Sam Presti a mis le point d’exclamation sur un été XXL au Thunder : Westbrook, Paulo, Melo, what else ?

Le 30 sept. 2017 à 08:00 par Bastien Fontanieu

Sam Presti
Source image : @Jon_Mitchell3

Déjà auteur d’une intersaison en tout point historique jusqu’à ce vendredi, Sam Presti a réussi à ponctuer le tout avec la prolongation de Russell Westbrook jusqu’en 2022. Chers GM de la Ligue, la course au patron de l’année est déjà terminée.

On se souviendra pendant longtemps de cet été 2017 chez le Thunder. Et si les joueurs repartiront la plus grand partie du temps avec les fleurs, il sera impossible de parler de chaque étape du chemin parcouru sans mentionner Presti. Ce bon vieux Sam, coupe impeccable tous les matins et lunettes carrées sur le blair. La gueule d’un pharmacien adepte de Warhammers, mais le crâne d’un scientifique adepte des coups de génie sur le marché NBA. Fortement critiqué ces dernières années pour avoir manqué de jugeote et laissé passer deux talents all-time en James Harden et Kevin Durant, le General Manager du Thunder savait que cet été serait celui du do or die pour sa face. Le fameux ça passe ou ça casse, option déprime à OKC compte tenu des joueurs déjà perdus jusqu’ici. Victor Oladipo et Taj Gibson ? De bonnes initiatives sur le papier, mais qui n’avaient pas offert le moindre sentiment d’appréciation pour le taf de Presti. Ce qu’il fallait, c’était voir plus grand. Plus osé, plus culotté, moins serré comme il avait pu l’être sur le passé. La luxury tax ? Un véritable cauchemar, évité dès que possible par Clay Bennett et sa bande, limitant forcément l’éventail de possibilités pour Sam. Sauf qu’en discutant avec le proprio du Thunder, Presti a promis à son supérieur hiérarchique de faire le job. Mieux encore, de faire un job de type all-time. Montre réglée en sortie de Finales NBA, c’est parti pour les quatre plus gros mois de toute sa vie.

  • 27 juin : team option validée à 1,5 million sur Jerami Grant
  • 30 juin : transfert de Paul George, contre Oladipo et Sabonis
  • 5 juillet : prolongation d’Andre Roberson pour 30 millions sur 3 ans
  • 14 juillet : prolongation de Nick Collison pour 2,3 millions sur 1 an
  • 24 septembre : transfert de Carmelo Anthony, contre Kanter, McDermott et un TDD

Alors, encore une fois, on entend quelques mauvaises langues nous dire au fond de la classe que Paul George et Carmelo Anthony seront agents libres l’an prochain. Oui, c’est une réalité, un risque pris par Presti. Mais un risque qu’il fallait prendre. Car pour arriver jusqu’à l’épisode de ce vendredi, il fallait aligner les 7 dominos précédents. Convaincre Westbrook de rester jusqu’en 2022 n’allait pas se faire avec des signatures random. Il fallait envoyer un message clair, précis, à Russell comme au reste de la Ligue. Non, ce n’est pas en perdant KD l’été dernier que l’avenir du Thunder est froissé. Entourer le MVP en titre, pour lui permettre de se venger personnellement contre l’ailier et ses Warriors ? Bougez pas, je m’en occupe. Sam s’est donc offert la location de deux All-Stars, une qui pourrait se transformer en achat si la saison d’OKC atteint ses premières promesses. Mais encore une fois, ce n’est pas dans le cadre du dossier PG + Melo que Presti a fait fort. C’est dans cet alignement stratégique des pièces, pour retirer à Westbrook la carte qui pouvait être utilisée par le meneur : ne pas être assez entouré, et donc partir pour tenter de remporter le titre ailleurs. De fin-juin à fin-septembre, le GM du Thunder a tout fait pour montrer à son MVP qu’il ne pourrait trouver mieux sous d’autres couleurs. Que son boulot allait être entièrement tourné vers sa réussite, que son proprio était prêt à se balader dans la taxe, et qu’affronter les Warriors ne serait plus une affaire personnelle mais une attente collective. Plus que de simples signatures, c’est donc un coup de poing sur la table qui a été donné par Presti, de la même manière que Russ après un typique coast-to-coast. Et quelque part, c’est tout ce que Westbrook attendait de la part de son manager.

Est-ce que le Thunder ira ou que ce soit avec cet effectif ? Est-ce que Paul George et Carmelo Anthony partiront dans un an ? Quid d’une potentielle bague à OKC ? Toutes ces questions restent suspendues dans les airs, la saison nous permettra d’y répondre petit à petit. Mais pour aiguiller les réponses, il fallait que le management de l’Oklahoma fasse le job. Sam Presti a fait mieux que ça : il a verrouillé son meneur, donné le ton pour l’avenir et montré qu’il fallait compter sur son équipe au printemps prochain. Dans le jargon, on appelle ça poser ses couilles sur la table. Ceci est donc un toast, à l’immense été 2017 de ce bon vieux Sam.