Preview 2015-16 : pour eux la pression ne sera pas qu’une bière partagée avec Gérard

Le 18 oct. 2015 à 16:37 par David Carroz

Alors que la pré-saison suit son cours et que la reprise se rapproche, TrashTalk fait le point sur ce qui nous attend. Aujourd’hui, attardons-nous sur les joueurs qui vont devoir réussir un bel exercice. Que ce soit pour franchir un palier, justifier un salaire, obtenir un nouveau contrat ou élever leur niveau de jeu pour compenser une absence, ils seront attendus au tournant. Alors, qui sera sous pression pendant de longs mois ? Voici notre 5 majeur des NBAer qui ont le plus à prouver en 2015-2016.

Meneur

Comment passer à côté de Rajon Rondo ? Celui qui était encore considéré comme l’un des meilleurs meneurs de la Ligue il y a 2 ou 3 ans et qui devait prendre le leadership des Celtics après les départs de Paul Pierce et Kevin Garnett n’a plus la cote en NBA. Même Boston n’a pas souhaité reconstruire autour de son point guard caractériel. Il faut dire qu’au milieu des jeunes coachés par Brad Stevens, RR n’était pas forcément un exemple. Si sa blessure en janvier 2013 a été un frein dans sa carrière, elle ne justifie pas tout. Son manque d’implication, sa maladresse au tir et sa propension à chercher la passe décisive plutôt qu’à simplement créer le jeu pour donner le tempo à l’attaque de son équipe sont désormais critiqués puisqu’il n’a pas franchi le palier attendu. Pire, alors qu’on pensait qu’il allait retrouver un second souffle en étant envoyé à Dallas l’an dernier, la mayonnaise n’a pas pris, ni dans le vestiaire des Mavs, ni sur les parquets. Il a ainsi bouclé la saison avec ses plus faibles moyennes au scoring et à la passe depuis son année rookie, en ponctuant le tout d’un sublime 39,7% de réussite au lancer franc. Mark Cuban n’a même pas cherché à le conserver cet été, surtout que Rick Carlisle n’en voulait déjà plus lors des Playoffs qu’il a fait semblant de jouer avant d’être renvoyé chez lui. Les prétendants ne se sont pas bousculés lors de la free agency, et seuls les Kings ont accepté de miser sur lui pour une saison. Un intérim dans l’asile de Sacramento en guise de dernière chance. Soit il cartonne et relancera sa carrière avec des courtisans et des billets verts comme s’il en pleuvait, soit l’image d’un connard ingérable qui ne joue que pour sa ligne de stats et incapable  de mener une franchise vers les sommets.

Mentions : Avec l’absence de Dante Exum, Trey Burke va avoir les cartes en main pour mener le Jazz. S’il veut être le point guard sur lequel Utah doit d’appuyer dans le futur, il doit faire plus que ce qu’il a montré jusqu’à présent. Après une année quasi sabbatique, Ricky Rubio doit devenir le leader des Wolves. L’équipe est jeune, il commence à avoir de la bouteille et surtout son contrat en fait l’un des éléments de base à Minny. Il doit sortir une grosse saison. Enfin, un mot pour Reggie Jackson. Après avoir récupéré un salaire supérieur à celui de Russell Westbrook dont il était la doublure, il doit justifier un tel investissement de la part des Pistons. Surtout que Brandon Jennings se tient tapi dans l’ombre, prêt à récupérer la place de titulaire.

Arrière

preview joueurs sous pression

Manque de pression dans vos pneus ? Lance Stephenson vous les regonfle à la force de son souffle.
Source : Bleacher Report

Autre caractère pétri de talent, Lance Stephenson va comme Rajon Rondo chercher à se relancer. Alors qu’il sortait d’une grosse saison aux Pacers (13,8 points, 7,2 rebonds et 4,6 passes), l’homme qui murmurait à l’oreille de LeBron James a choisi de tester la free agency et de partir en Caroline du Nord en 2014. Tandis qu’il devait faire franchir un palier aux Hornets parfois en manque de création offensive, il a complètement perdu son basket et les Frelons qui ambitionnaient au minimum de retourner en Playoffs pour la seconde année consécutive ont fait un grand pas en arrière. Au final, il n’aura été titulaire qu’à 25 reprises et son duo si prometteur avec Kemba Walker sur la base arrière de Charlotte aura fait un gros flop, à l’image des saucissons qu’il a envoyé avec régularité : 37,6% au tir dont 17,1% du parking, celui qui espérait atteindre le statut All-Star se sera loupé dans les grandes largeurs. Et comme des rumeurs sur sa mésentente avec certains de ses coéquipiers ont une fois de plus fait surface, Michael Jordan a préféré l’envoyer voir si l’air de Californie lui faisait du bien en échange de Spencer Hawes et Matt Barnes. Ce dernier n’ayant pas été conservé par les Hornets, autant dire que la valeur de “Born Ready” a bien chuté. Il tentera d’apporter sa grinta et sa polyvalence aux Clippers, si Doc Rivers arrive à faire cohabiter l’ensemble des cas sociaux de son effectif. Si ce n’est pas le cas, Lance Stephenson pourra dire au revoir à sa dernière année de contrat à 9,4 millions puisqu’il s’agit d’une team option. Et bon courage pour retrouver un tel chèque avec ses antécédents.

