Tyrell Terry décide d’arrêter sa carrière à seulement 22 ans : la santé mentale avant tout, même le basket
Le 16 déc. 2022 à 15:39 par Avana Rakotoson
Le jeune meneur Tyrell Terry (13 matchs en NBA depuis sa draft en 2020) a annoncé sur les réseaux sociaux son choix de se retirer du monde du basket en invoquant des raisons liées à son anxiété. Un nouvel épisode qui montre l’impact que peut avoir le sport de haut niveau sur la santé mentale.
Ces dernières années, plusieurs joueurs référencés en NBA – on pense notamment à Kevin Love ou DeMar DeRozan – se sont exprimés publiquement sur la problématique de la santé mentale. En effet, le grand public a tendance à oublier que derrière les joueurs et les stars qu’il adule tous les soirs, il y a surtout des êtres humains avec leur histoire personnelle, leurs doutes et leurs angoisses. Cette fois-ci, c’est le jeune joueur de 22 ans Tyrell Terry qui a pris la parole, annonçant pour sa part une décision radicale : celle de quitter le milieu de la balle orange.
Le meneur passé par l’Université de Stanford se livre dans une longue lettre publiée sur son compte Instagram pour évoquer les raisons de son choix, soulignant notamment son anxiété ainsi que la pression de la performance qui aura fini par lui faire perdre son amour pour le jeu. Pour rappel, Terry avait été drafté en 31e position par les Dallas Mavericks en 2020, avant de passer par la case G League pour ensuite signer chez les Memphis Grizzlies fin 2021. Coupé par la franchise du Tennessee en juillet dernier, il était depuis free agent.
“Le basketball m’a permis d’accomplir des choses merveilleuses, de créer des souvenirs inoubliables, de me faire des amis pour la vie. Mais il m’a également fait vivre les moments les plus sombres de mon existence, à un point où au lieu de me construire, cela a commencé à me détruire.
Des pensées intrusives, des réveils où j’avais la nausée, des difficultés pour respirer normalement à cause de ce poids qui devenait de plus en plus lourd, voilà une description rapide de l’anxiété provoquée par ce sport.
Même si je suis reconnaissant pour toutes les portes que ce sport m’a ouvert, je ne peux pas me battre plus longtemps pour quelque chose que je n’aime plus.
Beaucoup de choses m’attendent dans ce monde, et je suis très excité à l’idée d’explorer ça. Et pour la première fois, j’ai la possibilité de trouver mon identité à travers autre chose que le basket.”
Voilà certains des termes très forts utilisés par le désormais ex-joueur pour exprimer la détresse qu’il ressentait dans sa pratique du basket, mais aussi son espoir d’aller de l’avant malgré cette rupture difficile avec sa passion de toujours.
Forcément, une telle annonce pose une nouvelle fois la question de la gestion de la santé mentale des joueurs. Dans une NBA toujours plus médiatisée, à l’heure des réseaux sociaux où beaucoup de choses peuvent être dites sans véritable filtre, qu’en est-il du bien-être psychologique de ces joueurs ?
Ces dernières années, la parole des joueurs NBA s’est libérée concernant les troubles de santé mentale tels que l’anxiété ou la dépression. En marge du début de saison, DeMar DeRozan s’exprimait encore une fois dans le podcast de J.J. Redick sur la pression inhérente à la vie de sportif de haut niveau, tandis que Giannis Antetokounmpo parlait lui de l’importance du repos – autant physique que psychologique – lors du Media Day. Depuis 2018 et les témoignages de DeRozan et Kevin Love, la NBA accorde une attention particulière aux questions de santé mentale, elle qui a notamment mis en place un programme d’aide pour les joueurs dans le besoin (qui est indépendant des franchises) tout en sensibilisant les dirigeants des différentes équipes, dont la plupart possèdent désormais des psychologues à plein-temps.
Cependant, si des sujets comme l’anxiété et la dépression sont de plus en plus discutés dans l’écosystème de la Grande Ligue, et même du sport d’une manière générale, il n’en reste pas moins que des joueurs continuent de souffrir en silence. Tyrell Terry était donc l’un d’entre eux, et a préféré s’éloigner de ce monde.