mais de haut niveau, est rare pour un joueur de 20 ans. De plus, le swingman y a trouvé une disponibilité et une qualité au niveau des installations qu’il n’avait pas connu auparavant.

Il y a du très bon coaching là bas. Il y a plein de gens autour de vous, et à chaque fois que vous voulez vous entraîner vous pouvez vous entraîner. En Europe, ce n’est pas toujours le cas. Vous pouvez demander à aller à la salle, mais ils vont dire non car l’éclairage est trop cher.

Luwawu y va probablement un peu fort, les Américains s’imaginant déjà le français s’entraîner avec une vielle paire de chaussures usées dans un hangar en tôle avec un sol en béton. Il est vrai cependant que les installations françaises de basket-ball sont loin de la qualité américaine ou de certains clubs européens. Dorénavant, le nouveau joueur de Philadelphie va pouvoir s’épanouir dans les salles d’entraînements NBA à la pointe de la technologie. De plus, jouer au Mega Leks, face à une concurrence adulte et dans une ligue rugueuse a fait grandir l’ailier :

Ça m’a beaucoup aidé, à grandir dans ma tête, à être concentré à 100% chaque fois, à prendre des risques parfois, et puis, je ne peux pas le dire autrement, à avoir des burnes. Je veux avoir les clés du match parfois, donc ça m’a beaucoup aidé et je pense vraiment que je suis prêt pour la NBA.

Ben Simmons, Dario Saric et les autres sont prévenus : Timothé a appris à la dure et ne va pas se laisser marcher dessus. Il posera ses “balls” sur la table si nécessaire. C’est cette mentalité qu’on aime gros. Avec ses 14,5 points, 4,6 rebonds et 2,8 passes et 1,7 steal en 30 minutes, et sa défense d’élite, Timothé était en effet incontournable au Mega Leks. Les ballons passaient très souvent dans ses mains en fin de match. Quand on voit l’ambiance de certains stades d’Europe de l’Est, on se dit que le niveau de pression d’un stade NBA à côté c’est de l’eau. La Serbie, c’est des supporters debouts, un volume sonore d’A380 et des fumigènes voire même des guns. La panoplie du supporter hardcore. Alors pour prendre ses responsabilités dans ces conditions, c’est sûr qu’il faut en avoir.

A peine arrivé, Luwawu en impose avec son assurance. En attendant qu’il puisse porter ses “balls” en fin de match, ses capacités athlétiques devraient lui permettre de les déposer sur la tronche de quelques uns de ses défenseurs. Peut être même qu’un jour, il aura une amende pour une célébration à la Sam Cassel. On sera alors fiers de lui. 

Source : libertyballers

Source image : aba-liga.com