Pas de pitié pour les mains carrées : Gregg Popovich justifie le Hack-a-tocard

Le 10 mars 2015 à 16:03 par AlexB

gregg popovich

On a tous vécu ce phénomène : une fin de match tendue où les équipes se rendent coup pour coup, les allers-retours sans fin sur la ligne des lancers, les 2 dernières minutes d’une rencontre qui durent une demi-heure (on exagère à peine). Monté au créneau, Gregg Popovich n’éprouve pas spécialement de culpabilité à appliquer cette tactique. 

Aussi dégueulasse que ça puisse être pour le spectacle et pour les fans, Gregg Popovich n’en a un peu rien à faire. Et préfère continuer à faire faute intentionnellement sur ses adversaires en fin de match. Surtout ceux qui sont mauvais aux lancers. Et est-ce qu’on peut lui donner tort à l’ami Pop ? Lorsque vous avez des joueurs du calibre de DeAndre Jordan, Andre Drummond, Dwight Howard (encore faut-il qu’il ne soit pas blessé) ou par moments LeBron James et que vous avez absolument besoin d’une victoire, vous pouvez vous foutre allègrement du spectacle et soit envoyer un grand gaillard sur la ligne des lancers pour en louper un voire deux, ou bien pousser l’entraîneur d’en face à ne pas laisser cet élément pourtant si important dans son équipe sachant que sa réussite – ou dans ce cas sa non-réussite – peut sérieusement compromettre le résultat de son équipe. Coach Pop a déclaré juste avant le match de dimanche contre Chicago :

Je suis partagé, dans le sens où les lancers-francs font partie du jeu. Exactement comme si une équipe ne jouait pas bien en défense vous essayeriez d’en profiter. S’ils ont des joueurs qui shootent mal leurs lancers-francs, alors vous essayez d’en profiter : le principe c’est de gagner ! Est-ce que c’est beau à voir ? Est-ce que c’est moche ? C’est dégueulasse. Je vous l’accorde.

En particulier lorsque l’on voit la saison régulière difficile que vivent les Spurs, on comprend aisément pourquoi Gregg Popovich n’a aucun scrupule à être gentil avec l’adversaire – il ne l’a jamais été – ou à vouloir contenter le public. Seule la victoire compte, tant pis si pour l’accrocher il a fallu un final tiré par les cheveux et coupé par les temps-morts, les tours sur la ligne des lancers et les pauses publicitaires. Est-ce qu’il s’en est plaint Adam Silver ? La mise en place d’une stratégie, c’est essentiellement tirer profit des faiblesses de son adversaire du soir. Pourquoi s’en priver ? Et si on pousse les entraîneurs à ne pas forcer les mains carrées à se rendre aux lancers c’est quoi la prochaine étape ? On met 10 points d’avances aux Knicks en début de match ? On interdit à Stephen Curry de shooter ? Sinon on peut aussi laisser un escabeau pour Raymond Felton si jamais il veut redécouvrir ce que ça fait d’avoir de la détente ? La solution pourrait être beaucoup plus simple : faire bosser certains joueurs aux lancers-francs.

Déjà assez aseptisée, il serait vu d’un mauvais œil que la NBA décide d’empêcher les entraîneurs d’appliquer des tactiques, certes chiantes, mais qui tirent parti d’un élément du jeu aussi important que le lancer-franc. Et même si on perd en spectacle, on y gagne aussi en suspens. Des coaches comme Gregg Popovich en ont fait leur spécialité. En tant qu’expert, Pop pourra sans doute répondre à la question “Doit-on faire faute dans les dernières secondes du Game 6 des Finales ?” ça pourrait être intéressant, sinon ça peut toujours servir à faire la cake avec Shaq…

Source : nbcsports.com

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