Bonne nouvelle pour les Bulls : on a trouvé des raisons de toujours espérer pour le titre

Le 20 mars 2016 à 12:22 par David Carroz

Comme depuis plusieurs saisons, les Bulls étaient attendus au sommet de la Conférence Est. Un effectif dense, un secteur intérieur solide, une défense réputée et l’espoir que le staff médical fasse enfin son boulot ou du moins que la malédiction qui règne sur la franchise de l’Illinois laisse pour une fois de côté Derrick Rose et ses amis. La désillusion est grande.

En effet, l’histoire se répète. le rouleau compresseur est loin d’exister alors que la fin de la saison régulière se profile. Voire pire que d’habitude puisque les pensionnaires du United Center, malgré les promesses d’une nouvelle dynamique symbolisée par l’arrivée de Fred Hoiberg cet été, ne sont même pas assurés de disputer les Playoffs. Une performance d’une grande classe avec la vingt-sixième efficacité offensive de la Ligue et la douzième en défense, quand la saison dernière un effectif semblable se trouvait au onzième rang du classement pour ces deux stats. Au final, le grand gagnant de cette campagne 2015-2016 dans l’Illinois n’est autre que Tom Thibodeau dont les qualités de coaching sont encore plus mises en valeur par son absence, alors que son impact sur les blessures des Bulls -soit disant liées à son style- peut être remis en cause tant les corps des Chicagoans continuent de péter dans tous les sens. Dans cette année compliquée, voici tout de même quelques raisons plus ou moins sérieuses de croire à run en Playoffs des Bulls… sous réserve de se qualifier bien entendu.

Mike Dunleavy est de retour

Cela fait maintenant quelques semaines que Thugleavy peut de nouveau faire profiter les Bulls de tout son vice toute son expérience.  Ses 8,6 points à 45% dont 44,4% du parking et 3,1 rebonds ne sont pas représentatifs de son apport. Menace extérieure qui permet d’élargir le jeu pour Derrick Rose et Jimmy Butler, défenseur intelligent et rusé, il a juste le temps d’arriver à son pic de forme au moment d’aborder les Playoffs. Un véritable atout pour les Bulls lorsque les joutes printanières vont débuter. Complément idéal du reste du 5 majeur, il permet aux gâchettes de la second unit de retrouver leur place sur le banc pour artiller à tout va. Tout en limitant enfin les minutes de Tony Snell dont le bilan et l’impact cette saison sont loin d’être glorieux. Et puis un Mike à Chicago, ça fait toujours plaisir, même s’il ne tire pas la langue.

L’émergence des remplaçants

Lors du mois de février -et le début du mois de mars- compliqué dans l’Illinois, Fred Hoiberg a dû composer sans Jimmy Butler et parfois même sans Derrick Rose. Pas facile d’évoluer sans la traction arrière, surtout quand Mike Dunleavy n’était pas encore de retour sur les parquets ou loin d’être à 100%. Pendant cette période, l’ancien coach d’Iowa State a responsabilisé E’Twaun Moore et Doug McDermott qui lui on plutôt bien rendu cette confiance accordée. Avant de se blesser face à Brooklyn, le premier nommé sortait de 12 rencontres (dont 10 en tant que titulaire) avec une moyenne de 12,8 points à 51,9% (51,6% du parking), 3 rebonds et 2,9 passes. Douggie quant à lui tourne depuis le 6 février (date de la blessure au genou de “Buckets”) à 14,5 points en shootant à 49,7% dont 41,7% du parking en 18 rencontres toutes débutées sur le banc des Bulls (stats avant le match face à Utah cette nuit). Lors de cette série, il a atteint la barre des 20 pions à 5 reprises, alors qu’il n’avait jamais connu cette marque depuis le début de sa carrière. Avec le retour des tauliers, ils continueront d’alimenter le score en sortie de banc en compagnie de Nikola Mirotic et Bobby Portis avec qui ils forment la “rifle squad” de Fred Hoiberg. Et si l’attaque fluide se mettait du coach rookie prenait finalement forme ?

