Sidy Cissoko, du Val-de-Marne à San Antonio

Le 25 sept. 2023 à 15:36 par Alexandre Taupin

Sidy Cissoko
Source image : NBA League Pass

Si Victor Wembanyama attire toutes les lumières du côté de San Antonio, un autre Français portera également une tunique noire et blanche cette saison dans le Texas : Sidy Cissoko. Son parcours, quelles attentes pour son arrivée en NBA, c’est l’heure d’un petit focus. 

Sidy Cissoko, le plus international des Frenchys

Né à Saint-Maurice (Val-de-Marne) le 2 avril 2004, Sidy Cissoko peut être considéré comme l’une des belles promesses pour le futur du basket tricolore. Pourtant, le joueur reste relativement peu connu du côté de l’Hexagone, contrairement à ses camarades de promo que sont Victor Wembanyama et Bilal Coulibaly notamment.

La raison, elle se trouve sans doute dans les choix de carrière de Cissoko. Contrairement aux autres jeunes français qui choisissaient d’intégrer les centres de formation des clubs locaux pour la plupart, lui a décidé de prendre le large. Au revoir l’île-de-France et le Val-de-Marne, au revoir la France tout court, et bienvenue au Pays Basque espagnol. Sidy Cissoko rejoint le centre de formation du Saski Baskonia, un bon gros club habitué à jouer les premiers rôles de l’autre côté des Pyrénées.

Le challenge est de taille, surtout pour un gamin de seulement 14 ans qui découvre à la fois un nouveau pays et une nouvelle langue. Cissoko se fait sa place avec les jeunes avant d’être enfin lancé dans le grand bain à 17 ans. Il ne fait qu’une brève apparition en première division (30 secondes sur le parquet) mais cela lui donne un avant-goût du basket professionnel. Trop tendre pour l’équipe première, il est logiquement envoyé dans l’équipe réserve de Baskonia, Iraurgi, laquelle évolue en deuxième division. Une première expérience encourageante pour le meneur, qui est responsabilisé et gagne en confiance.

Il est pourtant écrit que l’avenir de Sidy Cissoko ne s’écrit pas en Espagne. Le jeune tricolore rêve des Etats-Unis et il se décide à franchir le pas en 2022, après une seule saison pleine dans les jambes. Le programme de G League Ignite est tout récent mais il offre une bonne immersion dans le basket US et il permet aussi de côtoyer certains des plus grands talents à venir en NBA (comme un certain Scoot Henderson par exemple). Sidy Cissoko tente sa chance et devient par la même occasion le premier Européen à intégrer le programme. Cissoko a trouvé son strapontin qui doit le conduire vers la NBA. Bingo, les Spurs le sélectionnent un an après avec leur 44ème choix. Le pari a été gagnant.

Sidy Cissoko et Victor Wembanyama, une relation qui remonte loin en arrière

Cissoko chez les Spurs, c’est la promesse d’un retour du Français en langue officielle à San Antonio. Après Tony Parker, Boris Diaw ou encore Nando de Colo dans le passé, deux nouveaux Français rejoignent les rangs des éperons avec l’espoir de les remettre sur le toit de la NBA. Sidy Cissoko bien sûr mais surtout Victor Wembanyama. Les deux hommes n’auront pas les mêmes responsabilités cette saison ni le même temps de jeu mais ils peuvent profiter de leur passé commun pour se soutenir mutuellement.

Au moment de son arrivée chez les Spurs, Cissoko avait en effet rappelé qu’il avait affronté à de nombreuses reprises Wemby lorsqu’il était encore dans les sections jeunes en Île-de-France. Des propos rapportés par Yann Ohnona du journal l’Equipe.

« On a toujours été en rivalité depuis U9/U10 et jusqu’à U13. Il était avec les Hauts-de-Seine (92) et j’étais avec le 91. […] Si on m’avait dit que je serais coéquipier avec Victor en NBA, je pense que personne ne l’aurait cru. C’est un plaisir, vraiment. »

Qu’attendre de lui pour ses débuts en NBA ?

C’est un peu la grosse question au moment de débuter cette année I dans la Grande Ligue. À seulement 19 ans, Sidy Cissoko n’a pas vocation à devenir un starter d’entrée de jeu. Les places sur les extérieurs chez les Spurs sont bien verrouillées pour le moment et Sidy va avoir besoin de temps pour prendre le rythme, s’habituer à un nouvel environnement et trouver ses marques. Point positif, il a eu une année entière pour se faire à la vie chez l’Oncle Sam, niveau communication ça ne devrait pas poser trop de problème.

S’agissant de son niveau, Cissoko est un profil un peu touche à tout sans être un vrai spécialiste. Son gros point fort pour ses débuts en NBA est sa solidité défensive. Il a le potentiel pour être un excellent défenseur, à la fois dans la lecture du jeu, grâce à ses qualités athlétiques et grâce à sa polyvalence puisqu’il peut couvrir les postes 1, 2 et 3.

Offensivement, Cissoko est quelqu’un à qui on peut confier la gonfle. Il a déjà eu des responsabilités en tant que meneur de jeu, il peut participer à la création sans problème. En termes de scoring, il faudra sans doute être patient et lui laisser le temps de progresser au shoot, notamment à longue distance. Il a quand même prouvé en G League qu’il pouvait contribuer offensivement avec environ 12 points de moyenne sur la saison. Y’a du potentiel, y’a de la polyvalence mais il faut polir un peu tout ça pour vraiment espérer voir Cissoko atteindre son meilleur niveau. Cela tombe bien, les Spurs vont lui laisser le temps d’apprendre à son rythme et sans pression. Avec l’école de jeu Spurs pour faire ses gammes et rentrer dans le moule Gregg Popovich, il pouvait difficilement trouver meilleur endroit où atterrir.


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