Le barnstorming, les équipes de basketball en tournée

Après une première période – la première moitié des années 1910s – où les équipes s’affrontent principalement entre voisins, certaines souhaitent élargir leur horizon et se mesurer à d’autres adversaires en s’éloignant de leur ville d’origine. Si la plupart de ces formations sont issues des YMCA ou des patronages religieux, elles vont petit à petit s’éloigner de leur cercle d’origine qui ne se reconnaît pas toujours dans la violence de ce sport – on est bien loin des coups de sifflet au moindre de contact et même les Bad Boys des Pistons passeraient pour des agneaux au début du XXè siècle – et surtout dans la montée en puissance des questions financières liées à l’évolution de la pratique de la balle orange. En effet, les équipes se professionnalisent, ce qui n’est pas du goût des églises ou autres fondations de cul-bénis. Un problème se pose donc, en plus de cette volonté de découvrir d’autres adversaires, c’est celui des rentrées d’argent afin de louer les salles où jouer. La révolution est en marche, ou plutôt en tournée. Barnstorming, en VO. 

Certaines de ces équipes qui ont ruiné la concurrence locale dans les années 1910s s’affranchissent du cadre classique, tout en souhaitant poursuivre une aventure commune, de façon plus ou moins professionnelle, sans le cadre des ligues dont l’organisation et la pérennité étaient au mieux aléatoire à cette époque. Elles deviennent donc des formations de barnstorming qui vont chercher des cachets en sillonnant les routes. Parmi les précurseurs de ce mouvement, les Buffalo Germans, issus d’une YMCA de Buffalo à New York mais surtout vainqueurs du premier tournoi de basketball olympique à St. Louis en 1904, vont devenir une référence en ayant fait ce choix de partir en tournée l’année suivant leur trophée. Mais le mouvement reste marginal, car si certaines équipes se rencontrent désormais lors de confrontations inter-cités et même inter-états, il ne s’agit de déplacements que sur quelques jours, histoire d’aller jouer un match ou deux puis de revenir à la maison, très souvent pour être présent au taf dès le lendemain, les primes – pour les amateurs – ou les salaires – pour les professionnels – ne permettant pas de vivre.

Ce sont ensuite les Original Celtics, formation new-yorkaise, qui devient le grand nom du barnstorming et du basketball en général au début des années vingt. Les hommes au trèfle sont considérés comme la meilleure équipe professionnelle du circuit. Leur manager, pour s’assurer le niveau de ces joueurs et la cohérence dans leur jeu, leur fait signer des contrats d’exclusivité qui coûtent cher. Et qui doivent être rentabilisés par des matchs à travers tout le pays. La Grande Dépression qui débute à la fin de la décennie va ensuite accélérer le mouvement du barnstorming, les équipes ne pouvant souvent plus bénéficier du support financier de propriétaires de salles – à l’époque, les casinos ou les salles de danse hébergeaient de nombreuses équipes pour proposer des divertissements variés sur un maximum de soirs – qui sombrent avec la crise économique.

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