Pourquoi LeBron James décide-t-il de devenir agent libre ? Réponse en 5 scénarios…

Le 24 juin 2014 à 23:09 par Bastien Fontanieu

C’est une nouvelle qui a fait l’effet d’une petite bombe dans le monde du basket. Comme nous vous le disions plus tôt dans la journée, LeBron a décidé d’exercer sa clause de contrat afin de devenir agent libre. Une surprise ? Pas vraiment. Nous allons donc tenter de rentrer dans le cerveau de la star, afin de deviner quel scénario il tient en tête. Moteur ? Action…

Scénario 1 : tester Pat Riley

C’est probablement la piste la plus crédible. Et à dire vrai, cela ne devrait étonner personne. LeBron sort de 4 participations aux Finales NBA en 4 ans, et même si la dernière a été vécue comme une grosse leçon Acadomia à domicile, les chiffres sont bien là : si le King souhaite continuer à jouer au mois de Juin, cela ne sert à rien d’aller autre part. Mais alors pourquoi devenir agent libre ? Tout simplement pour mettre la pression à son management. Pat Riley notamment, qui a toujours dit qu’il souhaitait mener son trio à plusieurs titres de champions, doit effectuer un recrutement solide s’il souhaite que le meilleur joueur de la planète reste en Floride. Ainsi, en décidant de rejoindre le marché, LeBron signale simplement à ses supérieurs que sa seule et unique motivation est de continuer à dominer la Conférence Est et qu’il faut se bouger le cul car il est fatigué. Ce ne sera plus suffisant avec l’ombre de Dwyane Wade. Ce ne sera plus suffisant avec la retraite de Shane Battier, les envies d’ailleurs de Birdman et la colique incessante de Mario Chalmers. Le Heat a besoin de sang neuf, du vrai, pas Michael Beasley ou Greg Oden. Et en choisissant de s’offrir un nouveau contrat, LeBron a la possibilité de créer assez d’espace financier pour que Riley fasse son boulot. Mais attention ! Pas de conneries, zéro autorisées, sinon un départ sera envisagé. Avec des soldats comme Shawn Marion, Luol Deng, Marcin Gortat ou Kyle Lowry à disposition, le Heat a de quoi faire sourire LeBron. Il faudra simplement assurer au niveau du recrutement et voir si Wade décide de se remettre au basket, car dans ce cas tout ira bien. James signera un nouveau contrat longue-durée, pour une somme correcte, et le Heat sera à nouveau considéré comme le favori pour reprendre sa couronne récemment perdue. Probabilité : 95%

Scénario 2 : retourner à la maison

C’est le fantasme d’une grande partie de la famille basket. C’est probablement aussi celui de LeBron. Seul, dans son coin, une fois par-ci par-là, le cyborg pense à un retour héroïque dans sa ville natale et se dit qu’il faudrait planifier tout ça. Bon à la base, on pensait davantage voir ça vers sa fin de carrière. Du genre happy ending à l’américaine, le mec rentre après avoir tout écrasé sur son passage avec Miami, et maintenant je vais terminer mes aventures en apothéose avec un titre pour une franchise qui n’a rien eu et qui a souffert en 2010. Le syndrome du bourreau : je te blesse et je reviens pour te dire que je suis désolé, avec un bouquet de fleurs. La presse s’affole, le type revient sur ses promesses comme quoi il a juré qu’il offrirait une bague à sa ville, tout le monde chiale, et les fans de Jordan s’effondrent. Ce scénario-là, pas sûr qu’il arrive maintenant, là, dans deux semaines. Les Cavaliers ne sont même pas en PlayOffs et vont probablement drafter un ailier dans quelques heures : comment imaginer que LeBron fasse un comeback maintenant même s’il resterait à l’Est où la route vers les Finales est une autoroute allemande ? Difficile d’y croire. Pour ça, faudra vraiment que Pat Riley se chie dessus en prolongeant Mario Chalmers sur 5 ans à 8 millions l’année, et que Dwyane Wade continue à faire la secrétaire de luxe. Pas sûr que ça arrive, mais qui sait… Probabilité : 50%

