Visionnaire: Brett Brown conçoit ses Sixers comme les Spurs

Le 09 mars 2014 à 11:50 par David Carroz

La série de défaites des Sixers commence à avoir un effet néfaste sur la santé mentale de certaines personnes dans la franchise. Malheureusement, c’est celui sur qui tout repose qui semble perdre un peu la boule. En effet, Brett Brown imagine ses Sixers jouer un jour comme les Spurs. Rien que cela.

Il faut dire qu’après avoir passé de nombreuses années aux côtés de Greg Popovich sur le banc de San Antonio, le coach de Philly possède quelques références et idées sur le basket à pratiquer pour réussir en NBA. Est-ce le match de la semaine entre Spurs et Heat qui a ravivé chez lui une certaine nostalgie, en souvenir de la finale perdue il y a quelques mois alors qu’il était encore assistant au Texas? En tout cas, il ne peut plus revenir sur ce passé. Brett Brown est maintenant aux Sixers et il doit préparer le futur de la franchise, dans un présent compliqué. Seize défaites consécutives, difficile de voir l’avenir positivement. Pourtant, il y croit. Même si la reconstruction de Philly doit prendre une grande partie, si ce n’est l’intégralité, de son contrat de quatre ans dans la ville de l’amour fraternel. Ce match entre les finalistes de l’an dernier lui a sûrement rappelé l’ampleur de sa tâche. Et si cet objectif parait fou aujourd’hui, la réflexion de Brett Brown est posée et construite.

“Tout a commencé avec ce qu’ils avaient. Leur reconstruction était tellement différente parce qu’ils avaient David (Robinson) et qu’il était blessé et ils n’avaient gagné que 20 match et voilà Timmy (Duncan) et ils avaient un groupe pour les entourer plutôt décent quand Timmy est arrivé. Ils ont commencé avec un jeu au poste et ils ont entouré David et Timmy de shooteurs. Et après ils ont vraiment laissé Manu driver. Manu était toujours bien meilleur quand Matt Bonner et Robert Horry étaient sur le terrain, parce qu’il y avait de l’espace. Et après ils sont passés au pick-and-roll avec Tony (Parker) et vous deviez avoir de l’espace autour de cela. Et puis tous ont coexisté.” – Brett Brown.

Une forme de basket total, collectif que le coach des Sixers a pu voir évoluer au fil des saisons (entre 2006 et 2013), en accompagnant justement ce changement. Mais il sait bien qu’il ne dispose pas aujourd’hui de joueurs de la trempe de David Robinson ou Tim Duncan à ses débuts sur lesquels s’appuyer ou pour avoir une base solide. La reconstruction à Philly repart de zéro.

“C’est ce que je veux, c’est ce que je veux essayer de créer. Vous voyez, une équipe qui joue avant tout en équipe. Les couches du dessous qui sont qu’ils passent la balle. Qu’ils trouvent un système qui leur permet de mélanger pick and roll, mouvement du ballon d’un côté à l’autre, un sentiment proche de celui européen qu’ils peuvent coexister et jouer ensemble dans un système. Vous ajoutez ces éléments là où il y a une fierté dans l’identité défensive, il y a une attaque fluide, généreuse sous l’égide de joueurs désintéressés et d’un coach d’enfer. C’est ce que vous voulez créer, c’est ce que vous espérez apporter à cette ville. C’est ce que je vois.” – Brett Brown.

De beaux idéaux, une vraie envie de bien faire chez le coach des Sixers, mais une vision qui parait encore lointaine. S’il est facile de se moquer de lui, force est de constater que contrairement à certains de ses collègues, il dispose d’une vraie vision et d’un véritable projet pour son équipe. Alors espérons pour lui et pour la ville de Philadelphie qu’il puisse aller au bout de ses idées sans que les mois difficiles qui précèdent son éclosion. Et que les choix de drafts lui permettent également de construire sereinement dans la direction qu’il souhaite. On fera le bilan dans quatre ans, le front office de Philly paraissant prêt à être patient dans ce processus. Pour aboutir à une finale Spurs-Sixers?