Preview des Cavaliers 2014-2015 : le roi est revenu, la quête de la couronne peut (re)commencer

Le 27 oct. 2014 à 20:05 par Alexandre Martin

Comment passer, en quelques semaines, d’équipe incapable de se qualifier en Playoffs dans une conférence Est plutôt faible à équipe prétendante au titre suprême ? C’est simple, il suffit de faire revenir au pays le meilleur joueur de la planète basket tout en gardant un des meneurs les plus prometteurs de sa génération et en leur associant un des meilleurs ailiers forts de la ligue ! C’est tout simple mais peut-on vraiment s’attendre à voir Cleveland champion NBA dès cette saison ?

Que s’est-il passé l’an dernier ?

La saison dernière – sous la houlette d’un Mike Brown plus brouillon que jamais et dans le sillage d’un Dion Waiters toujours aussi collectif, d’un Luol Deng tout perdu, d’un Anderson Varejao trop fragile et d’un Kyrie Irving encore un peu jeune – les Cavaliers ont réussi l’exploit de ne finir que 10ème de la conférence Est avec un bilan tout à juste à 40%. Régulièrement dominés chez eux (19 victoires pour 22 défaites dans la Q-Arena), mal organisés en attaque et plutôt friables en défense, ces Cavs faisaient partie des équipes les plus horribles à regarder jouer en 2013 – 2014. Il n’y aura eu aucun sursaut dans la saison des protégés de Dan Gilbert qui a au moins pu se consoler en obtenant le premier choix de draft lors de la loterie. Une saison à oublier, et vite, du côté de l’Ohio.

Résumé des transferts de l’été
  • Ils sont arrivés : LeBron James et James Jones (Heat), Kevin Love et A.J. Price (Wolves), la moitié des fans du Heat (agents libres), Mike Miller (Grizzlies), Lou Admunson (Bulls), Brendan Haywood (Hornets), Joe Harris (Rookie) et David Blatt (Coach, Maccabi Tel Aviv).
  • Ils sont partis : Anthony Bennett et Andrew Wiggins (Wolves), Andrew Bynum (Akron Bowling Club), Jarrett Jack et Sergei Karasev (Nets), Luol Deng (Heat), Tyler Zeller (Celtics), C.J. Miles (Pacers), Alonzo Gee (Nuggets), Mike Brown (Coach, Akron Bowling Club)

Avec 9 arrivées – dont le coach – et 10 départs, l’effectif des Cavs est de loin celui qui a subi le plus de modifications pendant l’été. Mais comme chacun sait, ce fut pour une bonne cause, une grande cause : faire revenir le King et ensuite le contenter en terme de recrutement (Mike Miller, James Jones et Kevin Love évidemment…). Du coup, alors qu’un troisième premier choix de draft en 4 ans aurait dû permettre à la franchise de continuer sa reconstruction autour du duo Irving – Wiggins, la franchise a grillé plusieurs étapes en convaincant LeBron James de rentrer au pays. Cleveland se retrouve désormais avec ce qui est certainement le meilleur Big Three actuel en NBA, au moins sur le plan offensif. Les fans vont pouvoir ressortir les jerseys floqués du numéro 23 (pour ceux qui ne l’ont pas brûlé en 2010) et se remettre à rêver de titre. Car, en plus, même si David Blatt va découvrir la NBA, il est un coach expérimenté et dont les méthodes ou le style tactique ont déjà prouvé leur efficacité que ce soit avec l’équipe nationale de Russie (champion d’Europe en 2007) ou avec le Maccabi Tel Aviv (Vainqueur Euroleague et meilleur coach européen 2014).

Effectif pour la saison 2014-2015
  • Meneurs : Kyrie Irving, A.J. Price, Mathew Dellavedova (peut jouer 2)
  • Arrières : Dion Waiters, Joe Harris
  • Ailiers : LeBron James, Shawn Marion (peut jouer 4), Mike Miller, James Jones (peut jouer 2)
  • Ailiers-forts : Kevin Love, Tristan Thompson (peut jouer 5), Lou Admunson
  • Pivots : Anderson Varejao, Brendan Haywood, Alex Kirk

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison. 

Pendant un moment, il était question de faire démarrer les matchs à Tristan Thompson au poste de pivot mais c’est bien le Brésilien Varejao qui sera titulaire notamment pour ses affinités avec King James. On retrouvera donc deux très bons remplaçants pour la frontline sur le banc des Cavs avec Tristan Thompson donc et Shawn Marion. Mike Miller et James Jones apporteront de la qualité de tir sur le poste 3 voire le poste 2. C’est plutôt à la mène que le banc de Cleveland parait un peu faiblard.

