Traumatisé un soir de 2012, Draymond Green n’a plus jamais voulu provoquer Tim Duncan

Le 14 mai 2016 à 08:19 par Bastien Fontanieu

S’il y a bien un copain qui domine actuellement dans l’art du blabla, c’est le pitbull des Warriors à la bouche infernale. Capable de gueuler sur n’importe quel joueur, il y en a pourtant un auprès duquel il n’ose rien dire…

Alors comme ça, on veut s’en prendre à Tim Duncan ? En février dernier, Draymond avait déjà évoqué le fait que l’intérieur des Spurs était une foutue statue à qui cela ne servait à rien de balancer des horreurs, sachant que n’importe quelle phrase rebondirait sur le numéro 21 comme un vieux fruit pourri. Seulement, avec la récente élimination de San Antonio face au Thunder, Green s’est exprimé auprès d’ESPN pour partager son admiration du pilier texan, ce qu’il a représenté pour le jeu et ce que sa retraite pourrait signifier. Même s’il est strictement interdit de mettre la charrue avant les boeufs, Duncan n’ayant encore rien dit concernant ses plans futurs, les histoires des joueurs partagées avec le meilleur ailier-fort de l’histoire vont se multiplier dans les médias, car la porte de sortie commence à se rapprocher dangereusement du géant. Ainsi, après avoir notamment affirmé que TD était un standard d’excellence qu’il fallait suivre en NBA et que le succès des Spurs était grandement dû à la régularité du Big Fundamental, l’aboyeur d’Oakland a partagé une belle anecdote sur sa relation avec le futur Hall of Famer. Mais que peut-il bien se passer lorsqu’un jeune fou comme Draymond rencontre un barrage comme Duncan…?

J’ai une petite histoire concernant Tim et moi. C’était pendant mon année rookie, je venais d’arriver dans la Ligue et donc je parlais à tout le monde sur le terrain. Au milieu d’un match face aux Spurs, je me suis mis à lui parler et je venais de chauffer un de ses coéquipiers justement. Je ne sais plus qui c’était, mais j’ai commencé à parler à Tim… et lui il m’a juste fixé. Je continuais à lui parler et encore à lui parler, mais il continuait à me fixer du regard. Donc au bout d’un moment, j’ai réalisé que pour le reste de ma carrière, cela ne servirait à rien de m’adresser à lui. Car premièrement, il ne répondrait probablement pas car il n’a aucun respect pour moi. Ou deuxièmement, il ne répondrait pas car c’est tout simplement comme ça qu’il est. Et troisièmement, ce serait un mélange des deux. Donc quand j’ai réalisé ça, j’ai immédiatement compris que je ne lui parlerai plus. Et depuis, je ne lui ai rien dit.”

Facile comme technique, non ? Le silence complet, c’est la base pour éteindre un grand parleur. Car s’il y a bien une chose qui alimente le feu de Draymond, c’est l’ensemble des réponses envoyées par ses adversaires, lui qui décuple son niveau d’intensité comme pour prouver qu’il ne fallait pas rentrer dans son petit jeu. Malheureusement avec Duncan, cela fait bientôt 20 ans que sa technique fonctionne, et les anecdotes de ce genre ne se comptent plus sur assez de mains. Il suffit de demander à Kevin Garnett comment les duels se déroulaient dans la même division, pour se souvenir que Tim repartait souvent avec le sourire et la victoire, sans montrer le moindre signe d’émotion ou de frustration. Comme cette fois où KG enchaînait les moves au poste et rentrait dans les oreilles de TD, avant que ce dernier ne lui demande… quel était son genre de musique préféré. Une disposition psychologique qui ne lui a certes pas permis de devenir un sex-symbole de la NBA, mais qui a servi de plateforme pour un palmarès historique, et qui pourrait encore connaître quelques trophées bonus. Pour cela, il faudra rester encore un an chez les grands, avec un été de boulot sur sa condition physique et la même zénitude sur les parquets. Car malgré toute la patience et le contrôle que Duncan possède, il ne pourra se battre contre l’âge qui commence doucement à le tabasser. Et quand on se fait manquer de respect par des gosses, la première tentation est de leur en coller une. Zen Timmy, zen…

Si vous croisez Draymond et que vous souhaitez le déstabiliser ? Souriez, et gardez le silence. Rien de plus frustrant pour un compétiteur que d’affronter un mur, dans lequel il n’existe aucun trou : Tim a rendu un paquet de monde fou, Green n’est que le dernier en date.

Source :ESPN

Source image : SFGate