Norman Powell, Serge Ibaka et Fred VanVleet ont répondu présent : le timing est parfait, les Raptors en avaient trop besoin

Le 22 mai 2019 à 06:54 par Giovanni Marriette

Norman Powell
Source image : NBA League Pass

Ils étaient au centre des critiques depuis le début des Playoffs, même si ce début de finale de Conférence avait commencé à annoncer une nouvelle donne. Bien loin de la plus-value de la saison passée, l’apport du banc des Raptors était pointé du doigt, se faisant défoncer et devait redevenir l’un des points forts de cette équipe de Toronto. Bingo, la victoire dans ce Game 4 appartient en grande partie à la Team remplaçants, alors pourvu que ça dure car les Raptors sont une toute autre équipe lorsqu’ils ne jouent pas qu’à cinq.

La Bench Mob était devenue la Bench Petrolette. Tellement efficaces la saison passée, les remplaçants de feu Dwane Casey avaient même gagné un surnom et cartonnaient chaque soir pour offrir au bout du compte un magnifique bilan à la franchise canadienne. Cette année ? Delon Wright, Jonas Valanciunas et C.J. Miles sont partis faire les marioles dans le Tennessee, Pascal Siakam a intégré le starting five et O.G. Anunoby est toujours out après avoir été opéré de l’appendicite. Les présents ? Serge Ibaka, Fred VanVleet, Norman Powell… et on s’en tiendra à ces trois-là, Nick Nurse ayant décidé de réduire sa rotation à huit éléments sur ces Playoffs, désolé chers Jodie Meeks, Pat McCaw ou Jeremy Lin. Serge, Fred et Norman, l’histoire commence comme un sitcom mais on parle bien des trois mecs dont la mission est de dynamiter le jeu de leur équipe en sortie de banc, histoire de faire souffler les héros locaux. Une mission failed sur une grande partie de ces Playoffs, Serge Ibaka ayant eu du mal à retrouver le fighting spirit qui le caractérise tant, Norman Powell enchaînant les avions plutôt que les ficelles et Fred VanVleet, surtout, étant devenu comme par enchantement un mec qui galérerait presque à gagner sa place en Nationale 3. Un ancien caïd devenu bonne pâte et qui ne rentre plus un tir, un arrière dont le nez crochu était devenu la seule attraction et enfin un petit gros sans aucune qualité, avouez que ça fait tâche dans une franchise qui vise ni plus ni moins qu’une Finale NBA.

Mais rassurez-vous, la tâche s’est évanouie cette nuit, merci Vanish pour le tour de magie.

Serge Ibaka ? Omagad, on a retrouvé le Sergio qui se bat sur tous les rebonds et qui s’accroche au cercle comme un demeuré après des dunks sans défense, preuve de l’intelligence artificielle du garçon mais preuve surtout que le Ibaka que l’on connait n’est pas mort. Pas le Serge qui s’était mué depuis quelques saisons en un espèce de desperado sniper qui essaie de vivre avec son temps, mais le Serge qui box-out, qui conteste, qui dissuade. Notre poto Serge quoi, qui aura grandement participé à faire l’écart en première mi-temps avant de venir terminer son petit chef d’œuvre après la pause, au relai d’un Marc Gasol lui aussi retrouvé. 17 points à 7/12 et 13 rebonds pour le mari de Jeanne, c’est ça qu’on veut, et c’est ce Serge-là qui sera utile à Toronto dans l’optique d’une qualification pour les Finales.

Norman Powell ? Il y avait eu un Game 4 réussi face… au Magic au premier tour, puis plus rien. Sorti de cette perf, 19/50 au tir pour NoPo avant le Game 2 des ces FDC, des Playoffs à faire passer Michael Kidd-Gilchrist pour Larry Bird. Puis cette match-up face aux Bucks semble commencer à lui parler un peu plus, et après deux belles sorties lors des Games 2 et 3, l’arrière sur ressorts a carrément pris ses responsabilités. Question : savez-vous quel est le joueur qui a pris le plus de tirs sur ce Game 4 ? On s’est compris. Du déchet au tir il est vrai (6/18 dont 4/13 du parking), mais des tirs pris et surtout rentrés dans des moments où les Raptors en avaient vraiment besoin, sur des passages où les Bucks revenaient souffler dans leurs bronches. Le genre d’apport que l’on attend d’un shooteur en sortie de banc, peu importe le nombre du moment que la victoire est au bout.

Le troisième mousquetaire de la nuit ? Peut-être le plus inattendu. Fred VanVleet, aka le probable joueur le plus nul de la planète depuis un mois. Auteur, à peu près on n’a pas compté, d’une moyenne de 99 conneries sur 100 possessions jouées, on se demandait encore comment et pourquoi le type n’avait pas pris un énorme coup de pied au cul par Nicolas Infirmière, on se demandait également pourquoi Jeremy Lin n’avait pas plus sa chance à la place de ce petit gros tout nul, espèce de Raymond Felton du très pauvre. Puis FVV est enfin sorti de son coma et est redevenu le temps d’un match ce type que l’on mentionnait parfois la saison passée comme un potentiel 6th man of the year. Ok, d’accord, on abusait un chouïa, mais le mec drivait quand même le meilleur banc de la Ligue, alors de là à le voir devenir un sous Trey Burke… Allez, assez taillé, place au big-up de la nuit puisque Fredo s’est donc fendu sur ce Game 4 d’une jolie ligne à 13 points et 6 passes, avec un bon petit 3/3 from le parking de la rédemption. Voilà qui refoulera nos critiques pour au moins 48h, voilà qui a surtout permis à un fantastique Kyle Lowry de souffler de temps à autre sans pour autant chialer sur le banc devant un mec trop nul.

Serge Ibaka, Norman Powell, Fred VanVleet, elle est bien là l’upgrade de la nuit pour les Raptors. Avec un Kawhi Leonard plus discret, un Pascal Siakam sur courant alternatif et un Danny Green en mode fantôme en attaque, compter sur son banc était une question de vie ou de mort pour Nick Nurse. On peut donc dire que nos trois amis ont… sauvé les Raptors. A confirmer demain soir pour le match le plus important de la saison, pour savoir si ce coup d’éclat se rangera au rayon one-shot ou dans celui des virages réussis.