Mentions : Si les Pelicans veulent faire mieux qu’une qualification au premier tour des Playoffs pour se faire dégager dès le premier tour, les coéquipiers d’Anthony Davis doivent faire plus. En premier lieu Eric Gordon qui entre dans sa dernière année de contrat et dont les productions n’ont pas souvent été à la hauteur de ses émoluments. DeMar DeRozan est lui aussi dans sa contract year. Les ratons doivent-ils construire sur lui et lui offrir une grosse paie à partir de l’été prochain ? Peut-il vraiment être un franchise player ? Il devra répondre à ces questions. C’est un peu le même dilemme avec Bradley Beal. Si l’arrière des Wizards a montré de belles choses – surtout en Playoffs – on attend de lui qu’il soit plus constant et qu’il franchisse enfin ce palier qui le mènera parmi les 3 meilleurs shooting guards de la Ligue. Enfin, Victor Oladipo doit devenir le vrai patron du Magic et lui aussi s’élever dans la hiérarchie des postes 2. On attend une année charnière du côté d’Orlando.

Ailier

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La pression ? Connait pas…
Source : Le Maine Libre, Mélissa Caillaud

Le cocorico de notre sélection, place à Nicolas Batum. Contrairement aux deux joueurs cités avant lui, personne ne fera de reproche à “Batman” à cause de son caractère ou de son comportement. Mais il est temps pour lui de grandir et d’être plus que le coéquipier modèle qui laisse les autres joueurs passer avant lui dans la hiérarchie de son équipe. Maintenant, plus de LaMarcus Aldridge ou de Damian Lillard pour lui “piquer” ses shoots, il doit devenir une option offensive prioritaire à Charlotte, surtout que Steve Clifford compte sur lui. Kemba Walker et Al Jefferson sont prévenus, il sera le premier ou le second choix. Mais en plus de cela, il devra assurer encore plus de taf défensif que prévu. Alors qu’il devait évoluer au poste d’arrière pour former un sacré duo de stoppeurs avec Michael Kidd-Gilchrist, l’ailier prolongé cet été va passer pas mal de temps à taquiner l’infirmière. Batum va donc certainement retrouver le poste 3 et devoir gérer l’aspect défensif en tant que taulier. Un rôle de leader des deux côtés du parquet qui a parfois semblé trop grand pour lui et qui va demander plus de régularité. Pour sa dernière année de contrat, il porte sur ses épaules de nombreux espoirs, aussi bien à Charlotte qu’en France. C’est la saison ou jamais de devenir l’un des meilleurs ailiers en NBA en ramenant les Hornets en Playoffs.

Mentions : D’autres small forwards entrent également dans leur dernière année de contrat et joueront gros à quelques mois d’une explosion des salaires. On pense notamment à Jeff Green qui a déçu après son trade aux Grizzlies. Il doit devenir une menace offensive constante pour Memphis au risque d’être catalogué comme un role player inconstant qui se contentera d’un rôle de joker en sortie de banc. Luol Deng risque aussi d’être mis sous pression après une première saison en demi teinte en Floride. Si l’héritage de LeBron James était lourd à porter et qu’il a connu quelques soucis physiques, on est loin de l’ailier à tout faire de la période Bulls. Et derrière lui, Justice Winslow frappe à la porte, sans oublier que Pat Riley rêve de Kevin Durant toutes les nuits. Enfin, comment en pas évoquer Evan Turner, l’individualiste au milieu du collectif des Celtics. L’ancien numéro 2 de Draft n’a toujours pas prouvé qu’il pouvait être un titulaire indiscutable en NBA, ni se fondre dans des systèmes.

