Udonis Haslem, l’enfant de Miami qui est devenu un symbole du Heat

Le 09 juin 2017 à 17:05 par Nicolas Meichel

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Dwyane Wade, LeBron James, Shaquille O’Neal, Alonzo Mourning, Chris Bosh, Tim Hardaway…Quand on pense aux grands joueurs qui ont porté le maillot du Miami Heat, ce sont les noms qui viennent directement à l’esprit. Cependant, il y en a un autre qui mérite de figurer dans cette liste très prestigieuse au vu de son leadership, son comportement exemplaire et sa contribution sur le terrain. Ce mec, c’est Udonis Haslem.

Pour marquer l’histoire d’une franchise NBA, il n’est pas forcément obligatoire d’accumuler les récompenses individuelles, d’être le franchise player pendant des années ou de posséder un jeu qui fait rêver les foules. En effet, certains joueurs parviennent à laisser une trace indélébile en scorant moins de 10 points par match sur leur carrière et en ne participant à aucun All-Star Game. Vous pensez que c’est impossible ? Demandez donc à Udonis Haslem, l’intérieur du Miami Heat qui est désormais proche de la retraite. Non sélectionné à la draft, arrivé en NBA par la petite porte en 2003 après un passage express par Chalon-sur-Saône, UD est loin d’avoir le CV d’un Hall of Famer ou d’un joueur au maillot retiré. Avec 7,8 points et 6,9 rebonds de moyenne en 14 saisons, Haslem n’a jamais enflammé les statistiques. Dans ses meilleures années, entre 2005 et 2010, il tournait quasiment à un petit double-double par match. Bref, c’est correct mais cela n’a rien d’exceptionnel. Au niveau du palmarès purement individuel, on note une sélection dans la NBA All-Rookie Second Team de 2004 et un record de franchise pour le nombre total de rebonds, établi en novembre 2012 et détenu jusque-là par Alonzo Mourning. Encore une fois, pas de quoi s’enflammer, même s’il faut bien reconnaître que dépasser Zo était un authentique exploit, surtout pour un intérieur non drafté mesurant à peine 2m03. Mais alors, quelles caractéristiques rendent Udonis Haslem si spécial ? Il suffit d’écouter les propos de l’entraîneur de Miami Erik Spoelstra pour comprendre :

« J’adore UD. Qu’est-ce que je peux dire de plus ? Il est le dernier samouraï des années de titre. Il incarne toutes les qualités que nous recherchons chez un joueur du Miami Heat. Je l’ai dit plusieurs fois. Vous voulez voir à quoi ressemble un joueur du Miami Heat ? Regardez une image d’Udonis Haslem. »

Ces mots prononcés par coach Spo à la fin de la saison régulière 2016/2017 sont à la fois très forts et très justes. Udonis Haslem, c’est le genre de gars que toutes les franchises aimeraient avoir dans leurs rangs. Combattant, leader, joueur d’équipe ultime, UD fait partie de ces glue guys qui évoluent le plus souvent dans l’ombre mais qui sont cruciaux dans un collectif. Et surtout, il apporte du caractère et une bonne dose d’intimidation pour les adversaires. En même temps, vu ses origines, ce n’est pas très étonnant.

Né le 9 juin 1980 à Miami, Udonis Haslem a grandi dans le quartier très chaud de Liberty City, qui est l’exact opposé de la carte postale de South Beach. Sans vouloir rentrer dans les clichés, il semble évident que les qualités qui caractérisent UD ont été acquises en partie à travers cette enfance difficile. Après tout, ce n’est pas par hasard si Haslem a gagné le surnom de « Mr. 305 » (Area Code de Miami) au cours de sa carrière et qu’il possède un tatouage de l’Etat de Floride sur son dos. Formé à la Miami Senior High School puis chez les Florida Gators en NCAA, l’enfant du pays a passé l’ensemble de ses 14 saisons NBA sous le maillot de sa ville natale. Autrement dit, il n’a jamais vraiment quitté les siens. Avec le Heat, il a tout connu, du sommet au sous-sol. Il a d’abord réussi à gagner durablement sa place grâce à sa défense, ses qualités au rebond, son activité générale et un petit shoot mi-distance efficace. Il a ensuite goûté à l’ivresse et le bonheur d’un premier titre NBA en 2006, où il était une pièce importante dans la raquette de Miami aux côtés de Shaquille O’Neal.

Derrière, il y a eu ce déclin à grande vitesse du Heat, ponctué par une saison catastrophique en 2007/2008 avec seulement 15 victoires. Et puis évidemment, il y a eu la formation du Big Three en 2010, véritable tournant pour la franchise floridienne. A ce moment-là de sa carrière, Haslem avait la possibilité de quitter la maison pour gagner plus de blé ailleurs mais décida de rester fidèle. Résultat, il remporte deux bagues supplémentaires en quatre Finales. Durant cette période caractérisée par des attentes immenses autour de Heat, Haslem a vu ses minutes se réduire progressivement, mais il a été primordial dans son rôle de vétéran toujours prêt à aller au charbon. Enfin, il a connu la décomposition des Three Amigos avec les départs successifs de LeBron James puis Dwyane Wade et les soucis de santé de Chris Bosh. Du coup, il a été le seul capitaine du Heat lors de la saison 2016/2017, durant laquelle il a une nouvelle fois montré l’exemple en étant un véritable mentor auprès des jeunes joueurs de Miami.

Chaud à l’idée de repartir pour une 15ème saison, Udonis Haslem n’a peut-être plus grand-chose à apporter sur le terrain (seulement 8,1 minutes de jeu en moyenne sur 16 matchs la saison dernière), mais il est aujourd’hui un véritable symbole de la franchise floridienne. Et qui sait, peut-être qu’un jour son numéro 40 flottera au sommet de l’American Airlines Arena de Miami.


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