Les Cavs qui craquent une nouvelle fois : de la malchance certes, mais des doutes aussi
Le 10 avr. 2017 à 08:22 par Bastien Fontanieu
La défaite de ce dimanche à Atlanta ? Difficile d’en parler en ne mentionnant qu’un aspect de la rencontre. Au-delà du score final, ce sont surtout des éléments frustrants qui ont conservé les Cavs dans un mood assez troublant.
Il y avait de quoi être particulièrement énervé, dans le clan de l’Ohio, en voyant cette soirée défiler sous les yeux des champions en titre. Pour plusieurs raisons assez évidentes, mais qu’on devait lister pour mieux les digérer. Première partie, l’arbitrage. Qui a été en effet des plus bordéliques, mais a malheureusement été utilisé en post-défaite comme une raison expliquant cette historique déconvenue. Action par action et décision par décision, il est évident qu’on pourrait lever les bras en l’air et demander à rejouer la fin de match, afin que la véritable hiérarchie soit respectée. Mais pour une équipe qui a tout connu ces derniers mois et possède le meilleur joueur de la planète dans son effectif, pointer les hommes au sifflet du doigt après avoir mené de 26 points dans le dernier quart-temps est généralement une attitude sur laquelle on préfère s’asseoir. Et sur laquelle on va s’assoir. Oui, l’arbitrage a été difficile. Non, ce n’est certainement pas ce qu’on doit garder en tête ou mettre tout en haut de la liste, quand on aborde un back-to-back et qu’on a du mal à finir les Hawks. Une équipe qui pour rappel, deux jours auparavant, s’invitait dans la Quicken Loans Arena avec son équipe C, et s’imposait face aux cadres de Cleveland. Lorsqu’on galère à finir ce genre d’équipe, il y a de quoi se poser des questions.
Maintenant, est-ce une raison pour tout envoyer au bûcher et se demander qui représentera l’Est en Finales NBA ? Non plus. Les montagnes russes proposées par Tyronn Lue et ses hommes sont fatigantes, elles ne doivent cependant pas nous faire perdre le contrôle lorsqu’on évoque l’ultime série du mois de juin. Les Cavs restent les Cavs, c’est-à-dire une équipe expérimentée qui ne souhaite qu’une chose en ce moment : voir les Playoffs commencer, avec un LBJ intraitable sur quatre rencontres. Un comportement loin de rassurer les fans, mais qui est ce qu’il est. Et c’est là qu’on doit aussi souligner un point troublant, dans cette accumulation de résultats improbables. Autant LeBron peut appuyer sur le bouton on/off quand il le souhaite, autant ses coéquipiers ne sont pas issus de la même usine. Hier soir, tout un symbole, Kyrie Irving et Kevin Love n’arrivaient pas à finir le job, après la 6ème faute de leur cyborg préféré. Contre une équipe d’Atlanta qui elle aussi laissait des cadres de côté, les All-Stars d’en face n’y arrivaient pas. Une James-dépendance qui s’est accentuée plus que jamais sur la régulière, et qui devra être surveillée pendant les Playoffs. Car s’il y a bien un aspect qui a permis aux Cavs de rentrer dans l’histoire l’an dernier, c’est cette capacité à pouvoir apporter de l’aide au numéro 23. De Love à Kyrie, en passant par Jefferson, Dellavedova, Tristan, Shumpert et compagnie. Aujourd’hui, il semble impératif que James soit sur le terrain entre 38 et 42 minutes pour l’emporter, un aspect que ses coéquipiers devront aider à changer, comme à Boston mercredi dernier.
Et c’est là qu’on en vient – ou revient – à Tyronn Lue. Pour certains, lire ces quelques lignes ressemblera à un exercice répété, du réchauffé de la semaine passée après avoir vu Cleveland galérer une nouvelle fois. Sauf que ce dimanche, il y avait un élément qui permettait à cette rencontre perdue de “surpasser” les autres : l’entrée dans l’histoire, après avoir vu Atlanta effacer 26 points de retard dans le dernier quart. Autant un joueur aussi exceptionnel que LeBron peut cacher bien des limites dans son staff par la simple force de son jeu, autant des soirées avec des aléas comme ceux d’hier referont surface prochainement. Et quand on en vient à rentrer dans les livres des records honteux alors qu’on est champion en titre, c’est qu’il y a un problème dans le cockpit. Inutile de rappeler ce qu’on a déjà écrit et dit depuis des semaines sur ce que le coach des Cavs semble représenter dans son effectif, c’est-à-dire un roi de la motivation un poil limité dans son originalité stratégique. Cependant, on doit souligner le fait qu’un groupe incapable de tenir une avance de 26 points – deux jours après avoir perdu contre une équipe C – ne transpire pas l’alchimie avec l’entraîneur. Aujourd’hui plus que jamais auparavant, la franchise de Cleveland semble jouer en fonction de l’humeur de ses joueurs, ce qui n’est pas le meilleur des ingrédients lorsqu’on veut réaliser le back-to-back.
Le premier tour servira certainement de tremplin pour des joueurs qui veulent enfin passer aux choses sérieuses, et bien des conclusions hâtives devront être coffrées pour ne pas tomber dans la tentation du résultat quotidien. Cependant, des points fondamentaux ne peuvent être laissés de côté par la simple apparition du mot “Playoffs” : jouer quand on le décide, c’est agréable sur le papier, mais pas donné à tout le monde. Encore une preuve hier soir.