Ailier fort

preview joueurs sous pression

Attendez, je relâche un peu la pression.
Source : redsarmy.com

Son cas a déjà été évoqué sur TrashTalk, Jared Sullinger joue aussi gros que son postérieur cette saison. En fin de contrat (c’est une habitude pour cette sélection), il semble avoir reculé dans la rotation des Celtics puisqu’il passe après les nouveaux arrivants David Lee et Amir Johnson, mais aussi derrière Tyler Zeller et Kelly Olynyk depuis le début de la pré-saison. Le potentiel est présent chez l’intérieur de Boston, mais la motivation et l’éthique de travail semble être en deçà des attentes. Si son début d’année n’est pas à la hauteur de ce qu’espèrent Brad Stevens et Danny Ainge, il ne fera pas de vieux os dans le Massachusetts. Mais qui voudra de lui ? Sa valeur n’est pas très élevée. Il pourrait donc bien se retrouver agent libre l’été prochain et sans voir de nombreux prétendants faire sonner le téléphone de son agent. Alors que les montants des contrats s’envolent, pas sûr que le sien suive la même courbe, à moins de se sortir les doigts et de prouver qu’il peut être un titulaire dans la Ligue.

Mentions : Après ses propos cet été, Markieff Morris n’aura pas le droit à l’erreur. Pas de pression d’un point de vue du contrat, mais une image à rétablir. Ce sera encore plus dur pour Tristan Thompson dont la saga pour la signature d’une prolongation à Cleveland ne joue pas du tout en sa faveur. Où sera-t-il dans quelques mois et avec quel salaire ? Dernier candidat, Taj Gibson pourrait bien être l’élément en trop de la rotation intérieure chargée des Bulls. Blessé, il attaquera avec du retard par rapport à Gasol, Noah ou Mirotic. Sans compter que Bobby Portis fait bonne impression. Avec seulement 17 millions de salaire cumulé jusqu’en 2017, il pourrait être une belle monnaie d’échange si Chicago cherche à renforcer un autre poste en se débarrassant d’un joueur qui était très lié à Tom Thibodeau.

Pivot

preview joueurs sous pression

Je ne commencerai pas cette interview tant qu’on ne m’aura pas servi une pression à la place de cette boisson immonde.
Source : Bleacher Report

Il y a deux ans, Roy Hibbert entamait la saison en tant que candidat auto-proclamé au titre de meilleur défenseur de la Ligue. Après une bonne première partie de saison, il sombrait dans une forme de “dépression basketballistique” que certains attribuaient à l’influence néfaste de Lance Stephenson dans le vestiaire des Pacers, touchant le fond lors des Playoffs avec des rencontres à faire passer Kendrick Perkins pour un futur Hall of Famer. Mais le départ de “Born Ready” n’a rien changé, et l’an dernier il n’a pas fait mieux dans une équipe bien loin de ses standards avec l’absence de Paul George. Indiana ayant un nouveau style de jeu et un rythme plus élevé, Roy Hibbert a été échangé aux Lakers contre des cacahuètes. Il enfilera donc le costume prestigieux porté avant lui par George Mikan, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar ou Shaquille O’Neal qui était vacant depuis le départ d’Andrew Bynum et l’échec de la greffe Dwight Howard. Dans la dernière année de son contrat – qui lui apportera 18 millions par an et dont il n’a que rarement été à la hauteur – il n’atterrit pas dans une franchise très stable ces dernières saisons. Un nouveau départ qui devra permettre de lever les doutes sur ses qualités mentales. Ou pas…

Mentions : On aurait pu le citer parmi les ailiers forts puisqu’il joue à ce poste aux Wizards, mais Nene a plus un profil de pivot. Ou de fantôme l’an dernier, en particulier lors des Playoffs où il n’aura rien apporté à Washington. Deuxième plus gros salaire de l’effectif (derrière John Wall) pour l’ultime saison de son bail, il n’est pas non plus d’une grande résistance physique et enchaîne souvent les pépins. Un peu comme Joakim Noah qui sort d’une année bien en-dessous de ce qu’il avait pu montrer par le passé. Le statut de All Star et le titre honorifique de meilleur pivot de la Ligue en 2014 est bien loin. Comme Taj Gibson, il peut être celui en trop dans la rotation intérieure des Bulls. Et son contrat arrive à échéance… Tout comme celui d’Al Jefferson qui va devoir envoyer du lourd pour maintenir son train de vie.

Voici donc la liste des joueurs qui seront suivis avec attention cette saison et dont l’avenir pourrait basculer dans les prochains mois, pour le meilleur et surtout pour le pire. Les voyez-vous réussir ou se vautrer lamentablement ? D’autres ont-ils été oubliés ? On attend vos avis.

Source image : rezulteo-pneu.fr


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