Le quota des blessures a été atteint

Depuis la première année de Tom Thibodeau à la tête des Bulls, l’infirmerie a rarement désempli dans l’Illinois. Si on prend en compte les huit joueurs avec le temps de jeu moyen le plus élevé à chaque saison, on peut considérer qu’ils ont manqué plus de 10% des rencontre chaque année : 13,9% en 2011, 17,6% en 2012, 11,1% en 2013 (un chiffre qui monte à 21% si on compte que Derrick Rose et sa saison blanche aurait fait partie du groupe des joueurs les plus utilisés), 16,6% en 2014, 18,6% en 2015. Cette saison, si on considère que d’ici la fin de l’exercice, tout le monde sera disponible en dehors de Joakim Noah, les huit joueurs majeurs manqueront au total 150 rencontres, soit 22,9% Autant dire que le quota est largement atteint, même pour les pensionnaires du United Center. On ne devrait donc plus voir de blessure jusqu’à la fin de l’année. Du moins on espère. Parce que Pau Gasol se repose, tout comme E’Twaun Moore en ce moment, alors que Jimmy Butler ne semble pas encore à 100%.

Derrick Rose et Jimmy Butler enfin sur la même longueur d’onde

L’une des principales raisons d’espérer du côté des Bulls, c’est que leur duo de stars du backcourt semble enfin sur la même longueur d’onde. On a longtemps parlé d’une incompatibilité de jeu, d’humeur ou de caractère entre Jimmy Butler et Derrick Rose, sans leur donner leur chance sur le parquet. Si la cohabitation n’a pas été idyllique en match lors du début de saison, cela ne signifiait pas qu’ils ne pouvaient pas être performants ensemble. Juste que Derrick Rose était loin d’être en forme et que les automatismes tardaient à se mettre en place. Il faut dire qu’avant cette saison, les deux joueurs n’avaient disputé que 1216 minutes ensemble sur les parquets, chiffre qui a doublé depuis. Mais alors que Jimmy Butler revient de blessure Derrick Rose trouve son rythme de croisière depuis le match des étoiles. En 10 rencontres -lorsqu’il ne rendait pas visite à “Buckets à l’infirmerie- le meneur tourne à 19,9 points à 50,3% dont 47,6% du parking, 3,4 rebonds et 5,4 passes. On n’est pas au niveau MVP, mais le calibre All-Star se rapproche. Une bonne nouvelle pour les Bulls.

Même pas peur des gros

Les Bulls ne devraient pas faire mieux que septième, et c’est d’ailleurs la huitième place qui semble la plus probable en cas de qualification. De quoi s’offrir soit les Cavs, soit les Raptors pour entamer la campagne des Playoffs. Pas de quoi faire peur aux hommes de Fred Hoiberg qui ont sweepé la franchise de Toronto sur la saison régulière et qui regardent LeBron James droit dans les yeux avec deux victoires en trois confrontations face à Cleveland. Car c’est bien là le paradoxe des Bulls : s’ils peuvent perdre contre n’importe qui, ils peuvent battre tout le monde. Bon pour les tours suivants ça se compliquera car ils ont actuellement un bilan de 11-15 face aux autres cadors de la Conférence Est qui sont devant eux au classement.

Merde, c’est une année spéciale

Pour cette saison anniversaire de l’année 1996 synonyme des 72 victoires, et alors que les Warriors mettent en péril ce record, les Bulls doivent sortir la tête haute et faire honneur aux anciens. Et qui dit anniversaire dit gâteau et surprise. Quels plus gros étonnement et allégresse que de voir Chicago aller se frotter à Golden State en finale ? Le mode “Knicks 1999” est demandé, option commando. Il reste suffisamment de match en saison régulière pour lancer la machine qui ne doit rien calculer par la suite, avant de poursuivre sur cette dynamique.

Rien n’est donc perdu. Du moins si on veut bien se voiler la face et imaginer un alignement des planètes exceptionnel, la fin de la guerre dans le monde et la découverte de la réponse à la question existentielle pourquoi sommes-nous sur terre. Avec comme hypothèse pas loin d’être aussi forte d’assurer la qualification en Playoffs pour les Bulls.

 Source image : bullsnation.net