Preview des Clippers 2015-2016 : c’est l’année ou jamais, un titre ou l’explosion d’un groupe ?

Le 21 oct. 2015 à 21:05 par Bastien Fontanieu

Véritable punchline collective de ces derniers Playoffs après avoir littéralement jeté un ticket pour la finale de conférence, l’armée californienne se ramène cette saison avec un effectif affolant sur le papier mais aussi un tic-tac assez audible dans le fond : la bombe va-t-elle exploser si le titre n’est pas obtenu cette année ?

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Il serait trop facile, voire totalement injuste, de résumer la dernière campagne des Clippers à cette dégringolade contre les Rockets. Non, il n’y a pas eu que ça, loin de là même. Car au tour précédent, DJ et ses potes avaient tout de même réussi à mettre à terre le champion en titre, des Spurs poussés jusqu’au Game 7 et écartés par un Chris Paul de gala, ce qui aurait pu représenter un déclic dans leur progression. Il y avait aussi eu cette régulière toujours aussi bien gérée malgré les soucis en interne, comme la blessure de Blake Griffin à l’hiver ou la méforme de Jamal Crawford sur toute l’année. Une saison plus ou moins similaire aux autres même si les événements furent différents, dans le sens où la campagne entre novembre et avril fût spectaculaire et jonchée de beaux moments, puis celle de mai nettement moins fun avec d’abord la joie d’une victoire inespérée contre San Antonio, avant de s’écrouler en demi et finir avec le bonnet d’âne sur la tête. La suite, on pourrait la mentionner rien que pour l’affaire entourant le contrat de DeAndre Jordan, mais on préférera sourire et répéter la même maxime : this is Los Angeles, for you folks.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Paul Pierce, 5 kilos de testicules, Lance Stephenson, 5 kilos de conneries, Wesley Johnson, Josh Smith, 5 kilos de ciment, Cole Aldrich, Pablo Prigioni, Chuck Hayes, Luc Mbah a Moute, Branden Dawson.
  • Ils s’en vont : Matt Barnes, Spencer Hawes, le lobby des coiffeurs, Glen Davis, Hedo Turkoglu, Ekpe Udoh, Dahntay Jones.

Le départ de Barnes fait mal, que ce soit au niveau identitaire comme dans la cohésion de l’équipe. Mais sinon…? Personne n’a réalisé de recrutement plus spectaculaire, avec un banc tout neuf dont on évoquera l’alchimie plus tard. C’est simple, on pourrait prendre les 9 gars mentionnés ci-dessus et en faire une équipe qui se battrait pour les Playoffs à l’Est. C’est un peu exagéré certes, cependant Doc Rivers avait longtemps été critiqué pour ses choix douteux en tant que GM et le boss a tenu à fermer des bouches. Tout le monde vient à Los Angeles, reste à faire tourner la machine désormais.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Chris Paul, Pablo Prigioni, Austin Rivers
  • Arrières : J.J. Redick, Jamal Crawford, Lance Stephenson, CJ Wilcox
  • Ailiers : Wesley Johnson, Paul Pierce, Branden Dawson
  • Ailiers-forts : Blake Griffin, Josh Smith, Luc Mbah a Moute
  • Pivots : DeAndre Jordan, Cole Aldrich, Chuck Hayes

En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.

Question de la saison : la surabondance est-elle la meilleure des solutions ?

Que le Doc souhaite dormir sur ses deux oreilles en ayant un banc suffisamment solide pour aborder les Playoffs au calme, c’est une chose. Quand vous passez d’Hedo Turkoglu à Paul Pierce et de Spencer Hawes à Josh Smith, il se peut que vous ayez la patate. Cependant, comme on a pu le voir de nombreuses fois par le passé dont l’année dernière chez les Mavs avec l’arrivée de Rajon Rondo, un effectif un peu too much n’est pas forcément un plan de génie à suivre. Et quand on voit le vestiaire des Clippers, autant le potentiel de réussite est bien là, autant celui d’explosion est encore plus grand… Réussir à faire cohabiter Lance Stephenson, Josh Smith, DeAndre Jordan, Chris Paul, Jamal Crawford et le tout sous la tutelle de Paul Pierce ? Bonjour le bordel à gérer. D’ailleurs, on ne parle ici que de leur réputation, même pas des rotations à mettre en place. Moins de Lance, plus de plaintes ? Plus de Josh, moins de tirs intelligents ? Pierce sur le banc, baby-sitter de luxe ? Ce groupe-là a la profondeur pour aller chercher un titre, mais il a aussi la capacité à nous offrir la plus spectaculaire implosion de ces dernières années. Le challenge de cette saison ne sera donc pas axé sur les joueurs, mais bien sur Rivers, qui aura un boulot de pédagogue énorme à devoir gérer : si ça passe, on s’inclinera.

