Les Warriors remportent le choc des titans : 121-118 à OKC, Curry fracasse tous les records

Le 28 févr. 2016 à 06:55 par Bastien Fontanieu

Warriors

Les mains transpirent encore, et pourtant nous étions tous assez loin de la Chesapeake Arena ce samedi. Mais pour celles et ceux qui ont vécu cette rencontre en direct ? Le sentiment règne, entre incompréhension et admiration : hier soir, Curry a repoussé une fois de plus les limites du possible, afin d’offrir la victoire à son équipe (121-118 en prolongation).

Qu’aurait pu faire le Thunder ? Qu’aurait pu faire Kevin Durant, lui qui assistait à une fin de match dramatique devant son public ? Certes, les montagnes russes provoquées par ce match exceptionnel nous poussent à pointer du doigt des aspects fondamentaux côté OKC, ceux qui auraient pu inverser la balance et offrir une victoire plus que méritée aux hôtes, mais que pouvait faire cette équipe contre un phénomène à la fois paranormal et humain ? Dès le début de la rencontre, Russell et Durant donnaient le ton et agressaient les visiteurs dans la peinture. Une bonne façon de prendre le volant dès l’entame de match, histoire de rappeler qu’ici c’est pas l’Oracle. Dix petits points d’avance à la fin du premier quart, idéal quand on joue une équipe aussi historique. Puis lors du quart-temps suivant, comme dans le troisième, Steven Adams et Enes Kanter arrivent à maintenir leur avance grâce à quelques bonnes réactions, malgré le retour en force de Warriors survoltés. Survoltés ? Par séquence, oui. Car si Draymond Green ne rentre pas la moindre bille et s’emporte à la pause, c’est surtout Stephen Curry qui plonge la planète basket dans un séisme colossal en tordant sa cheville dans le troisième quart. Ambiance chez les Warriors, il faut tenir sans le patron, ce que feront Iguodala et Livingston en sortie de banc. On retient son souffle à Oakland, on croise les doigts pour que le twist de la cheville soit mineur, puis soudain…

Soudain, le revoilà. De retour, et pas que. Car si Curry était simplement revenu pour offrir quelques perles, cela n’aurait pas été suffisant. Non, hier soir, c’est bien le Thunder soudé, agressif, plus appliqué en défense et mature qui s’est pointé sur le parquet, repoussant Golden State dans ses derniers retranchements. Leader de la vague offensive ? Kevin Durant, tout simplement magique ce samedi, avec une performance magistrale sur une défense qui tentait absolument tout afin de le freiner. Un défenseur, deux défenseurs, triple-couverture, distance, proche du cercle, le MVP 2014 tiendra tête au MVP 2015 avec 37 points, 12 rebonds et 5 passes, à tel point qu’OKC comptera 4 points d’avance à 15 secondes de la fin -sur un dagger sublime de l’ailier- et même 9 points d’avance à 4 minutes du buzzer final. C’est à ce moment précis que le tsunami s’inversera et retombera sur la trogne de Billy Donovan et compagnie, le Thunder bafouillant ses dernières actions et laissant donc une dernière chance de respirer aux Warriors : erreur fatale, face au champion en titre. Un arbitrage ici ou là ? C’est la loi, contre une équipe qui vient de remporter une bague. Klay plante un trois points, balle OKC, ogive de Durant vers le milieu de terrain alors que Donovan a encore un temps-mort… et interception pour les hommes de Steve Kerr qui trouvent Iguodala seul à trois points. Petite feinte de l’ailier, qui rentre dans la zone à deux et provoque une terrible cinquième faute de Durant. Alors que l’équipe de Dion Waiters avait la clé dans la serrure et la main sur la poignée, Iggy rentre ses deux lancers sans transpirer et envoie tout le monde en prolongations. Hallucinant, inimaginable, improbable.

Le pire ? C’est qu’on pensait en avoir eu assez jusque là. Des retournements de situation, des épisodes marquants à chaque quart-temps, tout était aligné pour que ce match rentre dans les annales. Malheureusement pour le Thunder, c’est un n qu’on retirera de ce dernier mot, avec une 6ème faute écopée par Durant dès le début de la prolongation. Impérial tout au long de la rencontre, l’ailier est forcé à devoir regarder son équipe sur le côté, elle qui parviendra justement à se regrouper sur cette période supplémentaire. Ibaka, Westbrook, Roberson, tout le monde met ses mains dans la boue, en espérant qu’un miracle ne tombe pas. Sauf que le terme ‘miracle’ n’a plus aucune signification particulière depuis la révolution sportive imposée par les Warriors depuis bientôt deux ans. Menés par un Stephen Curry qui explosera non pas un record mais deux records, les visiteurs s’offrent une possibilité de l’emporter grâce à une défense plus resserrée et un finish à couper le souffle. Comment vous dire, les images sont ici mais le texte vaut aussi le détour. Sans même prendre de temps-mort, sans même regarder Steve Kerr, sans même réfléchir ni ressentir le monde dans lequel il vit, le numéro 30 montera jusqu’au milieu du terrain avant de décocher un tir de 10 mètres. Le temps s’arrête, les images deviennent légendaires, dixièmes de secondes par dixièmes de secondes, certains fans s’arrachant les cheveux en voyant la cloche tomber. Le banc du Thunder retient sa respiration, celui des Warriors ferme les yeux, ficelle. Explosion immédiate des réseaux sociaux, dépression instantanée des fans d’OKC, célébration unique d’un Curry tout simplement trop fort, trop couillu, trop en confiance, trop en avance sur son temps.

Dans un match que le Thunder aurait pu -et dû- gagner plus d’une fois, avec de beaux efforts montrés tout au long de la rencontre et un duo KD-Westbrook phénoménal, la dictature californienne a une nouvelle fois frappé grâce au tyran à sa tête. On n’a pas seulement vu le meilleur match de la saison, on a vu une des meilleures performances de ces dernières années, un finish à couper le souffle, un avant-goût de ce qui pourrait être une série légendaire entre ces deux franchises. Et dire qu’elles se retrouvent ce jeudi à Golden State… Quatre jours, voilà bien ce qu’il faudra pour s’en remettre.

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Source image : ESPN


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