Preview des Kings 2015-2016 : et si les mecs s’échappaient de l’asile pour aller en Playoffs ?

Le 05 oct. 2015 à 22:01 par Leo

Amateurs des zones de turbulence dans l’avion, les Kings de Sacramento les adorent tout autant sur la terre ferme où ils passent d’ailleurs le plus clair de leur temps à les provoquer. Voilà bien des saisons où le résultat final observé à la mi-avril laisse véritablement à désirer, avec un fort goût d’inachevé et de déception au fond du palais. Mais une fois encore, ils auront l’opportunité de se refaire une santé en barricadant un soupçon de leur folie caractéristique sous les planches de la Sleep Train Arena. Alors, l’année de la maturité pour Rudy Gay et ses compagnons de cellule ? Parlons-en.   

Que s’est-il passé l’an dernier ?

Un bordel sans nom, un nouveau ! 2 changements de coaches, des hauts et bas sous fond de colère, d’impuissance et d’irrégularité criante. On ne les espérait pas gagner le titre, loin de là, mais la patte paternaliste de Mike Malone laissait présager de bonnes ondes pour que DeMarcus Cousins et compagnie progressent dans des conditions très confortables. Au lieu de cela, le propriétaire Vivek Ranadivé a décidé de casser la dynamique prometteuse dans le but de prendre un coach qui partage les mêmes penchants musicaux et tous les espoirs positifs furent réduits en poussière. Tyrone Corbin n’était pas en mesure de sauver les meubles alors que toute la déco partait en sucette, des joueurs qui ne jouaient que pour leur petite personne et concédant les défaites les unes après les autres. L’arrivée de George Karl en fin de parcours ainsi que la promotion de Vlade Divac en tant que General Manager devaient apaiser les tensions sauf que tout a bien fini par se terminer en bain de sang lors du mercato estival. Les rumeurs fusaient quant à un trade aussi soudain que stupide de Cousins aux Lakers ! En dépit de leurs imbroglios, les Kings ne se sont pas empêchés de réaliser de belles emplettes qui devraient les aider à gagner en solidité… et en crédibilité ?

Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Quincy Acy, Marco Belinelli, James Anderson, Kosta Koufos, Caron Butler, Willie Cauley-Stein, Seth Curry, Duje Dukan, Rajon Rondo et Eric Moreland.
  • Ils s’en vont : Nik Stauskas, Andre Miller, Reggie Evans, Ray McCallum, Jason Thompson, Derrick Williams, Carl Landry, Ryan Hollins et Sim Bhullar.

Les arrivées de Rondo, Belinelli, Koufos et Cauley-Stein en provenance de la Draft vont apporter du tonus à l’équipe, à un socle déjà alléchant composé par McLemore, Gay et DMC. Caron Butler va faire parler toute son expérience dans les vestiaires pendant que le frère cadet de Stephen Curry, à savoir Seth, aura l’opportunité de briller par séquences en envoyant quelques bombinettes bienvenues en sortie de banc. Si l’ensemble de cet effectif remodelé au jeu rapide prôné par George Karl se met au diapason, il pourrait faire des étincelles des deux côtés du terrain. Encensés par les vociférations de leur public fidèle, ces Kings auraient toutes les raisons du monde de faire feu de tout bois et de laisser leur instinct prendre le dessus. Le tout serait de le faire avec une pointe de self-control et d’application sur toute l’année.

Effectif pour la saison 2015-2016

  • Meneurs : Rajon Rondo, Darren Collison, David Stockton
  • Arrières : Ben McLemore, Marco Belinelli, James Anderson, Seth Curry
  • Ailiers :  Rudy Gay, Caron Butler, Omri Casspi
  • Ailiers-forts : Kosta Koufos, Quincy Acy, Duje Dukan
  • Pivots : DeMarcus Cousins, Willie-Cauley-Stein, Eric Moreland

En gras : les joueurs qui devraient probablement débuter les rencontres, au moins en début de saison.

Question de la saison : combien de temps George Karl gardera-t-il son sang froid ?

Vu les rafales lyricales échangées en juillet, ça ne devrait pas arriver tout de suite. Karl a récemment présenté ses excuses à son franchise player et le calme devrait régner pour un léger moment. Cependant, avec les égos surdimensionnés qu’il aura à gérer, l’ancien entraîneur des Sonics et des Nuggets aura du pain sur la planche et il ne pourra pas tout cadenasser… à moins que l’équipe n’obtienne des résultats probants tout de suite, d’où l’importance des premiers mois de compétition qui seront capitaux. Entre Rajon Rondo, Rudy Gay et DeMarcus Cousins, trois cadres influents de l’écurie, il devra sans cesse peser le pour et le contre, tout en faisant preuve de rigueur et de clairvoyance. C’est loin d’être gagné mais s’il pose les bonnes questions et pondère avec justesse, ça devrait coller. A l’inverse, tout pourrait partir à la dérive si les vétérans ne l’épaulent pas dans cette démarche ou que les vieux démons de certains reviennent semer la zizanie dans le groupe. Donnons-leur un morceau d’optimisme, ils en auront grandement besoin…