Candidat sérieux au transfert : Jamal Crawford

Source : Hispanosnba

Mentionné tout l’été dans les petits papiers de nombreuses franchises dont celle de Cleveland, le vétéran sort d’une saison moyenne et est –dong dong– dans sa dernière année de contrat. Le genre de profil qui peut rapidement se retrouver sur le marché vers début-janvier, en fonction de sa production et de sa capacité à tenir dans un vestiaire complètement barge. Déjà, imaginez votre tête si vous êtes un arrière qui a besoin de la balle et qui apprend l’arrivée d’un… arrière qui a besoin de la balle. Autant on a du mal à envisager la résurrection de Lance Stephenson, autant on n’a aucun problème à dessiner la tête de Jamal ce matin-là. Sa tête semble ailleurs, son jeu aussi et il a une vraie revanche à prendre en allant dynamiter un autre banc dans la Ligue. Le genre d’addition qui ferait sacrément du bien à une autre franchise, en plus de pénaliser gravement les Clippers : le Doc en est conscient, maintenant gardera-t-il son joueur jusqu’en juillet…

Candidat sérieux à la surprise : Wesley Johnson

Source : Twitter

Difficile de prendre la place de Matt Barnes, après l’avoir vu tout donner pour les Clippers dont son coeur et ses bourses. L’ailier multi-tatoué est désormais allé aiguiser ses couteaux dans le Tennessee, et c’est Wes qui pourrait reprendre ce rôle de 3-and-D cette saison en intégrant directement le cinq majeur californien. Sur le papier, nombreux sont ceux qui aimeraient voir Paul Pierce démarrer aux côtés des adultes, mais la défense du vétéran laisse à désirer alors que Johnson a une petite carrière à construire là-dessus. S’il n’aura jamais de rôle offensif exceptionnel en jouant avec des monstres statistiques comme Blake Griffin ou Chris Paul, le produit formé à Syracuse peut cependant devenir la bonne surprise de la saison en réalisant une transition en douceur chez les titulaires. Du trois, du contre, un peu de silence et du professionnalisme, on vote pour.

Meilleur et pire scénario possible

  • Meilleur scénario : Par le plus grand des miracles, la mayonnaise prend dans cette équipe qui ne souhaite qu’une chose, remporter un titre. Du coup, personne ne se plaint de son temps de jeu, tout le monde se roule des pelles et les Clippers réussissent à utiliser au maximum le potentiel de leur équipe en dépassant les 60 victoires sur la régulière. Mieux encore, Doc Rivers fait les bons choix pendant les Playoffs et chacun s’y retrouve : pendant que Blake prend définitivement le leadership des Clippers, Pierce rentre des tirs trop sales devant sa famille et il aide Lance Stephenson à se refaire une santé sous sa protection. Personne ne se blesse, les brackets sont positifs et cette équipe qui n’a pas arrêté de stagner en demi-finale fonce tout droit vers le titre. Parade à Los Angeles, Josh Smith demande une prolongation de 6 ans pour 200 millions et Donald Sterling n’est plus qu’un vieux souvenir lointain.
  • Pire scénario : J’aime pas mon temps de jeu, j’aime pas ta tête et j’aime pas cette ambiance dans le vestiaire. Même pas deux semaines de jeu que les langues se délient, chacun y va de sa petite pique devant les médias et le Doc perd tout contrôle de son effectif. Le bordel est tel dans la franchise que Steve Ballmer décide de lancer un 150ème nouveau maillot, mais les fans ont grillé que c’était une façon de cacher les saletés en coulisses. Les blessures s’enchaînent, surtout pour Chris Paul qui est intouchable depuis si longtemps, DeAndre Jordan fait le pire match de sa carrière contre Dallas et les Playoffs sont accrochés difficilement avec un 6ème spot peu rassurant. Normal, en face ce sont les Grizzlies de Matt Barnes au premier tour : défaite 4-2 à Memphis, l’ex-ailier rentre les gros tirs en tenant ses bourses devant le banc californien. La totale, explosion du groupe l’été suivant.

Pronostic de la rédaction : 58 victoires – 24 défaites

La régulière, c’est plus ou moins un détail pour cette équipe au roster impressionnant et habitué aux joutes printanières. On vérifiera la candidature de Blake Griffin pour le titre de MVP, mais rien ne devrait empêcher les Clippers de dérouler jusqu’en avril, même avec les soucis internes et les rumeurs de transferts à droite ou à gauche. Cependant, tout se jouera sur les Playoffs, comme d’habitude, sauf que la pression sera différente. Participation aux Finales ? Satisfaction. Défaite en demi-finale ? Explosion. On est prêts, plus que jamais.

Source image : FanSided


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