La triste histoire de Kenny Anderson : quand t’as de l’or entre tes mains puis plus un rond en poche
Le 09 oct. 2018 à 12:25 par Nathan Garcia
Sa carrière lui a rapporté plus de 63 millions de dollars, et pourtant, meneur sélectionné en deuxième position de la Draft par les Nets en 1991, Kenny Anderson s’est retrouvé totalement ruiné après sa retraite. Il raconte comment cela lui est arrivé et les conseils qu’il peut donner aux jeunes professionnels avec du recul. Un parcours de vie bouleversant.
Comment arriver à être en faillite lorsque l’on est un joueur NBA ? Pour le commun des mortels, les contrats signés sont tellement hors de la réalité que cela nous paraît impossible. Et pourtant, selon l’association des joueurs de NBA en 2008, 60% des anciens basketteurs professionnels n’ont plus d’argent après cinq ans d’inactivité. C’était le cas de Kenny Anderson, pour qui l’on ne pouvait imaginer un tel drame au vu de sa carrière. Très tôt, le prodige devient une légende du basket lycéen en réalisant le record du nombre de points inscrits en une saison dans l’état de New York (2621), qui restera intouchable jusqu’en 2004. Après avoir créé une sacré réputation dans Gotham, Kenny fait ses valises en direction de l’université de Georgia Tech en 1988 ou il mènera son équipe au Final Four deux ans plus tard. Anderson plantera jusqu’à 26 points de moyenne et se présentera à la Draft de 1991, durant laquelle il sera donc sélectionné en deuxième position. Jusque là, on est d’accord, tout va bien dans le meilleur des mondes. Et sa carrière professionnelle est plus que décente, il monte à près de 19 points et 10 passes décisives pour ses meilleures saisons en NBA, il a la hype dans le New Jersey, mais sans vraiment décoller. Et malheureusement, c’est après que tout se corse. Proche de la fin, le meneur fait faillite en 2005 et prend sa retraite un an plus tard après une saison en Lituanie. Voilà ce qu’il en dit :
« Je ne savais pas dire non, j’avais une avocate qui m’a très bien conseillé tout au long de ma carrière mais je ne l’ai jamais écoutée. »
Une des raisons de cette chute terrible, ses deux divorces qui lui coûteront énormément d’argent mais aussi ses sept enfants biologiques. Car oui, Kenny n’était pas que généreux à la passe et dans le cross. Il va ensuite tenter de se relancer en devenant coach dans une école juive de Floride et en participant par la suite à l’émission de télé-réalité de Dwayne “The Rock” Johnson, et c’est en discutant avec différents acteurs du monde du business qu’il trouve un peu de paix intérieure. Kenny prend aussi du recul avec le monde du sport et constate qu’il n’est pas un cas isolé :
« Beaucoup de conseils sont donnés aux sportifs pros mais ils n’écoutent jamais. J’en vois plein donner de l’argent à leurs petites amies, leurs potes et aux membres de leurs familles et c’est sûrement la pire des choses qui les entraînent vers la ruine. Je n’étais ni un joueur compulsif, ni dépendant aux drogues, j’ai simplement fait des choses idiotes. »
Tout ce que Kenny Anderson a pu vivre, il a finalement décidé de le raconter dans un documentaire, Mr.Chibbs, sorti en 2016 (disponible en streaming sur Amazon), son œuvre est acclamée par la critique et mise en valeur dans plusieurs festivals du pays. La preuve que l’on peut se relever après tant d’épreuves. Aujourd’hui, sa vie est tout à fait normale et il livre trois conseils principaux aux jeunes joueurs (c’est valable aussi pour toi derrière ton écran) :
- Faire attention à qui tu autorises l’accès à tes finances
- Investir intelligemment
- Avant d’acheter quoi que ce soit, il faut se demander si c’est pour un besoin ou pour un désir
On vous laisse méditer là-dessus, en espérant que le message de Kenny Anderson passera auprès de la nouvelle génération NBA. Voir KAT, Porzingod ou même notre Franky national terminer ruinés ? Il en est hors de question. Merci, MR. Chibbs.
Source : forbes.com