Scénario 3 : coucou Melo

Après avoir réalisé un rêve de gamin en jouant avec un de ses meilleurs potes en D-Wade, LeBron pourrait faire coup-double et s’allier cette fois-ci avec Carmelo Anthony. Les deux hommes s’adorent, se tiennent souvent au courant, ont régalé la Ligue dès leur premier Rookie Game en montrant une alchimie exceptionnelle, et rêveraient par-dessus tout de se donner sous le même maillot. Encore plus dévastateur que le duo avec Wade, puisque ce dernier (on continue) est actuellement indisponible et tente de trouver un genou neuf sur Ebay. Melo est pendant ce temps-là au sommet de son art, un des meilleurs scoreurs de la Ligue et se régalerait en seconde option derrière LBJ, façon Team USA. Maintenant, où ça ? Certains parlent d’Anthony à Miami, on va prendre un avion tous ensemble et aller à Los Angeles. Gros marché, bonne entente, les femmes sont satisfaites car le business peut continuer, les enfants aussi car gros soleil, et une franchise de rêve peut espérer écrire une de ses plus belles pages. Le tout sous les conseils de Kobe qui termine sa carrière en maître Yoda ? On pensait filer ce poste à Steve Nash, mais l’ancien a quitté le basket dès qu’il a franchi la frontière de l’Arizona donc on pouvait pas les échanger. Difficile là aussi de croire à ce genre de transfert de ville soudain, surtout quand on sait que LeBron fait désormais attention à son image et qu’il ne veut pas devenir une ‘légende à plusieurs franchises’, mais qui sait ! Si Riley fait encore une fois n’importe quoi, ou tout simplement pas assez, les cartes seront mises sur la table et peu de monde pourra proposer un aussi beau combo à James que L.A. avec son meilleur pote. Probabilité : 30%

Scénario 4 : petite pomme

Quitte à jouer avec Melo, sous les conseils d’un des meilleurs coachs de l’histoire, un tout nouvel entraineur ambitieux en Derek Fisher et la lumière de Broadway, pourquoi ne pas aller à New York ? S’il y a bien une chose que LeBron pourrait faire et qui le cimenterait au-dessus de nombreuses légendes, ce serait d’offrir un titre aux Knicks. L’homme qui réalisera cet exploit sera l’équivalent de Jordan pour beaucoup, car la franchise est empêtrée depuis des décennies dans un bordel sans nom, et avec les attardés financiers que sont Bargnani et Stoudemire, difficile de voir un changement soudain. Mais James n’a pas hésité à aller à New York pour rien en 2010. Il sait ce que cette ville représente, l’aura, la médiatisation, l’amour qui lui sera porté, et le soutien qu’il obtiendra. LeBron quittant Miami ? Beaucoup s’en foutront et rejoindront les Knicks pour voir le King porter la Grosse Pomme jusqu’au sommet. Et c’est pas très étonnant, quand on sait l’attente qui bouillonne au Madison Square Garden depuis des années et qui ne demande que l’aide d’un sauveur. Le genre de choix que seul LeBron peut faire, s’il souhaite jouer avec son meilleur pote, sous les conseils d’un homme qui a coaché Jordan et Kobe, et dans une des villes les plus connues au monde. Là-bas, James deviendrait une icône internationale, pas juste dans le monde du basket… Probabilité : 40%

Scénario 5 : freestyle

Bon là par contre on va retourner quelques années en arrière, fermer les yeux et se dire que LeBron n’a pas changé. Que ça reste un enfoiré de lâche qui a quitté Cleveland parce que c’était trop dur, et qui peut devenir schizophrène à tout moment. Dans ces cas-là, on va miser toute notre fortune sur une signature de 5 ans à 250 millions de dollars chez les Mavericks qui ont l’espace suffisant, et n’ont aucun rapport direct avec James. Comment ça c’est l’équipe qui l’a tabassé en 2011 ? Aucun problème, LeBron passe trois jours avec Mark Cuban au téléphone et lui avoue que son souhait le plus cher est de devenir plus riche que Jordan avant ses 35 ans. En signant le plus gros contrat de l’histoire, James devient officiellement l’homme le plus détesté de la planète, et fait passer Donald Sterling pour un Prix Nobel. Dirk Nowitzki accepte de terminer sa carrière pour le minimum vétéran, Shawn Marion aussi, Rick Carlisle se frotte les mains et Samuel Dalembert termine la saison régulière en étant nommé Défenseur de l’Année. Les Mavs vont jusqu’en Finales NBA, mais échouent misérablement face aux Pacers à cause d’un LeBron trop timide à chaque quatrième quart-temps, agacé par Lance Stephenson qui lui souffle constamment dans l’oreille et finit la série en triple-double. MVP des Finales pour Roy Hibbert, avec 8 points et 6 rebonds de moyenne mais sur Dalembert donc ça compte triple. On vous laisse terminer l’histoire, c’est trop beau pour être vrai… Probabilité : -2000%

Voilà, vous avez visité le cerveau de LeBron James. Très sérieusement ? Seul le scénario 1 devrait être envisagé. Il est très difficile voire impossible d’imaginer un joueur aussi intelligent changer à nouveau de franchise après avoir vu les blessures causées par 2010. Il suffit simplement de comprendre l’aspect compétitif et financier du King, qui donne à Pat Riley le chrono pour faire son boulot. Maintenant : patience, et au pire des cas rendez-vous à Dallas…

Source image : ESPN


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