Question de la saison : les Cavs peuvent-ils être champions dès cette année ? 
LeBron caressera-t-il de nouveau le Larry O'Brien Trophy ? (Image : nwitimes.com)

LeBron caressera-t-il de nouveau le Larry O’Brien Trophy ? (Image : nwitimes.com)

C’est bien évidemment la question que beaucoup d’observateurs se posent depuis que LeBron James a annoncé son retour et que le transfert de Kevin Love a été mis sur pied. Avec une telle triplette (Irving-James-Love), les Cavs sont magnifiquement armés offensivement déjà. Comme en plus la Princeton offense de David Blatt semble faire l’unanimité (ou presque), il y a fort à parier que l’attaque de Cleveland va faire de lourds dégâts face à la plupart des défenses de la ligue. Défensivement, le doute est déjà un peu plus présent. Kyrie Irving n’est pas plus utile qu’un plot de signalisation, Dion Waiters n’est pas non plus un maniaque de l’exercice et Kevin Love ne sait pas épeler le mot “aide”. LeBron James et Anderson Varejao ne pourront pas tout faire. Il y a bien Shawn Marion qui sortira du banc pour certaines missions mais notre ami “The Matrix” a tout de même 36 ans, il ne pourra pas apporter autant qu’il a pu le faire à Dallas ou à Phoenix. En conséquence, la Princeton offense c’est bien mais David Blatt et ses hommes vont devoir fournir un gros effort aussi bien collectif qu’individuel pour avoir une organisation et une envie défensive qui tiennent la route car, on le sait, en Playoffs le manque de défense est souvent rédhibitoire. Collectivement, globalement, l’effectif a beaucoup changé au-delà même des stars. Il va donc certainement falloir un peu de temps aux Cavaliers pour trouver des automatismes mais le talent d’Irving et de James associé à la régularité et la technique de Kevin Love peuvent largement suffire à les propulser tout en haut de la conférence Est. Ce sera ensuite à eux de se serrer les coudes au moment d’entamer les longues et rugueuses batailles qui échelonnent une campagne de Playoffs. Avec un effectif pareil, le titre est forcément l’objectif. Il est atteignable mais l’Est sera plus compétitif cette année et l’Ouest est toujours aussi effrayant, il est donc tout à fait possible de voir les Cavs échouer (en finale de conférence ou en finale NBA) cette saison pour revenir encore plus forts en 2015-2016.

Candidat sérieux à un transfert dans quelques mois : Dion Waiters
Va falloir jouer sans ballon Dion... (Image : NBC Sports)

Va falloir jouer sans ballon Dion… (Image : NBC Sports)

Dion Waiters est un arrière très doué balle en main mais dont la régularité et le QI basket laissent clairement à désirer. Deux gros défauts qui pourraient se révéler assez incompatibles avec le jeu que David Blatt veut faire pratiquer aux Cavs ainsi qu’avec la présence de Kyrie Irving ET de LeBron James sur le parquet souvent en même temps que lui. En effet, on imagine très bien que Kevin Love saura tirer son épingle du jeu et se montrer efficace avec quelques ballons au poste bas ou des positions de tirs bien ouverts tout en prenant des camions de rebonds. Des joueurs comme Anderson Varejao et Tristan Thompson vont s’atteler aux tâches de l’ombre sans rechigner et auront donc un rôle tout aussi important qu’évident au sein de l’équipe. Mais qu’en sera-t-il de Dion Waiters ? Comment va-t-il gérer le fait de n’avoir que très rarement le ballon en main finalement ou de n’avoir que très peu de situations d’isolation qu’il affectionne particulièrement ? Saura-t-il s’adapter et apprendre à se positionner, à se déplacer sans ballon afin de fluidifier l’attaque des Cavs ? Très sincèrement, il est possible d’en douter et il est même tout à fait envisageable de voir Cleveland tenter de l’échanger en cours de saison dans le but de récupérer un arrière ayant beaucoup moins besoin de la balle et sachant mieux défendre (soyons fous !).

