Kobe Bryant : responsable du déclin des Lakers, du chômage et de la faim dans le monde ?

Le 21 oct. 2014 à 22:25 par Ludovic

L’histoire de Kobe Bryant et sa relation avec les Lakers prend un tournant inattendu. Considéré comme un demi Dieu par les fans de la franchise de Los Angeles, le bonhomme pourrait être la raison principale du recul de la franchise, saison après saison.

Cinq titres, cinquième scoreur de l’histoire de la NBA, des records en pagaille, un charisme incontestable et une deuxième place officieuse de meilleur shooting guard de l’histoire derrière Michael Jordan. Kobe Bryant a tout connu avec les Los Angeles Lakers : des éliminations au premier tour des PlayOffs, des titres, des punchlines envoyées à certains coéquipiers, et des mamours avec Pau Gasol. Le natif de Philadelphie a tout fait pour lier son destin à “sa” franchise. Après sa draft par les Hornets, il aurait fait des pieds et des mains pour être échangé à Los Angeles. Des années plus tard, ses disputes incessantes avec Shaquille O’Neal ont obligé le propriétaire de la franchise, le Dr Buss, à se séparer de son pivot, brisant l’un des plus beaux duos de l’histoire.

Aujourd’hui, on ne sait plus trop bien à quel niveau “Mamba” se situe, suite à ses blessures l’ayant contraint à presque deux saisons d’inactivité. On pensait d’ailleurs que c’est cette incertitude qui éloignait les bons agents libres loin de la cité des anges. On a appris ces dernières 24 heures que la vérité pourrait être tout autre : le caractère de Kobe, s’il est une énorme qualité quand il s’agit de rage de vaincre et d’abnégation, pourrait également devenir son plus grand problème.

Henry Abbott, journaliste sur ESPN, a écrit un article très détaillé sur la nocivité du caractère du numéro 24 sur sa franchise. Idée construite ou vengeance délibérée ? On rappelle que Kobe Bryant, après avoir vu ESPN lui décerner seulement la place de 40ème meilleur joueur de la ligue, avait traité les journalistes d’idiots. Quoi qu’il en soit, la thèse du journaliste reprend plusieurs exemples concrets, le plus récent restant celui de Dwight Howard. On sait que le pivot n’est pas réputé pour sa dureté et son esprit de compétition. Il n’empêche que Kobe l’aurait presque fait partir de Los Angeles à base de coups de pied au cul.

Lors de la course aux agents libres de l’an dernier, les Lakers avaient à cœur de garder avec eux D12. L’ensemble de l’état major, composé notamment de Mitch Kupchak, le general manager, était prêt à prouver au joueur qu’il désirait plus que tout le garder. En gros, les Lakers passaient un entretien d’embauche. Steve Nash, deux fois MVP et membre du contingent, appuyait bien le boulot de son boss : lorsque Dwight Howard s’est plaint que ses coéquipiers ne l’avaient pas soutenu suite aux critiques des journalistes plus tôt dans la saison, le Canadien s’est presque excusé en admettant qu’il ne savait pas que le pivot avait pu ressentir tout ça. Le plan semblait fonctionner. Et puis, Kobe Bryant est arrivé, à l’arrache, avec un short, un tee shirt et une grosse chaîne en or, en lui expliquant que s’il voulait gagner, il devrait l’apprendre de lui. Sans doute échaudé par cet entretien, le pivot a pris la fuite à Houston et faire l’impasse sur 30 millions de dollars. 30 putains de millions. Passer une nouvelle année avec Kobe Bryant, considéré par Phil Jackson comme ayant repoussé encore plus loin que Michael Jordan les limites de l’entraînement et de la ténacité, semblait impossible au pivot fragile.

Plus récemment, cet été, les Lakers étaient sur le coup pour attirer Carmelo Anthony, bon ami avec Kobe Bryant. Ce dernier avait même prévu de revenir exprès d’Europe, où il passait ses vacances, pour convaincre son pote. Devinez quoi ? Il a loupé le meeting. Par hasard, ou sciemment ? De la même manière, il avait également presque fait capoter le transfert de Steve Nash en 2012. Ce dernier souhaitait entendre de la bouche du franchise player des Lakers qu’il aurait le plus souvent le contrôle du ballon. Demande qui fut transmise par les dirigeants au joueur, qui avait refusé, préférant que ce soit le Canadien qui l’appelle. Vous avez dit borné ? Un an plus tard, le meneur s’était rendu compte que sa demande ne pourrait jamais aboutir : “Quand vous jouez avec Kobe Bryant, la balle va être dans ses mains la plupart du temps”. Dernièrement, sa présence aurait incité Paul George – natif de Los Angeles –  à prolonger aux Pacers, plutôt que de revenir dans sa ville.

Un agent l’a décrit comme “une grosse pierre, dans le jardin, qui vous empêche de tondre la pelouse. Alors, vous devez juste tondre autour”. Un autre, sous couvert d’anonymat, a déclaré que beaucoup de clients refusent de jouer pour les Lakers, par peur de Kobe. Le fait de voir ses coéquipiers récupérer une image de “pleurnicheuse” dans les médias leur fait passer l’envie de déménager au soleil. Effectivement, quand le mec arrive à sortir, au calme, à Shaquille O’Neal qu’il est “gros et hors de forme”, ça passe l’envie de sympathiser avec lui. Le type est sans pression, froid, et semble se foutre de l’avis de quiconque. Sauf que la ligue a changé, et avec elle les philosophies des joueurs. Il est bien plus fréquent de voir des stars s’associer, en faisant des sacrifices, pour gagner des titres. Kobe Bryant est un peu le Chuck Norris de la ligue. Pas besoin de soutien, il peut tout faire seul. Sauf que même au sein de la franchise, on commence à douter :

“Le problème, c’est qu’il n’est plus aussi bon que ce qu’il pense. Il n’est plus aussi efficace. S’il avait un autre mec de son calibre, genre LeBron, ou s’il était une personne différente, ça aurait été plus simple pour nous de récupérer des talents, de les retenir, et de gagner”.

Alors, tout ça, c’est de la faute de Kobe ? Sans doute, en partie. Mais que dire du management ? N’est ce pas Jimmy Buss Jr, ayant repris la suite de son père, qui a accepté de donner une prolongation de contrat exorbitante sur deux saisons à son joueur ? N’est ce pas lui qui a gaspillé des choix de draft, en récupérant Steve Nash en fin de carrière ? N’est ce pas Mitch Kupchak qui a pris le risque de perdre beaucoup en cherchant à tout prix à récupérer Dwight Howard, pour finalement le perdre contre rien un an plus tard ? N’est ce pas la direction de la franchise qui a décidé de nommer Mike D’Antoni comme head coach, alors que Phil Jackson se disait intéressé par une dernière danse ?

La vérité est sans doute entre les deux. Il est facile de tout mettre sur le dos d’un homme, mais il en faut plus que ça pour faire tomber une franchise comme celle des Los Angeles Lakers. Le géant, deuxième plus titré de la ligue derrière les Boston Celtics, voit douloureusement passer les saisons. Et malheureusement pour les fans, la lumière ne reviendra briller dans la cité des anges qu’après le départ de Kobe Bryant. Et pour une telle légende, c’est tout de même un peu triste.

Source article : ESPN

Source image : Scouting Center


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