Eurobasket : ça repart comme en 40…

Le 04 sept. 2013 à 22:54 par Alexandre Martin

Le match avait mal démarré… Il s’est mal terminé. La France a démarré son championnat d’Europe de la pire des manières en laissant filer une rencontre tout à fait à sa portée face à des Allemands qui ont joué leur jeu et ont profité des largesses défensives des Bleus.

“Ils étaient prêts, pas nous. Ils ont mis des tirs à la fin, pas nous. Il va falloir se réveiller. On n’a pas joué à fond, à 100%.  On a peut-être cru que ça allait être facile et on l’ payé très cher.”

Cette phrase de Nicolas Batum résume parfaitement le premier match des Bleus dans cet Eurobasket. Pas dedans, en retard en défense et peu inspirés en attaque, les Français se sont faits surprendre par des Allemands qui ont tout simplement joué leur jeu.
9/15 à derrière l’arc, 31/52 au shoot au total soit presque 60% pour la Mannschaft ! Heiko Schaffartzik (12 points, 11 passes décisives), Robin Benzing (19 points) et Lucca Staiger (14 points) se sont régalés. Ces joueurs, pourtant peu établis sur la scène internationale, ont martyrisé la défense bleue à base de pick and roll et de pick and pop. Les extérieurs français n’ont que trop rarement fait les bons choix autour des écrans allemands, laissant trop d’espaces aux snipers d’outre Rhin ou se laissant trop souvent dépassés par les pénétrations des arrières adverses.

Tony Parker débordé par Heiko Schaffartzik : tout un symbole...

Tony Parker débordé par Heiko Schaffartzik : tout un symbole…

Ainsi l’équipe de France s’est retrouvée menée de 13 points à la fin du premier quart (27 – 14). Elle a réagit en deuxième quart sous l’impulsion d’un bon Nando de Colo (9 points) et grâce aux bons passages de Joffrey Lauvergne (4 points, 4 rebonds) et d’Antoine Diot (8 points). Ces trois joueurs ont montré de l’envie et ont redonné de l’allant aussi offensif que défensif à des Bleus qu’on sentait encore en préparation, trop sûrs de leur force. Tant bien que mal, la France passe un 12 – 3 à l’Allemagne et revient quasiment à égalité pour rejoindre les vestiaires à la pause avec seulement 4 points de retard (39 – 43).

Malheureusement, en troisième quart, les Bleus reviennent sur le parquet sans donner l’impression d’être enfin capables de contenir ce diable de Schaffartzik sur pick and roll. Le meneur allemand rentre ses tirs, distribue bien le jeu sans que les hommes de Vincent Collet ne trouvent la solution. Le coach bleu retente alors ce qu’il avait déjà essayé en préparation, notamment face aux rapides arrières espagnols : une raquette Diaw – Piétrus ayant pour but de mieux contrôler le jeu d’attaque allemand.
Pas un franc succès, l’Allemagne continuait. Tony Parker (18 points, 4 passes) usait de toute son expérience pour aller chercher des fautes, perturber la défense adverse en attaquant le cercle mais l’Allemagne a tenu bon et a su se montrer efficace, voire même très efficace dans les dernières minutes du match alors que la France était revenue à 1 point. Sur un shoot de Benzing, la Mannschaft reprenait 4 points d’avance (78 – 74) et tuait les espoirs français. Score final : 80 à 74 pour l’Allemagne.

“Ce n’est pas notre identité. […] Il ne faut prendre personne à la légère. Je pense que c’est une leçon qu’on a bien apprise ce soir.”  Captain Boris Diaw

Mickael Gelabale (11 points) et Nicolas Batum (9 points à 4/11)  nous avaient pourtant annoncé que l’objectif des Bleus était la médaille d’or. Et bien au moins, les choses sont claires désormais : la France a grillé son joker d’entrée et doit se ressaisir, dès demain, face à la Grande-Bretagne qui a, elle aussi, créé une surprise en battant Israel.