Preview Celtics – Raptors : leaders en apprentissage cherchent trône à l’Est

Le 16 janv. 2019 à 19:26 par Alexandre Taupin

Kyrie Irving Kawhi Leonard
Source image : NBA League Pass

Gros choc cette nuit entre les Boston Celtics et les Toronto Raptors au TD Garden. Un bon test pour deux équipes qui pourraient se retrouver en Playoffs dans quelques mois. Cette belle affiche aurait même pu correspondre à un remake de la Finale de Conférence 2018 si LeBron James n’était pas de ce monde. Rendez-vous à partir de 2 heures du matin. 

Au commencement de cette saison 2018-19, il apparaissait probable que cette affiche corresponde à la Finale de Conférence 2019 avec le départ du King et deux équipes qui squattent les hauteurs de leur Conférence depuis plusieurs saisons. Et pourtant, ce sont les Bucks qui trônent désormais à l’Est et il faudra aller les chercher pour avoir la chance de défier les Warriors le champion de l’Ouest. On ne fera aucune conclusion hâtive sur le nom du futur finaliste de la Conférence Est puisque la saison est longue et que beaucoup de choses peuvent encore subvenir, toutefois, Boston et Toronto sont des candidats crédibles sur plusieurs points : deux effectifs hyper compétitifs, menés par deux All-Stars qui ont déjà connu le goût du succès et la bague de champion. Deux leaders dans les stats mais une approche bien différente dans le leadership. On fait le point.

Honneur à celui qui reçoit avec Kyrie Irving, le meneur star des Celtics. Nouvelle saison et nouvelles attentes pour Uncle Drew qui doit encore avoir en travers de la gorge son absence en Playoffs la saison passée. Revenu en forme après une année tronquée par les blessures (22 matchs manqués ainsi que l’intégralité des Playoffs donc), le joueur sait qu’il y a désormais un spot à aller chercher en Finales NBA chaque année à l’Est en l’absence de BronBron. Et au vu de la qualité de l’effectif de Boston, c’est loin d’être impossible. Malheureusement, la saison ne se passe pas tout à fait comme il l’avait espéré et malgré plusieurs retouches dans le cinq, c’est toujours la même histoire : les Celtics sont capables de jouer de manière exceptionnelle comme face à Indiana il y a quelques jours (135-108), mais aussi de racler le fond du pot. Les trois dernières défaites sont là pour le rappeler, face à des équipes qui étaient au mieux au premier tour des Playoffs l’an dernier (seul le Heat y était, à l’inverse du Magic et des Nets). C’est bien connu, c’est dans les périodes délicates qu’on reconnaît les grands leaders et Kyrie Irving est peut-être en train de l’apprendre à ses dépens. Ayant déjà dégainé à plusieurs reprises face aux jeunes pousses des Celtics cette saison, le meneur s’est autorisé une nouvelle sortie cette semaine sur les jeunes et leurs incapacités à répondre aux attentes du plus haut niveau. Sauf que ce genre de déclaration ne semble pas avoir de bonnes répercussions au sein du groupe, où une scission semble se former entre jeunes et anciens. Dernier exemple en date avec l’altercation entre Marcus Morris et Jaylen Brown à Miami, pourtant deux joueurs qui ont brillé ensemble la saison passée. Pas facile de maintenir un groupe uni quand on pointe du doigt la moitié du vestiaire et qu’on épargne l’autre, sous prétexte qu’ils sont vétérans. On ne va pas tirer à boulets rouges sur le meneur non plus, il apprend un rôle qu’il n’a jamais connu, étant toujours dans l’ombre de LeBron James mais on verrait bien un joueur comme Al Horford reprendre le leadership et faire le lien entre les différents groupes, lui qui a mené les jeunes Celtes jusqu’en Finale de Conférence la saison passée.

S’agissant de Kawhi Leonard désormais, le problème se pose de manière bien différente. Premièrement, on risque pas de le voir vociférer dans les journaux puisque les médias ont déjà du mal à lui soutirer plus de trois mots par phrase. Pour comparer avec le cas d’Irving, il suffit de revenir au mois de décembre où Toronto réussissait à peine à gagner un match sur deux. Où étaient les déclarations tapageuses de l’ailier sur ses coéquipiers ? Pourtant, lui aussi connaît l’exigence du haut niveau et il a été en finale à deux reprises, dont une où il a été MVP, il est donc en droit “d’instruire” ses coéquipiers inexpérimentés. La seule différence avec les Celtics c’est que Toronto ne fait pas all-in sur l’apport de ses jeunes en match mais laisse les cadres faire le boulot, en profitant ici et là de grosses perf’ de la part des VanVleet, Siakam, Anunoby etc… Pas une seule critique sur les jeunes, la responsabilité des résultats est laissée aux anciens tels que Kyle Lowry, Serge Ibaka, Danny Green et donc Kawhi Leonard. Pour en revenir à l’ailier, c’est un taiseux et un leader par l’exemple même si cette expression pouvait faire rire l’an dernier. De plus, il n’a pas spécialement besoin de l’ouvrir, il a en Lowry un joueur qui fait partie des meubles de la franchise depuis bientôt sept ans et bien sûr l’exigence des résultats n’est pas la même que dans le franchise la plus titrée de la ligue.

Kyrie Irving et Kawhi Leonard sont deux types de leaders dans deux organisations bien différentes. Le Klaw, taiseux et exemplaire, profite de la solidité du groupe des Raptors dans une franchise qui avance sereinement alors que Kyrie expérimente un rôle nouveau face à l’exigence d’une franchise comme Boston. A voir lequel saura tirer son épingle du jeu cette nuit.