Candidat sérieux à la nouvelle vie : Kyrie Irving
Enfin bien entouré, ça va le changer Kyrie (Image : Photo/Mark Duncan)

Enfin bien entouré, ça va le changer Kyrie (Image : Mark Duncan)

Oui, Kyrie Irving va avoir droit à un changement de vie plutôt radical. Ce jeune prodige est en NBA depuis 4 ans maintenant, son talent offensif est indéniablement immense, ses lignes statistiques sont superbes mais il n’a encore que 22 ans et a, par exemple, semblé dépasser par les événements l’an passé quand son équipe s’est noyé totalement. Et c’est bien normal ! Talent et jeunesse sont deux armes fabuleuses en NBA mais expérience et leadership en sont deux autres tout aussi utiles. Avec l’arrivée d’un LeBron James en mission et tout à fait prêt à aider Kyrie à grandir en lui laissant la balle sur la plupart des possessions et en sachant prendre ses responsabilités au bon moment, les Cavaliers disposent ici du meilleur des mentors pour leur jeune meneur. Si celui-ci parvient à tenir le même rôle qu’il tenait cet été avec Team USA (gestionnaire, dicte le tempo, prend feu au bon moment), il va devenir absolument monstrueux et Cleveland sera injouable pour la plupart des équipes de la ligue. Cette saison, les statistiques de Kyrie Irving ne seront certainement pas plus clinquantes que les années précédentes mais il va aller en Playoffs, il va pouvoir prendre conseil auprès du meilleur joueur du monde, il pourra s’appuyer sur Kevin Love en pick and pop (bonne chance aux défenseurs)… Bref, Kyrie Irving est dans l’environnement parfait pour faire très mal cette saison !

Meilleur et pire scénario possible :
  • Les Cavs assimilent parfaitement les principes de jeu de David Blatt ce qui fait d’eux une équipe indéfendable qui remporte haut la main 68 matchs en saison régulière sans que LeBron James ait besoin de forcer. Fin janvier 2015, Dion Waiters est échangé contre Iman Shumpert qui vient apporter exactement ce qu’il faut sur les lignes arrières en s’occupant de défendre sur les gros meneurs ou arrières adverses. Premier à l’Est, Cleveland se ballade jusqu’en finale de conférence où ils affrontent les Bulls. Irving et Rose se livrent un duel magnifique pendant que LeBron James – en pleine forme – martyrise Jimmy Butler et que Kevin Love donne mal au crâne à Tom Thibodeau en étirant la défense intérieure de Chicago. Les Cavs remporte la série 4 – 2 et filent en Finales où ils retrouvent des Spurs en mission “back-to-back” mais qui ne pourront résister au talent des joueurs de l’Ohio emmenés par un King James bien décidé à prendre sa revanche sur la troupe de Gregg Popovich. Cleveland s’offre son premier titre NBA et LeBron James est hissé au rang de divinité dans l’Ohio.
  • L’équipe met du temps à se mettre en route pendant que les Bulls, les Wizards et les Nets démarrent la saison en trombe. Le talent fait gagner des matchs mais les Cavs finissent 4ème de leur conférence car leur défense est beaucoup trop permissive. Dion Waiters devient un véritable boulet, Tristan Thompson boude car il veut un contrat max et Kyrie Irving a du mal à trouver sa place aux côtés de LeBron James. En Playoffs, Cleveland passe difficilement le premier tour contre des Raptors jeunes, athlétiques et ultra-motivés avant de retrouver Chicago en demie-finale de conférence. Et là, c’est le calvaire : les Taureaux de Thibodeau jouent dur, défendent comme des Pitbulls, appliquent en attaque et finissent par massacrer la “bande à LeBron” en 5 matchs. Le Big Three est remis en question. LeBron James annonce qu’il n’est pas sûr de rester au bout de son contrat…
Le pronostic de la rédac : 60 victoires – 22 défaites

Même si toute la rédaction de TrashTalk voit les Cavs faire une grosse saison, les pronostics diffèrent pas mal puisqu’ils vont de 55 victoires à 65 victoires pour finalement arriver sur une moyenne très légèrement inférieure à 60 (59,7 exactement). Très clairement, le talent des LeBron James, Kyrie Irving et Kevin Love suffit déjà à gagner une bonne cinquantaine de rencontres. Ensuite, le King aura une motivation particulière à n’en pas douter. Pour peu que la collectif se mette à fonctionner rapidement, Cleveland sera dur à arrêter et finira dans le top 2 de l’Est. Ensuite, en Playoffs, ce sera une toute autre affaire mais, avec de telles armes, David Blatt et ses hommes ont forcément des ambitions sous forme de bague. 

Source image : montage

 


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