Ricky Rubio : quart de siècle mais pleines responsabilités chez les jeunes Loups

Le 21 oct. 2015 à 15:42 par Alexandre Martin

En 2008, le 24 août précisément, Ricky Rubio était titulaire lors de la finale des Jeux Olympiques opposant l’Espagne donc à la fameuse (et monstrueuse) “Redeem Team” des Kobe Bryant, Dwyane Wade, LeBron James, Chris Paul, Carmelo Anthony  ou encore Dwight Howard. Le meneur ibérique n’avait pas encore 18 ans à l’époque. C’est dire la précocité du garçon dont la vista et le style spectaculaire faisaient déjà beaucoup parler sur la scène européenne. 

Aujourd’hui, alors qu’il s’apprête à souffler 25 bougies solidement encrées sur une tortilla géante, Ricard Rubio I Vives dit “Ricky” ou “Tricky” est à un tournant de la plus haute importance pour sa carrière. Cela fait 4 ans qu’il traîne sur les parquets NBA au milieu de cette génération de “meneurs dragsters” dotés de qualités athlétiques proprement hallucinantes. Il y fait d’ailleurs un peu figure d’ovni Ricky le loup avec son style peu aérien, très à l’ancienne. Titulaire d’un contrat confortable (55 millions sur 4 ans jusqu’en 2019), il sort d’une saison où il n’a disputé que 22 matchs – pour cause de soucis récurrents à la cheville gauche – ce qui a fortement handicapé les Wolves évidemment tout en ralentissant sa progression même s’il parait qu’il a beaucoup travaillé sur son tir pendant sa convalescence. En même temps, il faut être clair : l’Espagnol n’a pas le choix. S’il veut vraiment être considéré comme un meneur d’élite, il ne peut pas shooter à 35 ou 36% dans le champs pour à peine plus de 30% derrière l’arc.

Dans cette NBA moderne, c’est tout simplement impossible. “No es posible ” comme on dit à Barcelone. Et pourtant, par sa vision, sa créativité, sa qualité de dribble et de passe ou encore sa vitesse d’exécution, l’ami Ricky est déjà un sacré calvaire pour les défenses notamment sur jeu rapide où il excelle car il peut faire parler sa classe dans les espaces. Mais sur demi-terrain c’est une toute autre histoire. Les coachs adverses s’adaptent et trouvent souvent la solution pour diminuer l’impact d’un seul joueur. En l’occurrence pour Rubio, c’est assez évident. Il ne sert à rien de le coller, au contraire même. Cela permet de mieux couvrir la raquette, d’empêcher les pénétrations et d’être plus en position de couper les lignes de passes. Quitte à ce qu’il shoote… Statistiquement, c’est même souhaitable et pour le meneur c’est un problème qu’il doit résoudre ! Pour porter Minnesota et faire bénéficier aux Andrew Wiggins, Zach LaVine ou Karl-Anthony Towns de sa gestion du tempo et de sa maîtrise tactique, Ricky doit absolument se faire respecter au niveau du scoring.

Depuis qu’il évolue au sein de la Grande Ligue, il plante tout juste 10 points par rencontre donc pour résumer : non seulement il nous gratifie de pourcentages affreux au tir mais en plus c’est sur un petit volume, ce qui le rend trop peu dangereux et trop facilement défendable alors qu’il a largement les moyens d’inquiéter les adversaires car un shoot ça se bosse, les lay-up aussi, les floaters également et tout ce qui peut faire partie de la panoplie offensive dont doit disposer un meneur aujourd’hui. Les Wolves possèdent un roster on ne peut plus prometteur mais ont besoin d’un boss. Un gars qui va savoir gérer jeu, impliquer tout le monde tout en assurant une belle contribution. Ils n’ont pas juste besoin de Kevin Garnett d’un aboyeur en fin de carrière car, sans vouloir faire offense à cette légende qu’est KG, son rôle de mentor bruyant et déterminé et son professionnalisme indéniable sont des gros plus pour cette jeune équipe mais ce n’est pas lui qui va pouvoir jouer 35 minutes tous les soirs et montrer la voie en dominant sur les planches. C’est à Ricky de prendre le leadership.

A 25 ans, Rubio a certes encore du temps devant lui pour progresser mais, cette année, il doit sérieusement prendre les choses en main. Il doit nous montrer qu’il est bien ce meneur patron tout bonnement génial, né pour distribuer du caviar et capable de sublimer un collectif. Il doit accepter d’être le guide d’une meute de loups qui ne demandent qu’à grandir en dévorant tout ce qui va se présenter à eux sur un parquet. Enfin, dans un premier temps, ils vont surtout devoir faire leur maximum pour ne pas se faire bouffer mais dans un avenir plus ou moins proche, ils ont le potentiel pour devenir de véritables prédateurs. A condition que Ricky gagne en consistance et qu’il reste en bonne santé afin de pouvoir apporter sa passion du jeu au quotidien.

Prendre ses responsabilités, sera donc l’expression maîtresse cette saison pour l’enfant d’El Masnou. Pour cela, il va lui falloir passer un cap en terme de leadership tout en travaillant à fond sur ses faiblesses. S’il y parvient, les Wolves pourraient en surprendre plus d’un et très vite. Tout ça est parfaitement dans les cordes de Tricky” car quand on fait état d’un tel talent sur un parquet, tout est possible…

Source image : Adam Hunger-USA TODAY Sports


Tags : Ricky Rubio

Dans cet article