Le point dépression du jour : Pau Gasol songe à arrêter sa carrière en sélection

Le 12 sept. 2014 à 10:41 par Giovanni Marriette

C’est bien connu, chaque fin de compétition internationale, et plus encore lorsqu’elle se termine sur une défaite douloureuse, amène son lot d’interrogations sur le futur des joueurs les plus âgés d’une sélection. La Roja n’échappe pas à la règle et son joueur le plus emblématique en est aujourd’hui à se demander si la meilleure solution ne serait pas d’arrêter les frais, quelques semaines avant d’attaquer une nouvelle vie à Chicago. Comme quoi, passer une soirée entre les mains de Florent Pietrus, Joffrey Lauvergne et Rudy Gobert ne fait pas que du bien au moral…

Tout le monde, même nous, attendait évidemment une finale entre l’Espagne et Team USA cette année. Cette année devait être celle de la Roja. Une génération exceptionnelle arrivée soit à maturité, soit en fin de carrière, un Mondial disputé à domicile et un sentiment de revanche depuis la défaite face à la France en 2013. Aucun guerillero  ne manquait à l’appel et il était impensable d’imaginer cette équipe se faire stopper avant la finale attendue par tout un peuple. C’était d’ailleurs plutôt bien parti puisqu’ avant ce quart de finale qui restera dans les livres d’histoire, la Roja avait broyé ses 6 précédents adversaires avec un écart moyen de de 26.5 points. Sans mâcher.

Oui mais voilà, une bande de mecs sous-estimés est passée par là. Thomas Heurtel, Rudy Gobert et tous les jeunes coqs que le grand public a en fait découvert cette semaine ont réduit en cendres les rêves de gloire de tout un peuple, infligeant à l’Espagne l’une des défaites les plus douloureuses de son histoire (on a d’ailleurs par pur sentiment patriotique un malin plaisir à se le rappeler…). En laissant Pau Gasol et ses coéquipiers à 52 points, les Bleus ont d’ailleurs réussi ce qu’aucune autre équipe n’avait réussi depuis plus de 50 ans, c’est dire la portée de leur exploit… Un Pau Gasol d’ailleurs seul Espagnol à réussir un match correct, là où ses partenaires envoyaient chorizo sur chorizo derrière l’arc (2/22 à 3 points) ou passaient complètement à côté de leur match à l’intérieur.

Une défaite aussi inattendue que cruelle, une génération peut-être à bout de souffle et un dernier challenge en NBA à déjà 34 piges, voilà donc ce qui poussera peut-être Pau Gasol à mettre un terme aux hostilités internationales, comme il a pu en témoigner hier au New York Times :

“Tu ne sais jamais quand ce sera ton dernier match ou ta dernière compétition. Je voudrais jouer jusqu’à 50 ans si je pouvais mais je ne suis pas sûr d’en être capable… C’est un honneur de jouer pour mon pays mais on ne sait jamais ce qui peut arriver… Nous avons un paquet de jeunes joueurs qui poussent derrière nous et je suis convaincu que notre pays a déjà une base solde pour le futur. Cette défaite est douloureuse car nous avions des ambitions énormes et jusque là nous jouions un très bon basket. Je suis fier de de l’équipe et de mes coéquipiers. Ça me rappelle un peu les Jeux d’Athènes où nous étions invaincus avant de perdre également en quarts, ça fait mal mais ça fait partie du sport…”

Même si l’on sait que Pau Gasol est suffisamment intelligent pour ne pas prendre de décisions aussi importantes dans le chaud d’une défaite, le simple fait qu’il se pose des questions doit donner des sueurs froides à la patrie espagnole. Car “Pao”, c’est leur Parker à eux, l’homme qui a placé l’Espagne sur la carte du monde avant de le dominer, entouré par l’une des plus belles sélection de l’histoire de ce sport. Mais à 34 ans, le néo-Bull tentera t-il le diable en poussant jusqu’à Rio en 2016 ? Au cœur d’un défi énorme en NBA aux côtés de Derrick Rose, Joakim Noah et son compatriote Mirotic, on imagine aisément Pau se concentrer désormais sur la quête d’un nouveau titre NBA, un troisième, avant de songer si oui ou non il repartira pour un dernier combat avec la sélection…

Voilà donc ce qui se passe au lendemain d’un deuil national dans le sport… Les têtes d’affiche se posent des questions, tout est remis en cause… Mais en laissant de côté toute forme de chauvinisme, l’aîné des Gasol reste un joueur exceptionnel, d’autant plus en sélection, on aimerait donc quand même beaucoup le revoir au moins un an avec le maillot de la Roja, histoire d’être champions d’Europe à domicile face à une Espagne au complet. comment ça le chauvinisme est déjà revenu ?

source : probasketballtalk.nbcsports.com

image de couverture : francetvsports.fr

 

 


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