Russell Westbrook en mode Stockton, ça change la vie : 16 passes, pure démo à Memphis

Le 09 déc. 2015 à 07:19 par Bastien Fontanieu

On le connait et l’apprécie pour ses pénétrations assassines, ses tomars sanglants et ses célébrations qui puent la dynamite, mais quand Russell décide de vraiment jouer un match propre, c’est un régal de basketteur : bien accompagné par KD, Westbrook a déroulé hier soir dans le Tennessee.

Ah, enfin. Enfin ! Ce n’est pas comme si on en avait parlé, justement, vendredi dernier dans le dernier épisode du Free Flow. Au coeur des débats puisqu’il était justement question de l’application du Thunder ainsi que sa capacité à bien défendre, l’armée de Billy Donovan se ramenait chez les Grizzlies avec un sentiment peu agréable dans le groupe. Celui certes d’une équipe soudée car ayant notamment assisté tous ensemble au retrait du maillot de Cameron Payne dans son lycée, mais celui surtout d’un effectif à la fois exceptionnel et incapable de se concentrer pendant 48 minutes, n’arrivant donc pas à utiliser au maximum son potentiel. Memphis, terre de découverte ou simple phénomène qui visera à disparaître ? Quoi qu’il en soit, c’est bien chez Mario Chalmers et compagnie que les soldats bleus ont offert une des plus belles prestations de ce début de saison, le niveau d’exécution et de sérieux atteignant un sommet rarement effleuré depuis le 26 octobre dernier. On avait bien évidemment pu voir des courts épisodes, des séquences cimentant l’affirmation de pré-saison, celle d’une équipe capable de rouler sur tout le monde, mais jamais pendant toute une partie. Jamais on avait pu assister au contrôle total et sans partage du duo Russell-KD sur une rencontre, avec un combo plus concentré que jamais et surtout la capacité à ne pas appuyer sur le bouton pause : hier soir, le Thunder a montré le visage d’un tueur à gages.

En tête d’affiche de cette démolition en place publique ? Kevin Durant, d’une propreté rarissime sur la défense de Dave Joerger (32 points à 11/14 au tir, 4/5 de loin, 6/6 aux lancers et 10 rebonds), mais surtout Russell Westbrook, qui donnera le ton en claquant 12 passes décisives en première mi-temps, le Thunder créant une offrande obligatoire sur 19 de ses 23 paniers. Moins d’isolation, moins de tirs croqués aussi par l’ailier comme son meneur (5/7 au tir !), plus de partage de balle et donc de sueur pour des Grizzlies en perdition, la note ne fera qu’augmenter quart-temps après quart-temps, tel un thermomètre exposé au soleil dans les plaines estivales de l’Oklahoma : +3, +12 à la pause, +35 et enfin +37 au final, un véritable récital pour les fans de la franchise qui se régalaient devant le professionnalisme éphémère de cette équipe si têtue depuis le début de saison. Oui, il fallait mieux défendre et proposer un effort régulier de la part de chaque membre de l’équipe. Oui, il fallait garder le pied sur la pédale et ne pas regarder en arrière, quitte à faire pleurer les fans du FedEx. Mais oui, surtout, c’est bien Russell et son changement de mode qui ont donné la voie à suivre sur cette partie, Kevin Durant y allant aussi de ses petites offrandes en contre-attaque, comme pour montrer aussi que la longueur d’onde entre les deux All-Stars était la même. Ce qui sera désormais intéressant à regarder, c’est cette capacité à passer d’un match à l’autre, tout en gardant le même niveau de sérieux. Avec Atlanta en ville ce jeudi et une récente défaite assez triste chez les Hawks, on attendra autant voir mieux de la part de Serge Ibaka et ses potes. Mais sur la rencontre d’hier soir, rien que ça ? Satisfaction pleine, surtout dans la manière plus que dans le score final.

Kevin Durant a été phénoménal de précision et de justesses dans ses choix ce mardi, mais le changement le plus notable n’était pas à l’aile ce mardi dans le Tennessee. Quand Westbrook lâche le scoring et se met à défendre comme un porc tout en organisant son équipe, c’est là que cette équipe retrouve son statut d’armée affolante, capable de bousculer les plus gros. On en redemande ? On en re-de-mande.

Source image : animal-kid.com