Les Pistons disent adieu au Palace d’Auburn Hills cette nuit : un livre de 29 ans d’histoire se referme

Le 10 avr. 2017 à 20:27 par Alexandre Martin

Pistons - Palace d'Auburn Hills
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Depuis 29 ans, le Palace d’Auburn Hills est l’antre des Pistons. Cette arène fait partie de ces institutions qui paraissent incontournables, inébranlables, éternelles pour le monde de la balle orange mais tout ceci est bien réel et, cette nuit, cette salle mythique recevra son dernier match de basket. Après le Forum d’Inglewood à Los Angeles ou le Chicago Stadium, la NBA va perdre une autre de ses enceintes historiques…

La fabuleuse success-story qui lie les Pistons et leur Palace a commencé un soir de novembre 1988, le 5 exactement, alors qu’ils étaient déjà installés à Detroit depuis 1957. Lors de cette soirée, les Bad Boys de Chuck Daly accueillaient les Hornets pour un match d’ouverture de saison qui se soldera par une victoire (94-85 pour l’anecdote). Et comme pour signifier que ce parquet allait bien être légendaire, la saison qui suivra se soldera par 63 succès de Detroit en régulière puis d’un parcours magnifique en Playoffs pour aller chercher le premier titre suprême de la franchise en sweepant les Lakers de Magic lors des Finales. Pour démarrer une période de presque trois décennies dans la même salle, on a déjà connu bien pire… L’exercice suivant vit Isiah Thomas, Bill Laimbeer et compagnie continuer de dominer et tout écraser à nouveau en post-season. On résume : pour leurs deux premières saisons dans le Palace d’Auburn Hills, ce sont donc deux trophées de champion qui sont venus commencer à remplir une armoire qui était encore bien vide. Il ne faut pas s’étonner ensuite de constater que les dirigeants de la franchise aient eu envie de rester pensionnaires d’une telle salle.

Une salle qui a énormément vibré de 1988 à aujourd’hui. Une salle qui a donc hébergé les Bad Boys invincibles de la fin des années 90 mais également ces Pistons aux valeurs collectives et défensives immenses qui iront en Finales de Conférence tous les ans de 2003 à 2008 pour deux apparitions en Finales NBA et un titre de plus (2004) afin de garnir le palmarès d’une franchise finalement toute aussi mythique que la salle qu’elle s’apprête à quitter. À la même période, ce même Palace a également été le théâtre de ce qui est clairement le plus gros barfight de l’histoire de la Grande Ligue et qui sera  baptisé “Malice at the Palace”. Oui, l’arène d’Auburn Hills a donné une partie de son nom à une bagarre générale qui a contribué à la faire rentrer dans la légende, quasiment autant que tous les grands événements et les illustres matchs qu’elle a abrités. Et pourtant, il y en a eu des rencontres inoubliables sur ces planches… On ne peut pas toutes les citer. Rien que pour les Bad Boys – entre le sang qu’ils y ont semé et la sueur – nous pourrions faire un livre de matchs à regarder absolument.

Cependant, en fouillant un peu, nous pourrions nous remémorer ce 13 avril 1997 et le triple-double monstrueux envoyé par Grant Hill (27 points, 12 rebonds et 10 passes décisives) sur Jordan et ses Bulls quasi invincibles, avec une victoire au bout qui mit fin à une longue série de défaites pour Detroit. Nous pourrions nous souvenir que le 19 janvier 2004, en battant les Spurs, les Pistons de Chauncey Billups et Ben Wallace ont établi un record de franchise de 13 victoires d’affilée. Chaque habitant de Detroit a sûrement son moment préféré au Palace. Chaque fan NBA a au moins une fois dans sa vie frémit – même devant son écran – sous les clameurs chaudes et parfois enragées d’un public acquis à la cause de ses Pistons.

Bref, le Palace c’est fini. Et même si la saison actuelle des Pistons est parfois plus proche du pathétique que du fantastique, cette arène reste et restera absolument mythique. Rendez-vous donc cette nuit pour une dernière un peu triste. Et rendez-vous surtout dès la saison prochaine au Little Caesar’s Arena. En espérant pour les Pistons qu’ils partiront sur les mêmes bases qu’en 1988 à Auburn Hills…