Être le héros d’un Game 7 : un accomplissement qui vous colle à la peau sur toute une carrière

Le 30 mai 2016 à 17:32 par Bastien Fontanieu

Game 7

Cette nuit la capitale de la NBA sera Oakland, pour un Game 7 de 48 minutes, et plus si affinité. Le genre de moment rare qui peut vous sublimer un homme, comme totalement le descendre. Et ce, pas seulement pour une saison : pour toute une vie.

Plus on avance dans les Playoffs et plus les rencontres sont intenses. Le public n’en peut plus, les médias sont drogués pour changer, les caméras nettoyées encore plus souvent et les appareils photos rechargés chaque minute. Les joueurs le disent eux-mêmes, la lumière devient de plus en plus éblouissante, le bruit insupportable et la tension à son paroxysme. C’est une sorte de randonnée hardcore vers la série de juin, avec le titre de champion pour destination finale. Mais sur ce chemin semé d’embûches et de scores lourds de conséquences, il existe des soirées plus marquantes que les autres, plus significatives. Le Game 7 ? C’est un peu le sentier de la mort, celui qui vous teste en tant qu’homme sur le parquet, qui veut voir si vous pouvez surmonter vos propres peurs et anxiétés afin d’élever votre niveau de jeu et dominer encore plus que dans des situations dites normales. Des matchs légendaires, durant lesquels certains s’effondrent et d’autres se révèlent. Ce soir, il y aura bien un athlète qui changera son image pour longtemps dans le marasme ambiant, suite à une performance déterminante, un coup de théâtre envoyé sur la plus grande scène qui puisse exister au monde : un Game 7. Il devra faire avec, vivre avec, se trimbaler ça sur son dos pendant des mois, et pour quelques uns pendant toute une carrière.

Aussi glorieuse que fût la carrière de Mario Elie, qui ne pense pas au Kiss of Death lorsque son nom est évoqué ? Game 7, 1995. Même si ses dunks resteront à jamais gravés en premier dans nos mémoires, à quel match pense-t-on lorsqu’on souhaite parler de Dominique Wilkins ? Game 7, 1988. Charles Barkley n’a peut-être pas de bagues, mais sa plus belle performance en carrière a eu lieu dans quel contexte ? Game 7, 1993. Un petit 44 points et 24 rebonds, au passage. Et s’il fallait une seule action pour décrire le duo entre Kobe et Shaq, ce serait laquelle ? Game 7, 2000. Le cross sur Pippen, l’olive en l’air et le Diesel qui enfonce le Staples Center 100 mètres sous terre. Tout le monde se souvient de LeBron à Boston en 2012, mais quel autre match est sur son podium des références all-time ? Game 7, 2013. Merci Ray Allen pour l’égalisation l’avant-veille, je termine le boulot à Sud Plage. Le surnom de James Worthy vient d’où déjà ? Game 7, 1988. Après avoir perdu la finale en NCAA contre Magic Johnson, le Larry Bird se rattrape lors de quel match, qui est par ailleurs un de ses -si ce n’est le- préférés en carrière ? Game 7, 1984. Les fameux ballons gardés au-dessus du Forum, afin de célébrer le titre, alors que Bill Russell décide de troller toute la Californie en remportant la bague à Los Angeles ? Game 7, 1969. La partition la plus géniale offerte dans l’immense carrière de Kevin Garnett ? Game 7, 2004.

Patrick Ewing qui déprime Reggie Miller ? Game 7, 1994. Patrick Ewing qui fait marrer Reggie Miller ? Game 7, 1995. Car c’est ça, aussi, un Game 7. Ce sont des performances fabuleuses, et des drames à vous filer perpétuité dans les mémoires des fans. Aussi fabuleux fût-il au Game 6 des Finales de 1994, personne n’oubliera le 2/18 au tir de John Starks contre Houston. Le simple fait de le mentionner fait couler des larmes telle l’Hudson River du côté de New York. Et Wilt Chamberlain qui se fait balader en 1970, c’est contre quel adversaire et dans quelle rencontre ? Le Willis Reed Game, Game 7. La plus grosse erreur commise en carrière par Manu Ginobili, c’était quand déjà Pop ? Game 7, 2006. Pourquoi Vince Carter est allé récupérer son diplôme de North Carolina comme tout bon élève, alors qu’aujourd’hui cet événement le suit sans cesse ? Game 7, 2001. L’absence la plus pénalisante de la carrière de Doc Rivers en tant qu’entraîneur ? Kendrick Perkins, Game 7 face aux Lakers, 2010. La performance qui fait encore saturer LeBron, lorsqu’on lui demande qui lui a tenu tête en Playoffs ? Paul Pierce, Game 7, 2008. Ce soir, il y aura un héros qui jaillira et prendra la couverture médiatique pour toute la semaine, peut-être tout l’été. Mais il y aura aussi un terrible vaincu, dont un acteur aura loupé le coche, manqué une occasion de se faire une réputation légendaire. Voilà ce que représente un Game 7, c’est plus qu’une histoire de win or go home, c’est tout simplement le dessin au pinceau fin d’un moment qui va marquer les mémoires, certaines fois pour toute l’histoire.

Messieurs, régalez-nous, régalez-vous, et rejoignez les légendes en dépassant vos limites. Car un héros de Game 7, cela peut des fois surpasser n’importe quel autre accomplissement en carrière.

Source image : Sporthinker


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