Candidat sérieux au transfert : Rudy Gay

Rudy Gay

Source : Twitter

Dans l’hypothèse où toute l’équipe rêve de réaliser une superbe saison, l’ancien Grizzly devra nettement mieux faire car il n’y a pas de demi-mesure avec Rudy : soit il est l’auteur de très belles performances, soit il tire ses coéquipiers vers le bas avec ses piètres choix offensifs. Très personnel, il ne peut plus se contenter d’arroser à tout-va sans redoubler d’efforts en défense et sans soigner ses lignes de stats. 36 % de réussite à trois-points pour un wagon de mauvais shoots tentés, ce n’est plus possible. De plus, ses 12 millions de dollars annuels poseraient problème dans le cas où il ne parviendrait pas à rendre ses frères d’armes meilleurs grâce à son activité sur le terrain. Par le passé, Toronto n’a pas hésité à le signer puis à le catapulter aussi sec à l’autre bout du continent. Les ambitions de Sacramento ont été recentrées dernièrement, l’effectif a un nouveau potentiel à exploiter et cette évolution passera énormément par son efficience face au cercle. Sinon, sa direction n’aura aucun scrupule à l’envoyer construire des abris de jardin autre part !

Candidat sérieux à la surprise : Marco Belinelli

Marco Belinelli

Source : Twitter

Après 2 saisons fabuleuses dans le Texas, dont une couronnée par un titre de champion, le pistolero italien s’offre un nouveau défi dans sa carrière NBA. Bien que les Kings n’aient pas officiellement prévu de remporter la mise les mains dans les poches cette saison, l’heure est arrivée pour le natif de Bologne de 29 berges de se faire plaisir. En effet, il pourra bénéficier des caviars distillés par Rajon Rondo et Darren Collison pour placer quelques headshots en sortie de banc, voire dans le cinq de départ si George Karl le décide. De par sa capacité à se jouer des défenseurs adverses grâce à son ingénieuse lecture des écrans, nul doute que le frate Marco va rayonner dans la capitale californienne, tout en élevant son équipe vers le haut du panier.

Meilleur et pire scenario possible

  • Meilleur scénario : tout comme l’an dernier, le mois de novembre est radieux pour ces Kings nouvelle formule et vraiment attrayants à voir réciter leur basket-champagne. Chacun met du cœur à l’ouvrage en défense et se libère en attaque pour le plus grand plaisir des fans de Sacramento. La surprise est telle que DeMarcus Cousins est plusieurs fois élu “Joueur du Mois de la Conférence Ouest” et beaucoup l’inscrivent assurément dans la discussion du MVP. Mais l’Ouest est sauvage et la concurrence est plus que jamais farouche… Malgré beaucoup de bonne volonté de leur part, les Rois s’avèrent encore trop friables, pas assez dominateurs et constants pour espérer jouer les grosses têtes en avril. De bon augure toutefois pour les saisons futures !
  • Pire scénario : le chaos, du début à la fin. En décembre, Vivek Ranadivé ressent encore l’envie de mettre son grain de sel dans les discussions de l’équipe. Accompagné de Divac, les deux têtes pensantes de la franchise ne supportent plus les jérémiades de DeMarcus, encore trop sevré de ballons à son goût par son ami de longue date, Rajon Rondo. Alors qu’ils n’arrivent plus à masquer la vérité sur son relation nauséabonde avec George Karl et que, dans le même temps, Rudy Gay s’active pour obtenir son doctorat dans le BTP, Marco Belinelli et Ben McLemore se crêpent à leur tour le chignon pour une place dans le cinq et jurent de ne plus passer la gonfle dès qu’ils l’auront en mains. De son côté, RR9 fait vœu de chasteté en attaque en refusant tout bonnement de prendre le moindre tir sur tout l’exercice. L’asile bat son plein et direction la Draft, encore et toujours…

Pronostic de la rédaction : 36 victoires – 46 défaites

Blague à part, cette saison 2015/2016 devrait redonner un peu d’espoir à leurs supporters. Après plus de 10 ans de boutades et d’erreurs en tout genre, peut-être qu’avec l’effectif actuel, il y a moyen, en l’occurrence, de poser les fondations de quelque chose qui tienne la route à moyen terme. Le mot d’ordre sera “effort”, couplé par les termes “compréhension” et “esprit d’équipe”. Difficile à avaler dès maintenant mais avec un peu de recul et de violence sur soi, peut-être – on dit bien peut-être – que ces gars-là arriveront à nous surprendre, voire à se surprendre eux-mêmes de forcer une qualification pour les Playo… Non rien, on dérape. Mais où sont passés ces foutus médocs ?! 

Source image : garygraffix.com