Les secrets de James Harden : le barbu ouvre les portes de son jeu offensif en expliquant son approche

Le 26 sept. 2018 à 05:44 par Bastien Fontanieu

James Harden
Source image : YouTube

Considéré sur la planète basket comme un des attaquants les plus indéfendables de tout le circuit, James Harden est une machine offensive de type légendaire. Et parce que le barbu est sympa, il ouvre les portes de son jardin secret.

Si vous êtes jeune, que vous souhaitez bosser sur votre jeu et avez envie d’écouter un spécialiste, il est l’heure d’ouvrir grand ses oreilles et de répéter mot par mot ce que l’arrière des Rockets va dérouler ci-dessous en texte ou ci-dessus en vidéo. Car comme le dit Harden lui-même, il y a un peu trop de basketteurs qui, aujourd’hui, perdent un temps fou à regarder à droite ou à gauche afin de s’améliorer. Alors que la réponse selon James ? Elle se situe entre vos mains et sur votre montre. Bosser sur des moves improbables et que vous n’utiliserez jamais en match, ça ne sert à rien. C’est certes kiffant d’envoyer un one-leg façon Dirk quand on est au playground le dimanche ou entre potes, mais quand vous êtes meneur et que vous galérez à faire deux passes de suite avec rebond, vous passez pour une buse. Cette leçon fait partie d’un long discours que le MVP en titre a tenu à partager via The Players’ Tribune, expliquant en détail comment il voit le jeu et comment il a atteint le niveau de l’élite. Au centre de tout ? Sa rapidité de réflexion, Harden ayant environ 6 à 10 décisions à prendre en un espace temps ultra-condensé. Quelle que soit l’aide, l’écran, la couverture derrière celui-ci, les shooteurs autour de lui, le chrono, le score, le momentum, la fatigue, les rotations et les fautes de ses adversaires, James a tout en tête et pulvérise le scouting d’en face en un claquement de doigts. Du coup, quand un type comme lui donne des conseils… on nettoie ses oreilles et on écoute.

Quand je dribble sur le terrain et que ma tête est levée pour tout surveiller, je ne prévois jamais un move en particulier. Je ne démarre jamais une attaque en me disant que je vais lâcher un crossover ou un dribble de telle façon : quand je joue, c’est basé sur les instincts de basketteur, c’est basé sur ce que le défenseur m’offre et ce que l’aide défensive m’offre.

Tout le monde pense que la NBA n’est qu’une question de joueurs athlétiques ou de joueurs qui savent tirer. Non, il faut toujours compter sur les fondamentaux que vous avez appris quand vous aviez 8 ans, et que vous avez encore à 28 ou 29 ans. Il y a de nombreux choix à réaliser dans un temps restreint, si vous voulez faire partie de l’élite. Donc quand j’arrive et que je lâche ce move, la décision a été prise en deux secondes, peut-être moins. Il faut être rapide.

Bien évidemment, je suis un créateur balle en main. Donc je dois faire en sorte que mes coéquipiers se sentent impliqués, mais je suis aussi un scoreur. Donc quand j’arrive sur une attaque en tant que scoreur et créateur, je pense d’abord à moi. Je dois dépasser mon défenseur, puis prendre la décision suivante. Si le défenseur vient en aide, j’envoie la balle en l’air pour Clint Capela. S’il ne vient pas, je monte au dunk. Si le défenseur vient en aide et que son coéquipier descend sur Clint, alors j’ai un de mes shooteurs qui est libre dans un corner, n’est-ce pas ?

Mais si mon défenseur ne se fait pas dépasser sur son premier move, ou si je n’aime pas ce move, je dois alors trouver un autre moyen de créer un décalage pour un tir. C’est peut-être un dribble dans le dos, un in-and-out, un side-step, une feinte d’hésitation. Si le défenseur saute sur ma feinte, j’avance et là je dois prendre ma décision entre les 4 ou 5 choix dont je viens de parler. Autre chose. Si vous voulez être efficace et rendre vos coéquipiers meilleurs, vos passes doivent être précises. Il faut que les passes soient bien réalisées. Bossez dessus, où que vous soyez. Facile.

Maintenant, cela demande beaucoup de boulot. Quel que soit le move que je peux réaliser en plein match, je bosse dessus, chaque jour. C’est de la répétition, chaque jour. Je ne vais pas bosser sur quelque chose que je ne vais pas réaliser en match, ou que je ne pourrais réaliser en match, car c’est de la perte de temps. Et je crois que c’est ce que font les plus jeunes aujourd’hui. Ils bossent sur différents moves, car ils voient différentes vidéos ou différents entraîneurs, sur Instagram par exemple. Alors que ce n’est pas ça qu’il faut faire. Il faut aller à la salle et bosser sérieusement, sur quelque chose que vous voulez maîtriser ou dont vous aurez besoin, que ce soit pour une heure, deux heures ou autant de temps dont vous avez besoin. N’allez pas à la salle pour perdre du temps.

 

 


Tags : James Harden